Détruire une forêt ou revitaliser le centre-ville ?

Détruire une forêt ou revitaliser le centre-ville ?

L’implantation du campus de l’UQTR détruira un écosystème forestier exceptionnel composé d’un peuplement remarquable pour la biodiversité et mérite d’être préservé pour les générations futures. Les Pères Montfortains ont su préserver au cours des années un écosystème rare qui se distingue par sa maturité et sa composition de chênes, d’érables à sucre, de frênes d’Amérique, et plusieurs autres feuillus nobles. Par contre, le centre-ville qui est en perte de vitesse renferme quelques sites très intéressants pour l’implantation du campus satellite de l’UQTR. La localisation du campus universitaire au cœur de la ville est une opportunité unique de dynamisation commerciale du centre-ville.

1. Site de l’usine Fortissimo : une locomotive de revitalisation du centre-ville

• Mise en valeur d’un site exceptionnel situé en bordure de la rivière Saint-François d’une superficie de 79 000 m², localisé au cœur de la ville.

• Réaffectation d’un site industriel inactif remontant au déclin de l’industrie du textile.

• La présence d’une institution semblable constitue le point de départ d’une dynamisation commerciale pour le centre-ville.

• L’augmentation de l’achalandage aura un impact positif sur les commerces spécialisés et ceux de la restauration.

• Une institution d’envergure aura un effet d’entrainement sur d’autres institutions publiques et privées qui viendront s’établir au centre-ville.

• Un site qui donne accès et une ouverture sur la rivière constitue un atout majeur pour la population de Drummondville.

• L’urbanisation moderne implique que les institutions et les services à portée régionale devraient être localisés au centre de l’agglomération et non en périphérie.

• L’instauration d’une continuité avec les maisons d’enseignement déjà présentes à proximité (école Mayrand, école Jeanne-Mance et collège Saint-Bernard) aura une influence majeure sur le choix de carrière des jeunes.

• Afin de réduire son empreinte écologique d’un tel projet et conserver une fenêtre importante sur la rivière, un édifice de 4 étages occuperait seulement 2 000 m².

• En collaboration avec les autres institutions avoisinantes, prévoir l’implantation d’un stationnement étagé afin de contrer le manque d’espace au centre et de créer inutilement un important îlot de chaleur.

2. Site Pères Montfortains :

• Destruction d’un écosystème forestier exceptionnel composé de feuillus nobles centenaires (chênes, érables, frênes, …).

• Disparition d’un patrimoine religieux et d’un lieu de recueillement apprécié des Drummondvillois et unique dans la région Centre-du-Québec.

• Une ceinture verte amputée de ce boisé exceptionnel, facilement accessible en milieu urbain. Il fait partie de la ceinture verte qui s’étend de part et d’autre de la rivière Saint-François et s’étend jusqu’au Parc des Voltigeurs.

• La création d’un îlot de chaleur important (bâtisse et immense stationnement) qui nuira à l’écosystème urbain qui perd de mois en mois ses arbres qui ont également comme rôle de capter les gaz à effet de serre.

• Le critère de localisation du site avancé par les dirigeants de l’UQTR est la proximité de l’autoroute. Une localisation qui détruit notre patrimoine forestier sans aucune retombée pour notre communauté.

• Une telle erreur de localisation aux conséquences désastreuses est tout à fait incompréhensible de la part de l’UQTR, une maison d’enseignement supérieur !

• Le remplacement ou la compensation de la destruction d’un milieu naturel unique est impensable car il coûterait plusieurs millions de dollars et nécessiterait une centaine d’années de croissance. On ne peut se permettre une perte de patrimoine semblable.

• Augmentation considérable du trafic principalement sur le pont de la Traverse, déjà congestionné aux heures de pointe avec l’ajout de 400 voitures en 2015 et plus de 800 en 2020. Le pont constitue un entonnoir qui entraînera une perte de temps considérable pour les usagers aux heures de pointe. Accentuer la lourdeur du trafic constitue une erreur en matière d’urbanisme qui s’accentuera avec le temps.

• L’usage de l’automobile demeurera le moyen de transport privilégié de la clientèle du campus et des résidents de la rive est de la rivière, malgré l’ajout d’une déserte de transport en commun additionnelle

Un centre-ville en perte de vitesse :

L’état des lieux de Drummondville indique clairement le manque de vitalité du centre-ville. Les commerces ferment un à un et la démographie y est stagnante. Comme dans la plus part des villes du Québec et du Canada, le développement du commerce se situe à l’entrée des villes, près des grands axes routiers, au détriment des centres-villes. Malgré les efforts de rénovation, de programmes incitatifs de développement du commerce et de rénovation des centres villes, rien n’y fait, la désertion des centres se poursuit sans cesse. Tout le quadrilatère des rues Hériot, Brook et Lindsay perd de sa vitalité et voit ses commerces disparaître avec tous les impacts négatifs sur les commerces restants. Quelques exemples récents indiquent clairement cette tendance lourde d’abandon du centre-ville : la fermeture du Terminus Bourgeois, Créato, le Box Office, Photo Hénault, le Carrefour des Bières, le Beauregard, la Banque nationale, et bien d’autres. Ce n’est malheureusement pas une régulation du marché, mais plutôt défection des commerces par faute d’achalandage.

Comment augmenter de l’achalandage au centre-ville

Afin d’augmenter l’achalandage d’un centre-ville, il y a bien sûr les festivals et certaines activités touristiques. Mais ces événements saisonniers et de courte durée n’arrivent pas supporter le développement et le maintien des affaires. Un achalandage soutenu et permanent est généré par la venue d’institutions privées ou publiques qui deviennent en quelque sorte la locomotive du développement des centres-villes.

Une locomotive, comme le campus universitaire, crée un achalandage suffisamment important pour maintenir et développer d’autres commerces de proximité. Ce phénomène s’enrichit par une demande accrue de logements locatifs qui à leur tour demandent plus de services de proximité et de biens de consommation. Plusieurs grandes villes ont réussi à dynamiser leur centre-ville en incitant les institutions à se concentrer plutôt qu’à se disperser aux quatre coins de la ville.

Le campus universitaire : une opportunité unique pour le centre-ville

• Localiser les institutions au centre-ville entraînera la revitalisation et aidera au maintien et au développement des commerces de proximité.

• La venue d’un campus universitaire est une chance inouïe et unique d’amorcer le renouveau urbain du centre-ville.

• L’implantation du campus sur le site des Pères Montfortains constitue une perte immense pour les Drummondvillois et pour toutes les générations futures.

Pour plus d’information vous pouvez visiter le blogue du groupe Éco-citoyens Drummondville et participer au sondage. Vous pouvez également transmettre vos commentaires et suggestions par courriel.

Berthe Tessier

Camille Desmarais

Serge Girard

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