Lors de son souper annuel de financement, mercredi le 24 avril, le club Richelieu Féminin a eu la brillante idée d’inviter comme conférencière Danièle Henkel, mieux connue sous le nom de la dragonne depuis ses apparitions remarquées à l’émission «Dans l’œil du dragon».
Celle-ci a rapidement enflammé le cœur de son auditoire, en majorité féminin de 350 personnes. Une soirée pas comme les autres et une conférencière pas comme les autres!
À travers le récit de sa vie et de sa carrière, Madame Henkel nous a partagé ses valeurs d’entrepreneuriat. Sa vie, pleine de rebondissements imprévus illustre de façon convaincante que les épreuves peuvent susciter force et audace.
Arrivée au Québec au début de années 90 avec quatre enfants et une mère à la santé fragile, elle a vite connu les fins de mois difficiles , la honte de remettre à la caissière, devant la file d’attente, les denrées qu’elle ne pouvait pas payer, la peine de voir son fils traité de maudit français à l’école à cause de son accent pointu, l’humiliation des jobs peu payantes qu’il faut multiplier pour joindre les deux bouts, les refus répétés des banques pour financer son projet d’entreprise.
Danièle Henkel ne s’est pas découragée, les épreuves ne l’ont pas anéantie, mais ont renforcé son inébranlable vision positive de vivre, de se reprendre en main, de risquer, de plonger…
Quand on lui demande si tout le monde peut devenir entrepreneur, elle nous répond que d’une certaine façon on nait entrepreneur car, ce qui donne l’audace, le courage, de continuer, de se relever, c’est la passion de croire à ce que l’on fait.
Madame Henkel a débuté sa carrière québécoise avec…rien, vraiment rien. Six ans après son arrivée au Québec, elle avait son entreprise et connaissait le succès.
Pourquoi venir au Québec lui a-t-on demandé?
C’est d’abord pour ses enfants, car elle sentait la montée de l’intégrisme en Algérie (où elle vivait et avait grandi) .Elle voyait de plus en plus de femmes voilées, et cela l’inquiétait. Elle voulait que ses enfants vivent dans un monde en sécurité. Elle a choisi le Québec parce qu’elle aime le Québec, elle apprécie l’entraide que les gens «tricotés serrés» pratiquent si naturellement.
Arrêtons de chialer, nous dit-elle. Nous vivons dans un pays extraordinaire.
Voilà une femme d’affaire bien spéciale. On s’attendait à l’entendre parler de rendement, de plans d’affaires, de concurrence ou d’excellence, de promotion, de réussite ou d’efficacité…
Mais non, il s’agissait du rafraichissant plaisir d’être soi-même, d’être vrai, de croire en soi, de se prendre en main, de se faire confiance, de prendre les risques, et les assumer et surtout d’aimer ce que l’on fait.
Si la passion de Danièle Henkel est l’entrepreneuriat, nous pouvons affirmer sans l’ombre d’une hésitation que Danièle Henkel a une passion encore plus grande, c’est sa passion pour les êtres humains.
Après sa conférence pleine d’humanité, parsemée d’encouragements, elle a écouté les intervenantes avec charisme, les faisant parfois monter sur scène, les embrassant même avec chaleur.
Elle a passé, avec émotion, le bouquet de fleurs reçu, «au suivant», en l’occurrence à la suivante:Annie, jeune femme victime de violence conjugale, qui avait eu le courage de témoigner de son expérience et de sa résilience, commencée à la Rose des Vents, l’œuvre principale du Richelieu Féminin.
Elle qui dit qu’il faut faire ce que l’on aime le plus au monde nous a quittés, rayonnante, pour aller rapidement auprès de sa fille proche d’accoucher.
Quant à nous, jeunes et moins jeunes, entrepreneur(e)s ou pas, nous sommes retournés chez nous, enrichis, stimulés, gonflés à bloc, et le cœur enflammé par la dragonne qui fut une conférencière rassembleuse et une communicatrice hors pair.
Pour cette soirée tout feu tout flamme, un grand merci aux organisatrices du Richelieu Féminin.
