Études et hockey : le juste équilibre des Voltigeurs

Études et hockey : le juste équilibre des Voltigeurs
Le conseiller pédagogique Frédérick Malette a dressé un aperçu du programme scolaire mis sur pied par les Voltigeurs ces dernières années. À gauche

LHJMQ. Atteindre un juste équilibre entre le hockey et les études en dépit d’un calendrier chargé, est-ce réalisable? Le modèle mis de l’avant par les Voltigeurs de Drummondville depuis quelques années, devenu une véritable référence à travers la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), en est la preuve éloquente.

Impliqué depuis une quinzaine d’années chez les Voltigeurs, d’abord en tant que joueur, puis entraîneur et conseiller pédagogique, Frédérick Malette a été un témoin privilégié des progrès accomplis par l’organisation sur le plan scolaire au fil du temps. Profitant du lancement de la Loto-études des Voltigeurs lors d’une conférence de presse tenue chez Drummondville Volkswagen, propulseur de cette activité de financement, celui qui est également directeur des services aux élèves au Collège Saint-Bernard a dressé un aperçu de la structure mise sur pied par l’organisation ces dernières années.

«La ligue a beaucoup évolué depuis l’époque où je jouais, spécialement sur le plan scolaire. Vers la fin des années 1990, seulement 60 % des joueurs fréquentaient l’école. Pour ma part, j’étais un bon étudiant, mais sans vouloir manquer de respect à personne, je n’ai vu mon conseiller pédagogique qu’une seule fois. Quelque part, les gens avaient raison de pointer du doigt la situation scolaire à travers la ligue», a-t-il d’abord mis en contexte.

À mesure que les joueurs et leurs parents se montraient de plus en plus soucieux de leur cheminement scolaire, les clubs du circuit Courteau ont emboîté le pas en mettant en place des programmes de plus en plus solides. Chez les Voltigeurs, l’entrée en scène d’Alexandre Cusson à titre de conseiller pédagogique, en 2005, a permis d’implanter une façon de faire qui est rapidement devenue une référence. Au cours de son règne, plusieurs joueurs ont d’ailleurs figuré parmi les finalistes à l’obtention du trophée Marcel-Robert, Charles-David Beaudoin étant couronné joueur-étudiant par excellence dans la LHJMQ en 2012-2013. Quand Alexandre Cusson est devenu maire de Drummondville, l’an dernier, Frédérick Malette a accepté de relever le défi.

«Je trouvais intéressant de me joindre au tournant que la LHJMQ a pris, celui de devenir une ligue amateur scolaire où les allocations remises aux joueurs sont en fait des bourses d’encouragement aux études. À l’intérieur de ça, le rôle du conseiller pédagogique, c’est d’offrir des services qui répondent aux besoins multiples des joueurs», a-t-il expliqué.

Aux yeux de Frédérick Malette, la réussite du modèle des Voltigeurs découle du leadership et des valeurs véhiculées par leurs dirigeants, qui croient au bien-fondé de développer des étudiants-athlètes responsables.

«L’importance que Dominic Ricard donne aux études des joueurs, ça change tout, a-t-il fait valoir. Sans l’appui du directeur général, mon rôle n’aurait pas le même impact. Depuis l’arrivée de Martin Raymond derrière le banc, c’est encore plus clair. Plus que jamais, les joueurs savent que l’école est importante dans leur cheminement.»

«Quand une recrue arrive dans l’organisation, la première chose dont on lui parle, c’est de ses études. Le dg, le coach et les principaux leaders de l’équipe lui rappellent continuellement l’importance accordée au volet scolaire. C’est cette union qui donne toute sa force au conseiller pédagogique.»

Entouré d’une équipe de trois personnes, Frédérick Malette veille donc à combler les attentes et les besoins sans cesse grandissants des joueurs, tant les francophones que les anglophones. Pour ce faire, des ententes ont été conclues avec plusieurs établissements scolaires, dont certains offrent des cours à distance.

«Quand les joueurs arrivent ici, entre 16 et 20 ans, ils en sont à des stades différents de leur cheminement scolaire. Notre philosophie, c’est de développer leur sens des responsabilités et leur autonomie. Si on se concentrait seulement sur leurs résultats, on ne les aiderait pas à long terme. On les incite plutôt à prendre leurs études en mains. On est là pour les accompagner. Quand ils nous quittent, ils sont donc prêts à faire face au monde universitaire», a expliqué Frédérick Malette.

Selon les statistiques compilées par les Voltigeurs, le taux de réussite scolaire varie quelque peu d’une session à l’autre, mais une constante s’en dégage.

«Si on compare les résultats de nos joueurs à ceux du groupe masculin du même âge, ils réussissent mieux. Et ce, malgré tout le temps qu’ils consacrent au hockey», a souligné Frédérick Malette.

L’exemple des Redmen

Issu du programme des Redmen de l’Université McGill, qu’il a dirigé pendant 14 saisons avant de faire le saut chez les professionnels en 2009, Martin Raymond est mieux placé que quiconque pour convaincre les joueurs des Voltigeurs de la pertinence des études dans leur cheminement. L’homme de hockey ne cesse d’ailleurs de répéter à ses protégés que le meilleur moyen d’accéder à l’excellence, c’est d’atteindre un juste équilibre entre leurs études et le hockey.

«Quand je suis arrivé à McGill, on m’a dit que mes équipes n’auraient pas de succès, car je mettais trop d’emphase sur les études. Année après année, on a brisé des barrières. Quand on a gagné le championnat de la ligue en 2006, on comptait plusieurs joueurs parmi les étoiles académiques canadiennes. C’était une étape importante pour nous. On venait de prouver que c’était possible d’allier succès dans les deux domaines. Aujourd’hui, je me sers de cette expérience pour démontrer que c’est possible», a raconté celui qui en est à sa deuxième année à la barre des Voltigeurs.

Poussant son analyse encore plus loin, Martin Raymond estime que la discipline qu’un joueur démontre sur les bancs d’école finit par se refléter sur la glace.

«Au fond, un examen et un match de hockey, c’est un peu la même chose. Dans les deux cas, tu dois te préparer pour être prêt à bien performer. L’éthique de travail nécessaire dans tes études, tu va l’amener dans ton jeu sur la glace.»

La Loto-études, c’est…

– Un moyen de financement mis sur pied par les Voltigeurs il y a neuf ans.

– 500 billets en vente.

– 20 prix à gagner, d’une valeur de plus de 25 000 $, dont : neuf crédits-voyages; un crédit-études de 2000 $ au Collège Saint-Bernard; un chèque-cadeau de 1000 $ offert par Club Piscine; un chèque-cadeau de 1 000 $ offert par Maxi; un téléviseur 3D de 55 pouces offert par le Centre hi-fi Saucier; ainsi que sept lots de 135 $ en argent.

– Un tirage lors du match du samedi 21 février, au Centre Marcel-Dionne.

– Des billets vendus au coût de 135 $ au bureau des Voltigeurs.

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