Colbex : Québec ne voulait pas poursuivre le financement

Colbex : Québec ne voulait pas poursuivre le financement
Le ministre Jacques Daoust

DRUMMONDVILLE. «Le gouvernement du Québec a mis beaucoup d’argent dans Colbex et c’est certain que nous n’allions pas continuer. Nous avions des avis sectoriels qui nous disaient de ne pas poursuivre le financement. Nous croyons qu’il est préférable d’avoir davantage d’abattoirs locaux».

C’est qu’a affirmé le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MEIE), Jacques Daoust, en réponse à une question de L’Express lors d’une mêlée de presse suivant son allocution à l’Hôtel Best Western, ce midi, à Drummondville.

Hier, dans un communiqué de la CAQ, les deux députés de la région drummondvilloise, Sébastien Schneeberger et André Lamontagne, ont dénonçaient l’indifférence du gouvernement libéral dans le processus de démantèlement de l’abattoir de Saint-Cyrille-de-Wendover, s’indignant du fait que le ministre Daoust n’a même pas voulu rencontrer les gens de la Coopérative des bovins d’abattage du Québec, qui avaient préparé un plan de relance de l’abattoir Colbex.

«Le ministre aurait pu, au moins, écouter ce que la Coopérative avait à proposer, d’autant plus qu’elle ne demandait pas d’argent au gouvernement pour relancer les activités de l’abattoir», a encore dit M. Lamontagne qui était présent à la conférence de Jacques Daoust. Le ministre a expliqué essentiellement qu’il n’avait pas à s’occuper du plan de relance mais qu’il n’en a pas moins été avisé.

Conclusion des députés caquistes : «Le gouvernement libéral a vendu l’entreprise à un "démanteleur" pour la somme de 800 000 $, alors que le Québec avait investi plus de 20 millions de dollars dans la saga de l’abattoir».

Une installation portuaire à développer

Par ailleurs, le ministre a été invité à se prononcer sur le développement du port de Bécancour. On sait que la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour gère un quai en eau profonde qui est actuellement utilisé au tiers seulement de sa capacité, c’est en fait le seul quai qui appartient au gouvernement du Québec, où s’arrêtent chaque année 150 navires, y compris des transatlantiques.

Pour les entreprises importatrices et exportatrices situées du Centre-du-Québec, notamment à Drummondville et à Victoriaville, c’est certainement un outil à considérer et à développer.

«À mon avis, c’est une nécessité. Toutefois, il ne faut pas tirer sur la fleur pour qu’elle pousse plus vite. Les ports sont de juridiction fédérale», a fait remarquer l’ex-PDG d’Investissements Québec.

À la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), on travaille pour que la future politique maritime du gouvernement du Québec tienne des possibilités que peut offrir le port de Bécancour. «Au moment où l’on se parle, a indiqué le président de la SPIPB, Maurice Richard, lorsque nous l’avons joint cet après-midi par téléphone, le ministre Jean D’Amour (ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime) et son équipe sont dans nos bureaux aux fins de consultation en préparation de cette politique qui sera sans doute déposée le printemps prochain. On est en train de se réveiller au Québec à l’effet que la route maritime peut être très efficace, surtout qu’en certains endroits dans le Nord, comme au Labrador, l’eau est la seule route pouvant fournir en énergie et en matériaux ces territoires en développement».

M. Richard a de plus rappelé que tout le milieu économique et politique souhaite que soient doublées les voies de l’autoroute 55 entre Saint-Célestin et l’autoroute 20, de façon à permettre une interconnexion routière sécuritaire et stratégique au Centre-du-Québec. Ce qui contribuerait assurément une plus forte utilisation du port de Bécancour.

Ce dîner-conférence, qui réunissait environ 150 convives, était présenté par les Comptables professionnels agréés de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CPA) et organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ) et la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs et Érables (CCIBFE).

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