Rose Drummond allume une lumière rouge

Rose Drummond allume une lumière rouge

C’est avec un total sentiment d’incompréhension que le copropriétaire de Rose Drummond, Jean-Denis Lampron, a pris connaissance du projet de vitrine agroalimentaire en face du Madrid, publié dans L’Express la semaine dernière. Selon lui, son entreprise familiale exploite déjà ce créneau, en plus de bénéficier d’un positionnement parfait.

Il est abasourdi d’apprendre que son syndicat, c’est-à-dire l’Union des producteurs agricoles du Centre-du-Québec, planche à développer un méga complexe sur le site devant le Madrid 2.0, qui mettrait en vedette l’agro-tourisme et les produits du terroir centricois, notamment par un concept multimedia.

"Je n’étais pas au courant. On est en train de créer un doublon qui risque d’entrer en compétition avec nos activités", avance M. Lampron. De fait, 90 % de la clientèle de Rose Drummond provient de l’extérieur de Drummondville.

Une compétition déloyale

"Les passagers n’arrêteront pas aux deux endroits", est convaincue sa conjointe, Diane LaBranche, qui œuvre au sein de l’entreprise, tout comme leurs nombreux enfants.

"En plus, on est censé être les meilleurs au Québec", enchaîne M. Lampron. Aux Grands Prix du tourisme québécois 2010, Rose Drummond a été proclamé lauréat or en recevant le Prix de l’Union des producteurs agricoles en agrotourisme et produits régionaux.

M. Lampron demande s’il ne serait pas possible de faire vivre ce qui existe déjà avant de démarrer un autre concept à quelques kilomètres du sien, à Saint-Léonard-d’Aston.

Il faut savoir que la reconstruction du viaduc enjambant l’autoroute 20, à la hauteur du boulevard Lemire, de juin à novembre 2012, a mis en danger la survie de l’entreprise. "On a failli y passer", plaide M. Lampron. L’entraide entre les commerçants du coin aura permis d’offrir un second souffle.

L’ouverture du Rose Café

L’année suivante, Rose Drummond a implanté à l’intérieur de son commerce le "Rose Café", un coquet restaurant offrant cafés, sandwichs, soupes, salades, etc. conçus à partir des produits des artisans de la région. "Par exemple, notre pudding aux fraises est cuisiné à partir de nos fraises de serre et la farine du Moulin à la fine fleur de L’Avenir. Notre menu met en valeur nos gens du terroir, des passionnés qui bâtissent l’économie du Québec", fait-il valoir.

D’après lui, Rose Drummond est plus crédible dans cette mission qu’Immostar, le promoteur immobilier qui accueille au Madrid 2.0 des commerces de restauration rapide.

Quelque 2000 produits venant de 80 artisans

Il y a 20 ans, Rose Drummond a développé, avec l’aide de l’UPA, le créneau agroalimentaire. Aujourd’hui, sur les tablettes du commerce, regorgent quelque 2000 produits venant de 80 artisans. La priorité est offerte aux producteurs du Centre-du-Québec. Or, si un produit d’ailleurs ne trouve pas d’égal dans la région 17, il est alors accepté.

En plus des roses et autres fleurs, des fraises, concombres, tomates sont cultivées au sein des 300 000 pieds carrés de serre. "Nous sommes les seuls au monde à faire la culture d’ail sous serre", informe M. Lampron. Nouveauté cette année : les poivrons font leur apparition. Ces fruits et légumes, qui sont cultivés en lutte intégrée exempte de pesticides, gagnent en fraîcheur en évitant tous les gaz à effet de serre causés par le transport.

Rose Drummond cherche des appuis

Afin de défendre sa prise de position dans le présent dossier, M. Lampron a communiqué avec Tourisme Drummond.

Comme son terrain compte deux millions de pieds carrés, il se dit ouvert à accueillir ce fameux complexe multimédia actuellement en développement au Centre-du-Québec.

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