Deux Montfortains refusent de devancer leur départ

Deux Montfortains refusent de devancer leur départ
Le Père Maurice Thériault et le Père Gilles Dallaire ne veulent pas précipiter leur départ de la maison Marie-Reine-des-Cœurs avant le premier janvier 2017.

Bien qu’ils comprennent le souhait de l’UQTR de prendre possession de la maison Marie-Reine-des-Cœurs dès la rentrée prévue à l’automne 2015, les deux Pères Montfortains encore résidants ne sont pas d’accord avec cette proposition. Le Père Gilles Dallaire et le Père Maurice Thériault ne sont toutefois pas ceux qui prendront la décision finale.

«On nous a bien dit que nous pourrions continuer d’occuper les lieux durant une période de cinq ans après la signature du contrat de vente», a fait savoir le Père Dallaire lorsque L’Express lui a parlé.

«Je comprends la position des administrateurs de l’Université, mais ici nous rendons un service spirituel pour des groupes de chrétiens qui ont besoin d’intériorité, de prière et de silence, c’est le seul service du genre dans le diocèse. Et ça fonctionne. Il y a bien un petit déficit mais nous l’assumons», a-t-il évoqué, précisant que son opinion était partagée par son collègue le Père Maurice Thériault.

Selon l’offre d’achat de la Ville de Drummondville faite à la célèbre congrégation, il est indiqué que «le vendeur peut continuer d’occuper ladite portion restante (soit la maison Marie-Reine-des-Cœurs) au plus tard jusqu’au 1er janvier 2017».

Comme L’Express l’a fait remarquer (voir autre texte), l’UQTR, par la voix de Johanne Giguère, vice-rectrice aux finances, ne trouverait que des avantages à prendre possession de la maison Marie-Reine-des-Cœurs à temps pour la rentrée de septembre 2015, sans compter que l’affaire lui ferait sauver des coûts.

Joint à Montréal, le Père Claude Sigouin, Supérieur provincial des Montfortains canadiens, se dit ouvert à la discussion. «Je sais que les Pères locaux ne veulent pas partir en 2015 et ce sera en effet difficile de devancer la date prévue de 2017. Il pourrait y avoir une possibilité de louer des espaces cependant. Je n’ai pas rencontré encore personne de la Ville. Le contrat de vente n’est pas signé. Si le contrat n’est pas signé avant le 31 mars prochain, la Ville perdra son montant de 100 000 dollars déposé en garanti. Il me semble que le temps presse, surtout que le certificat de localisation est désuet et qu’il faut en faire un nouveau. Ce n’est pas à moi de courir après l’acheteur», a fait valoir le Père Sigouin.

Aux yeux du maire Alexandre Cusson, il n’y a pas d’inquiétude à y avoir. «C’est vrai que l’échéancier est serré, mais on y arrivera. Avant de signer le contrat d’achat, nous tenons à finaliser les modalités du bail avec l’UQTR qui doit, de son côté, obtenir une approbation du ministère de l’Enseignement supérieur. Ce serait irresponsable de notre part d’agir autrement. C’est de la paperasse gouvernementale et ça ne va pas toujours aussi vite que je le voudrais. Mais comme il y a une bonne volonté de toutes les parties et que la première ministre Pauline Marois est venue chez nous pour lancer la réalisation du projet, je dirai que ce n’est qu’une question de formalité. Nous ne sommes pas en retard».

Au sujet de la demande des administrateurs universitaires, souhaitant avoir accès à la maison Marie-Reine-des-Cœurs dès 2015, le maire tient à affirmer qu’il n’est pas question de brusquer les Pères Montfortains. «Il est normal que les Pères locaux ne soient pas pressés de partir, mais la décision est prise par la direction de la congrégation. Je le sais pour avoir vécu une situation semblable au Collège Saint-Bernard où les Frères de la Charité étaient réticents à quitter. Mais, finalement, la décision est venue d’eux-mêmes de partir. Peut-être que dans tout le brouhaha autour, les Pères locaux se sentiront moins à l’aise. Ce qui est clair, c’est que, pour le moment, la date convenue est celle du premier janvier 2017. À la Ville, nous sommes prêts à toute éventualité; la somme de 3 millions $ est réservée et pourrait être payée en un seul versement au lieu de deux si le départ devait être devancé», a indiqué M. Cusson.

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