Déchets ultimes : des universitaires mis à contribution

Déchets ultimes : des universitaires mis à contribution
Pierre Levasseur

DRUMMONDVILLE. La Commission consultative sur l’élimination des déchets ultimes (CCÉDU) s’est associée à l’Université de Sherbrooke afin d’inventorier de façon objective les différentes solutions et en faire des recommandations.

C’est ce qu’a fait savoir aujourd’hui le conseiller Pierre Levasseur, président de la CCÉDU, lors d’une conférence de presse dressant un état des travaux de la commission. En fait, c’est le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable de l’Université de Sherbrooke qui est mis à contribution. Dès cet automne, une équipe composée d’étudiants et de leurs professeurs répondra au mandat visant à inventorier les différentes solutions, à mesurer les impacts sociaux, environnementaux et économiques de chacune des solutions et à présenter des moyens permettant de diminuer les volumes actuellement enfouis.

Cette commission, rappelons-le, a été mise sur pied au lendemain de l’élection d’Alexandre Cusson à la mairie. La première réunion a eu lieu au mois d’avril.

Accompagné de son collègue John Husk du conseil municipal et de quelques membres de la commission, M. Levasseur a aussi dévoilé les résultats d’un sondage mené par Léger Recherche Stratégie Conseil auprès de 900 Drummondvillois, démontrant, entre autres, que la gestion des déchets, de manière générale, arrive au second rang des enjeux les plus importants, tout juste derrière celui de l’entretien du réseau routier. De plus, la commission dit avoir appris que «82% de la population fait confiance à la Ville pour trouver une solution durable d’élimination des déchets dans le meilleur intérêt des citoyens».

Le sondage, selon M. Levasseur, a permis d’identifier trois conditions fondamentales à considérer dans l’éventuelle solution qui sera proposée aux Drummondvillois. «Tout d’abord, la Ville devra offrir une solution qui sera la plus environnementale possible. Puis, les citoyens sondés souhaitent majoritairement que le site d’enfouissement ne traite que les déchets provenant de la MRC et ce, même si cela signifie un coût plus élevé pour eux. Finalement, les Drummondvillois sont prêts à payer davantage si la Ville retient une solution qui offre de véritables avantages environnementaux», a précisé le conseiller municipal.

Celui-ci a de plus fait état d’une donnée concernant les citoyens du secteur Saint-Nicéphore. «Contrairement à la croyance populaire, la population de ce secteur se démarque peu ou pas des autres secteurs dans la majorité des réponses. Sa perception des enjeux liés au site d’enfouissement est sensiblement la même que celle des autres Drummondvillois».

Parmi les prochaines étapes, la CCÉDU verra à préciser les rôles et responsabilités légales de chacun des acteurs dans le dossier de l’élimination des déchets ultimes. Notons qu’un lien permanent est maintenu entre la Commission et la MRC de Drummond, qui révise actuellement son Plan de gestion des matières résiduelles.

«Au cours des prochaines semaines, avec nos différents partenaires, nous devrons répondre à certaines questions. Est-ce possible d’offrir une solution environnementale pour l’élimination des déchets ultimes, sachant que 70 000 tonnes sont enfouies chaque année? Doit-on traiter uniquement les déchets de la MRC de Drummond, même si cela signifie un coût plus élevé pour les Drummondvillois? Voilà le défi qui nous attend», a affirmé M. Levasseur, précisant qu’une démarche de consultation auprès des citoyens, des institutions, des commerces et des industries se tiendra au printemps 2015.

Le dépôt du rapport préliminaire de la Commission est prévu à l’automne 2015 et le rapport final doit être déposé en décembre 2015.

Rappel des faits

17 mars 2010

Waste Management transmet au ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs un avis de projet pour un agrandissement de son site LET. Le projet vise à compléter la phase 3A et à développer la phase 3B. Le projet prévoit l’élimination annuelle de 600 000 tonnes métriques de déchets sur une période de 20 ans.

8 février 2011

Une étude d’impact est déposée au MDDEP.

26 mars 2012

Waste Management, la MRC de Drummond et la Ville de Drummondville signent un document intitulé « Exigences et garanties imposées pour le développement d’un complexe environnemental et énergétique à Drummondville ».

22 mai 2012

Suite aux demandes des citoyens, le Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE) débute ses audiences.

21 septembre 2012

Le BAPE dépose son rapport.

24 mars 2013

La Ville de Drummondville tient un référendum sur l’agrandissement du site d’enfouissement dans le secteur Saint-Nicéphore et dans les autres secteurs de la municipalité, tel que prévu dans le décret de fusion de juillet 2004. Dans le secteur Saint-Nicéphore, le «non» l’emporte avec 73%. Le taux de participation est de 38%. À l’échelle de la Ville de Drummondville, le «non» obtient 62% et la participation s’élève à 25%.

5 juin 2013

Le décret 551-2013 du gouvernement du Québec prévoit que le site de Waste Management peut poursuivre ses activités pour les 5 ou 7 prochaines années. Le tonnage est limité à 500 000 tonnes métriques l’an 1, 480 000 l’an 2, 460 000 l’an 3 et 430 000 pour l’an 4 et l’an 5. Si les quantités annuelles autorisées ne sont pas atteintes au cours des 5 premières années, Waste Management pourra poursuivre son exploitation les années 6 et 7 avec les quantités non utilisées.

3 novembre 2013

Jour d’élections municipales au Québec. Un nouveau conseil municipal est élu à Drummondville

Début 2014

Le maire de Drummondville Alexandre Cusson annonce la création de la Commission consultative sur l’élimination des déchets ultimes (CCÉDU) et nomme le conseiller municipal Pierre Levasseur à la présidence.

11 avril 2014

Première rencontre de la CCEDU en présence des membres suivants : Pierre Levasseur, John Husk et Vincent Chouinard, conseillers municipaux; Julie Biron, représentante du secteur industriel; Véronique Larose, représentante du secteur commercial; Patrick Lampron, représentant du secteur institutionnel; Michel Noël, représentant des municipalités rurales de la MRC; Éric Perreault, représentant des organismes environnementaux; Sébastien Lépine (arrivé en mai), Ville de Drummondville; Anick Verville (MRC de Drummond) et Roger Leblanc (Ville de Drummondville), collaborateurs.

Avril à juin 2014

Identification des besoins (résidentiel, industriel, commercial, institutionnel et déchets de construction, rénovation et démolition) et recherche dans la littérature.

Juin 2014

Sondage auprès de la population de Drummondville afin d’identifier les balises souhaitées par les Drummondvillois.

Partager cet article