Gilles Duceppe dénonce «les bombes sur rail»

Gilles Duceppe dénonce «les bombes sur rail»

DRUMMOND. Revigoré par les récents sondages favorables à son parti, le chef du Bloc québécois Gilles Duceppe a fait un arrêt à Drummondville, mardi après-midi, pour parler de l’enjeu essentiel que représente la sécurité du transport de matières dangereuses par train pour le Québec.

Lors d’une conférence de presse tenue en plein cœur d’un quartier résidentiel, en bordure de la voie ferrée longeant la rue Saint-Frédéric, M. Duceppe a rappelé qu’aucune région n’était à l’abri d’un désastre comme celui qui a fait 47 morts à Lac-Mégantic en 2013.

«Le projet Belledune prévoit que plus d’une centaine de wagons-citernes remplis de pétrole traverseront quotidiennement nos villes et nos cours d’eau, dont à Drummondville. Ces wagons de type DOT-111 sont des bombes sur rail. On n’est pas à l’abri de rien!», a lancé le politicien de 68 ans.

Entouré de quelques militants et de la candidate bloquiste Diane Bourgeois, M. Duceppe a souligné que le nombre de wagons pétroliers est passé de 500 en 2009 à 460 000 en 2013, sans que les mesures de sécurité nécessaires ne soient prises.

«C’est de la responsabilité du fédéral de s’assurer de la sécurité ferroviaire, mais le gouvernement est loin de faire son travail. Il laisse plutôt les compagnies s’auto-inspecter elles-mêmes, ce qui représente un véritable conflit d’intérêts. Certains wagons sont même laissés sans surveillance. Ça n’a pas de sens!»

En plus de s’opposer à ce projet et d’être en faveur de la construction d’une voie de contournement à Lac-Mégantic, le Bloc québécois exige le resserrement des règles de sécurité dans le secteur ferroviaire.

«Nous sommes le seul parti à en faire un enjeu majeur. Les autres sont en faveur du projet Belledune. Dans le contexte fort probable d’un gouvernement minoritaire, il ne faut pas se disperser. Ça prend un Bloc fort pour obtenir la balance du pouvoir», a martelé le chef bloquiste.

Pour sa part, Diane Bourgeois a pointé du doigt le manque de transparence des compagnies ferroviaires.

«Elles ont la responsabilité d’aviser les municipalités des substances qu’elles transportent, mais elles ne le font pas. Nos municipalités ne sachant pas ce qui passe sur nos rails, elles ne peuvent assurer la sécurité des citoyens en cas de déversement», a soulevé la candidate, en rappelant le déraillement et l’explosion d’un wagon de propane à Notre-Dame-du-Bon-Conseil en 2005.

Diane Bourgeois en a profité pour réitérer son invitation à l’assemblée citoyenne qui s’intéressera aux dangers et aux solutions alternatives concernant le transport pétrolier dans la région. L’événement se déroulera ce samedi 10 octobre, à compter de 14 h, au Cégep de Drummondville.

«On ne veut pas ameuter la population. Mais on dit aux gens que le Québec va payer pour le laxisme de Transports Canada. Le Bloc veut d’ailleurs que les compagnies demandent la permission au Québec avant de passer sur son territoire. C’est au Québec à avoir le dernier mot.»

À surveiller plus tard sur www.journalexpress.ca : le résumé d’une entrevue en tête-à-tête avec Gilles Duceppe.

Partager cet article