L’inceste, parlons-en

Par Jessica Ebacher
L’inceste, parlons-en
Jocelyne Desjardins

DRUMMONDVILLE. L’an dernier, 138 femmes ont franchi les portes du CALACS La Passerelle pour demander de l’aide. De ce nombre, 46 ont dit avoir été victime d’inceste, soit une sur trois.

Le ratio des agressions sexuelles commises dans la région par un membre de la famille versus par un agresseur inconnu correspond sensiblement aux statistiques provinciales. C’est en raison de l’ampleur du problème que la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes s’attaque cette année au tabou de l’inceste.

Le vendredi 19 septembre, à 18 h 30, à la place Saint-Frédéric, une présentation animée intitulée «L’inceste, parlons-en : brisons ce tabou! Redonnons l’enfance aux enfants» est organisée. Lors de l’événement, les gens présents sont invités à apporter un toutou, symbole universel de l’enfance. Pour clore la soirée, ceux-ci seront remis à chaque enfant présent en symbole de l’engagement à rendre l’enfance aux enfants».

Des 46 victimes d’inceste qui sont allées au CALACS La Passerelle l’an dernier, 40 en ont été victimes avant l’âge de 11 ans.

«Le fait d’avoir été agressées si jeune, l’ancrage est encore plus solide. À huit ans, trois ans, sept ans, l’enfant n’est pas en mesure de critiquer le comportement de quelqu’un qui est proche et qui est supposé être là pour sa sécurité», souligne l’intervenante Jocelyne Desjardins.

L’insomnie, les cauchemars, les troubles alimentaires, la toxicomanie, la dépression ou la faible estime de soi peuvent être des problèmes dont souffrent physiquement et mentalement les victimes d’inceste.

Il serait plus facile de dénoncer un geste lorsque celui-ci est commis par une personne étrangère au cercle familial. Lorsque l’agresseur est connu, l’hésitation à porter plainte serait beaucoup plus grande.

Les données du CALACS quant au nombre de visites annuellement sont loin de refléter l’ampleur de la réalité. L’organisme ne possède pas de données quant au nombre d’agressions qui sont rapportées à la police chaque année dans la région. Toutefois, selon les dernières statistiques disponibles à l’échelle provinciale, seulement 10% des femmes et adolescentes ayant été victimes d’agressions sexuelles porteraient plainte.

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