Débat : le public intéressé par la gestion de l’offre et la bourse du carbone

Débat : le public intéressé par la gestion de l’offre et la bourse du carbone
Diane Bourgeois (Bloc)

DÉBAT. La gestion de l’offre et la bourse du carbone, deux sujets qui ne s’expliquent pas toujours facilement, ont pourtant suscité les discussions les plus animées hier soir dans le cadre du débat politique organisé au Cégep de Drummondville, auquel ont pris part trois des cinq candidats aux élections fédérales du 19 octobre.

Devant une centaine de spectateurs rassemblés dans la salle Georges-Dor, le député sortant François Choquette (NPD), Diane Bourgeois (Bloc québécois) et Émile Coderre (Parti vert) ont eu à répondre chacun leur tour à une dizaine de questions posées et très bien préparées par les deux animateurs de la soirée, Antoine Forcier (étudiant à l’Université de Sherbrooke) et Jean-Victor Simoneau (étudiant au Cégep de Drummondville).

Outre le fait que les réponses étaient la plupart du temps prévisibles, puisqu’elles devaient évidemment renvoyer aux notions comprises dans le programme de chacun des partis, ce n’est pas le fameux niqab ni les grandes théories économiques qui ont retenu l’attention.

Le sujet de la gestion de l’offre a soulevé beaucoup d’intérêt, voire des inquiétudes, tant du côté des candidats que du public qui a posé des questions à ce propos à la fin du débat. On sait que la gestion de l’offre fait partie des négociations menées actuellement dans le cadre du futur Partenariat Transpacifique (PTP) et la pression est forte pour que le Canada ne cède pas sur ce terrain, le système fonctionnant très bien, particulièrement au Québec où les consommateurs sont assurés d’avoir une offre fiable d’aliments frais, à un prix raisonnable, en même temps que le producteur reçoit une juste part pour son travail.

«Il faut conserver intégralement la gestion de l’offre, ce doit être une priorité de conserver nos fermes familiales. Saviez-vous que 30 000 fermes familiales ont disparu depuis l’arrivée de Stephen Harper?», a lancé François Choquette. «Le Bloc a défendu la gestion de l’offre en 2005 et nous l’avons sauvée. Il faut faire les mêmes efforts aujourd’hui pour que les négociateurs canadiens ne cèdent pas sur ce point», a pour sa part rappelé Diane Bourgeois. «Les commerces agricoles de proximité doivent demeurés, ne serait-ce que pour éviter de longs transports coûteux et polluants», a soumis Émile Coderre.

La bourse du carbone s’est également invitée dans la soirée. Rappelons ici que la bourse du carbone est un système de plafonnement d’échange de droits d’émission des gaz à effet de serre (GES) et dont font déjà partie le Québec et la Californie dans le cadre de la Western Climate Initiative. Les émetteurs de GES sont appelés soit à acheter des permis d’émissions, soit à investir pour moderniser les technologies dans le but de les rendre moins polluantes.

«Le NPD est d’accord avec ce système et il est le seul parti qui s’est engagé à ce que le premier ministre du Canada participe à la Conférence Paris Climat 2015 sur l’environnement qui aura lieu en décembre. C’est dire l’importance que notre chef Tom Mulcair accorde à l’environnement. Il a d’ailleurs déjà été ministre de l’Environnement au Québec», a souligné M. Choquette, qui fut porte-parole adjoint en matière d’environnement au sein du NPD. Mme Bourgeois a fait valoir que le Québec est à l’avant-garde à ce chapitre. «Nous proposons un plan qui fera que la bourse du carbone soit étendue à l’ensemble du Canada». Pour M. Coderre, il est important de «taxer la pollution et que l’argent ainsi récupéré soit réinvesti dans les technologies propres».

D’autres sujets fort pertinents ont été abordés, dont l’assurance-emploi, le développement culturel, l’itinérance, le filet de sécurité sociale, les paradis fiscaux, la santé et les services sociaux, la sécurité et la liberté individuelle et l’étalement urbain.

Avant le débat, l’Express a demandé à Diane Bourgeois pourquoi elle avait accepté de participer au débat au cégep et non pas celui organisé par la CCID. «Parce que celui-ci est organisé par des étudiants et parce qu’il est ouvert à tous», a-t-donné à entendre.

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