La doyenne de Drummondville n’est plus

Par Gerard Martin
La doyenne de Drummondville n’est plus

(NDLR) Avec l’accord de la famille, le www.journalexpress.ca met en ligne le texte paru dans l’édition du mercredi 17 juillet dernier destiné à souligner le 106e anniversaire de naissance de la doyenne de Drummondville, Gilberte Marchesseault-Madore. Le destin étant ce qu’il est parfois, Mme Marchesseault-Madore nous a quittés tout doucement, le mardi 16 juillet, deux jours avant cet historique anniversaire. En hommage à la disparue, voici en texte et photos le bref portrait de cette aïeule préparé dans un contexte tout différent, nous vous prions d’en tenir compte. Les funérailles de Gilberte Marchesseault Madore seront célébrées ce samedi 20 juillet, à 13h, en l’église Saint-Frédéric. Nos sympathies à la famille…

Lorsque Gilberte Marchesseault a vu le jour, le 18 juillet 1907, c’était nul autre que Sir Wilfrid Laurier qui agissait comme premier ministre du Canada, alors que, au Québec, Lomer Gouin tenait le fort. Elle a vu défiler depuis pas moins de 20 premiers ministres à l’Assemblée nationale dont, bien sûr, la première femme à occuper le poste, Pauline Marois.

Et pour y aller d’une dernière réminiscence de circonstance, mentionnons que c’est un certain Percy Barrett qui a remporté cette année-là les honneurs de l’Omnium canadien de golf, tout cela pour dire surtout que cette discipline découverte sur le tard par cette Drummondvilloise d’adoption est devenue une passion qui l’habite encore.

D’ailleurs, pas surprenant que depuis une vingtaine d’années, à l’exception de celle de ses 100 ans, les descendants de l’aïeule qui aura 106 ans demain, soit ce jeudi 18 juillet, ont pris la belle habitude de se réunir à Drummondville durant la fin de semaine précédant cet anniversaire pour y disputer un tournoi de golf en son honneur.

L’année 2013 n’a pas fait exception, sauf que pour la première fois depuis la mise en place de cette célébration, Gilberte n’a pas été en mesure de se rendre soit sur le terrain, à L’Émeraude, soit à la réception qui a suivi à l’Hôtel et suites Le Dauphin.

114 descendants

Mais avant d’aller plus loin dans cette direction, rappelons brièvement qui est cette charmante dame.

Gilberte Marchesseault a vu le jour en 1907 donc, à Saint-Edwidge, dans les Cantons-de-l’Est.

Pas très loin de là, à Saint-Malo, naissait à peu près à la même époque Albert Madore, qu’elle a épousé en 1929.

Trois ans plus tard, le jeune couple d’amoureux s’amenait à Drummondville où ils ont été tous les deux très actifs au niveau commercial en passant de la coiffure, la construction, à la vente de vêtements, puis des fourrures, pour ne se limiter qu’à cette liste.

Plusieurs Drummondvillois se souviendront sans doute de Madore Fourrure, un commerce qui a longtemps fait partie du centre-ville drummondvillois et qui a connu des ramifications ailleurs, dont à Baie-Comeau, par les enfants.

Puisqu’il est question de la progéniture, elle a été fort nombreuse puisque les Madore ont eu 12 enfants dont dix sont toujours vivants.

Pour compléter la lignée, mentionnons que 29 petits-enfants, 67 arrière-petits-enfants et bientôt un 6e arrière-arrière-petits-enfants font aujourd’hui le bonheur de Gilberte, puisqu’Albert a quitté cette terre pour un monde que l’on dit meilleur voilà 34 ans.

Ces 114 descendants sont aujourd’hui la richesse et la fierté de Mme Marchesseault-Madore qui habite depuis quelques années maintenant chez le cadet de ses fils, Pierre, lequel en prend soin jaloux, dans le bon sens du mot.

Tous les enfants, petits-enfants et autres descendants adorent d’ailleurs Gilberte qui, selon le témoignage d’un autre de ses fils, Yvon, a été un exemple d’attention portée aux autres toute sa vie durant.

Il faut dire qu’après avoir tant gâté les autres, Mme Marchesseault-Madore a bien mérité les petites et grandes attentions que lui accordent ses proches, d’autant plus que sa santé, son état, devrions-nous dire, n’est plus au même niveau qu’il y a 5 ou 6 ans encore.

Pierre se rappelle que l’année des 100 ans de sa mère, lui et un cousin ont disputé avec elle neuf parties de golf, des neuf trous cependant, ce qui est tout de même de la nature des exploits pour une personne comptant un siècle de vie.

Durant les années qui ont suivi, Gilberte insistait toujours pour frapper une ou deux balles lors de son tournoi au grand bonheur de tous les invités ou, à tout le moins, se rendait les saluer à la réception.

Cette année, au dire de Pierre et Yvon, on n’a pas voulu insister car leur mère a de moins en moins d’énergie, elle qui est souvent fatiguée et qui est affligée de quelques petits malaises qui sont le lot des personnes vieillissantes.

«Notre mère n’est pas malade à vrai dire, mais la vieillesse l’a rejointe», résume Pierre en se consolant en mettant en lumière son extraordinaire lucidité qui fait toujours d’elle une personne d’agréable compagnie.

Cette année donc, au lieu d’aller se mêler à la cinquantaine des siens qui ont pris part à son tournoi de golf et à la cinquantaine d’autres qui se sont ajoutés pour la réception, Gilberte a attendu à la maison la visite de certains de ses proches qui ont pu, par petits groupes, lui offrir à l’avance leurs vœux pour ses 106 ans.

D’autres en profiteront sans doute au cours des prochains jours pour aller lui présenter les leurs.

S’ils sont chanceux et la trouvent dans une bonne journée, comme il lui arrive encore, ils auront peut-être la chance de jouer avec elle à un de ses jeux de cartes favoris qui, coïncidence, a pour nom…le golf.

Bonne fête, madame Gilberte, et bon golf longtemps encore.

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