Waste Management pourra acquérir RCI Environnement en vertu d’une entente avec le Bureau de la concurrence

Waste Management pourra acquérir RCI Environnement en vertu d’une entente avec le Bureau de la concurrence

Waste Management (WM) vient de se voir accorder, par le Bureau de la concurrence, l’autorisation d’acquérir RCI Environnement Inc. (RCI), à Lachute.

Selon les modalités du consentement enregistré au Tribunal de la concurrence, WM doit vendre son droit d’éliminer au maximum 1,875 million de tonnes de déchets dans le site d’enfouissement de Lachute, et ce, pour une période de 20 ans.

Pour le Bureau de la concurrence, le projet de WM aura pour effet de préserver la concurrence en matière d’élimination des déchets solides non dangereux dans l’Ouest du Québec. Pour les autres secteurs du Québec, «le Bureau a conclu que le projet d’acquisition des éléments d’actif de RCI Environnement Inc. (RCI) par WM n’aurait pas pour effet d’empêcher ou de diminuer sensiblement la concurrence, en raison notamment de la présence d’une concurrence efficace. L’entente annoncée remédie aux préoccupations du Bureau en matière de concurrence», est-il spécifié dans un communiqué de presse transmis mercredi.

Selon John Pecman, commissaire de la concurrence par intérim, «la présence d’un monopole au sein des services d’élimination des déchets aurait occasionné une augmentation des prix offerts aux clients, tant les municipalités que les entreprises, tout en limitant la capacité des entreprises de collecte de déchets concurrentes de livrer concurrence sur ces marchés».

Première réaction, celle Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), qui écrit: «À première vue, on pourrait croire que WM s’est ménagée une porte de sortie advenant un décret défavorable à son égard pour son projet d’agrandissement de Saint-Nicéphore. La compagnie pourra toujours respecter ses ententes avec ses principaux clients qui sont à Montréal. WM est là pour répondre d’abord et avant tout aux besoins de ses actionnaires et de ses clients, pas à ceux des municipalités où sont situés leurs LET. Ça veut dire aussi, dans ce cas-là, que Drummondville et la MRC Drummond devront trouver un LET pour leurs matières résiduelles. Mais, ça, ce n’est pas trop problématique selon moi, car leur tonnage respectif est assez faible et qu’il y a des capacités résiduelles d’enfouissement pouvant combler leurs besoins au Centre-du-Québec/Mauricie, notamment à St-Étienne-des-Grès. Si j’étais Drummondville, j’irais tout de suite voir les possibilités ailleurs, surtout avec ce dossier du référendum qu’elle ne gagnera pas».

Précisions de Waste Management

L’Express a rejoint Martin Dussault, directeur des affaires publiques chez WM, pour obtenir des précisions.

«En travaillant sur cette acquisition, a-t-il expliqué, WM souhaite consolider ses activités au Québec et renforcer sa présence dans la collecte des matières et le recyclage. Cette décision est une étape dans le processus d’acquisition des activités de RCI Environnement par WM. Les négociations vont se poursuivre au cours de l’année dans le but d’en arriver à une entente finale. Dans l’éventualité où cette transaction était complétée, elle n’aurait pas d’impact sur ce qui se passe à Saint-Nicéphore. RCI est déjà une entreprise cliente de WM. Les camions de RCI collectent et transportent déjà des matières à nos installations. Nous deviendrions propriétaires de ces camions. Il n’y aurait donc pas de changement, ni sur le nombre de camions, ni sur la quantité de matières, ni sur leur provenance, d’autant plus que la Ville de Drummondville et la MRC de Drummond ont imposé une limite annuelle que nous respectons».

Et il ajoute: «Cette transaction ne créerait pas plus d’espace dans d’autres lieux d’enfouissement pour acheminer les matières résiduelles de Drummondville, y compris celui de Lachute, qui atteint déjà sa capacité annuelle».

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