Hôtel Unique : l’enthousiasme de la SDED n’est pas refroidi

Hôtel Unique : l’enthousiasme de la SDED n’est pas refroidi

DRUMMONDVILLE. Malgré l’arrêt «temporaire» des travaux de construction de l’Hôtel Unique et malgré les questionnements soulevés dans le milieu hôtelier, l’enthousiasme de la Société de développement économique de Drummondville (SDED) à l’égard du Centre de foires ne s’est pas refroidi.

Martin Dupont, le directeur général de la SDED, se dit confiant que le chantier rouvrira sous peu en vertu de l’assurance que lui a transmise le promoteur Stéphane Boivin, qui a expliqué avoir «besoin de temps pour retravailler le financement».

«Nous avons été mis au courant des problèmes de liquidité, mais je demeure confiant que ça va se régler. Je connais les gens qui l’appuient et j’ai bon espoir que l’hôtel sera ouvert en février avant les Jeux du Québec. Tout comme nous savions que M. Boivin a fait l’objet d’une poursuite à New York et que l’affaire était caduque», a affirmé M. Dupont, annonçant, en outre, que l’acte de vente du terrain, sur lequel est érigé l’Hôtel Unique, sera officialisé chez le notaire la semaine prochaine. «Concernant le terrain, ce fut compliqué. Il y a eu plusieurs détails techniques à régler, dû au fait, entre autres, que les deux immeubles sont séparés par une distance de trois pieds (près d’un mètre). Pour les murs coupe-feu, par exemple, nous avons fait affaire avec l’entreprise Technorm, spécialisée dans le domaine, de manière à ce que, en cas d’incendie, les flammes qui prendraient naissance dans un immeuble, ne viennent pas contaminer l’autre».

M. Dupont tient à dire que, du point de vue stratégique, l’annonce de l’implantation d’un hôtel à côté du Centre de foires lui a fait gagner de gros événements. «Sans avoir fait de publicité, ni sans site web, nous avons actuellement 22 foires qui sont signées et 22 autres sont en attente pour un total de 44. En plus, 38 autres événements sont en développement. C’est bien au-delà du plan initial, qui prévoyait 24 foires», a-t-il indiqué tout en acceptant de montrer au journaliste de L’Express la liste de ces événements.

90 % de l’extérieur

Première constatation, 90 % de ces événements proviennent de l’extérieur de Drummondville et la grande majorité exige des espaces de 20 000, de 40 000 et même de 60 000 pieds carrés, avec plusieurs centaines de nuitées chaque fois. M. Dupont a demandé la confidentialité sur l’identité de ces clients, mais il a accepté que nous en dévoilions deux. Uni-Sélect tiendra un salon sur les équipements de garage en septembre 2015 pour un total de 250 nuitées sur trois jours et une pharmacie bien connue au Québec aura une foire pour 400 nuitées en juin prochain.

«Ce sont des événements que nous n’avions pas avant chez nous et qui vont profiter aux autres hôtels, aux restaurants, aux chauffeurs de taxi et aux stations d’essence. Les retombées économiques vont se calculer en millions de dollars. Déjà, les 22 foires qui sont signées vont engendrer des retombées de l’ordre d’un demi-million de dollars pour le Centre de foires et de 1,2 million de dollars pour les hôtels. Et ces chiffres seront doublés si les 22 autres apposent également leurs signatures. Nous n’avons pas monté tout ce projet, de 30 millions $, pour nuire à nos hôteliers, nous l’avons fait pour le développement économique», a fait valoir le directeur général de la SDED.

M. Dupont n’est pas sans connaître les appréhensions des hôteliers drummondvillois qui craignent que le Centre de foires vienne jouer dans leur créneau, celui des congrès. «Ce n’est pas la clientèle que nous ciblons. Il pourra peut-être arrivé que deux ou trois congrès viennent au Centre de foires, mais cela sera amplement compensé par la venue des foires que nous n’avions pas avant. Je sais que les hôteliers ont des craintes, mais tous nos chiffres montrent qu’ils en seront les premiers bénéficiaires. Au départ, nous leur avions offert de construire cet hôtel et ils ont refusé. Les gens de l’industrie des foires nous ont dit souvent de prévoir un hôtel afin de ne pas faire l’erreur que d’autres ont fait. Nous n’allions quand même pas laisser passer cette chance. C’est cette vision qu’il faut avoir pour comprendre ça».

Rencontres

Il y a eu une rencontre cet été entre les hôteliers, le maire Alexandre Cusson et Martin Dupont, question de faire le point sur la situation. Et d’autres meetings sont prévus cet automne pour que les hôteliers et les restaurateurs soient au courant des événements (salons, expositions) qui vont être organisés au Centre de foires, certains prévoyant plusieurs milliers de visiteurs, jusqu’à 20 000 dans un cas en particulier.

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