L’enfouissement sans Waste Management: pas si cher que l’on croit.

L’enfouissement sans Waste Management: pas si cher que l’on croit.
Jean-Guy Forcier

Depuis un certain temps, nous constatons beaucoup d’énervement du coté de l’enfouisseur, et à l’occasion, nous remarquons des déclarations pour faire peur, en gonflant les chiffres et en menaçant même de fermer le site. Dans la situation présente, restons calme et regardons logiquement et avec discernement ce qu’il en est de l’enfouissement.

Dans l’entente intervenue entre la MRC Drummond, la Ville de Drummondville et Waste Management, le tarif d’enfouissement négocié est de 37.50$ la tonne, ce qui semble à première vue intéressant en termes d’économie pour les résidents, en échange d’une capacité de déchets 10 fois supérieure en provenance de Montréal, la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec et combien d’autres villes.

Est-ce vraiment un tarif préférentiel ? Le rapport du BAPE nous dit que d’autres lieux d’enfouissement ont consenti à leur MRC hôte des tarifs encore plus avantageux. Pour la municipalité de Saint-Thomas, c’est la gratuité. Pour la MRC de Joliette, le tarif est de 29.95$ la tonne et pour la MRC Rivière-du-Nord,(Ste-Sophie), le coût est 17.00$ la tonne (voir rapport du BAPE, page 62).

Mais qu’en est-il au juste à plus long terme ?

À titre de comparaison, le tarif d’enfouissement d’une municipalité de la MRC d’Arthabaska, voisine de notre MRC, est de 56.$ la tonne.

Depuis 2007, la MRC d’Arthabaska, MRC responsable et consciente de son environnement et de la qualité de vie de ses concitoyens, est devenue le principal actionnaire de la Société Gesterra (PPP) qui opère un centre de tri, une plateforme de compostage et un site d’enfouissement.

Si on compare ces deux tarifs, nous aurions à payer une différence de 18.50$ par tonne de déchets. La compilation des données indique que Drummondville compte 37 814 portes taxables, qui ont produit 17 864 tonnes métriques de déchets en 2012, pour une moyenne de 0,4 tonne par famille. Le coût additionnel de l’enfouissement des déchets serait donc de 8.74$ par foyer par année, par famille (17 864 divisé par 37 814 = 0.4724 tonne X 18.50$ = 8.74$).

Coûts indirects : la réfection des routes

Il est reconnu que les poids lourds (144 camions par jour) détériorent les routes et les autoroutes beaucoup plus rapidement que les automobiles. La réfection des routes coûte très cher aux contribuables et, si on tient compte de ces coûts additionnels, le supposé tarif d’enfouissement préférentiel de Waste Management devient beaucoup moins intéressant pour les citoyens de Drummondville.

Coûts indirects : la dévaluation de la zone et des résidences

En matière d’urbanisme, le site d’enfouissement a un impact important sur la dévaluation des résidences et sur l’attractivité du territoire avoisinant à des fins de construction résidentielle. En réalité, la présence d’un site d’enfouissement d’envergure possède une zone d’influence négative sur l’ensemble du secteur et celui de notre ville. Même si le zonage permet la construction d’une résidence dans la zone concernée, combien de jeunes familles seraient attirées par ce milieu inhospitalier? Pas de développement urbain dans ce secteur entraine nécessairement des pertes de revenus pour la Ville. Cette perte de revenus pour notre communauté est de loin plus importante que la petite différence de tarif d’enfouissement que nous aurions à payer.

Penser court terme n’est jamais rentable.

Le véritable prix à payer

En ajoutant ces coûts indirects à notre facture d’enfouissement, on comprend vite que le véritable prix à payer pour enfouir nos ordures est beaucoup plus élevé que la réduction illusoire de Waste Management.

Et si on demandait à WM d’assumer ces coûts indirects ???

À ce véritable prix à payer, nous devons considérer la menace constante de contamination de nos eaux souterraines et des coûts prohibitifs qui seraient nécessaires à cette décontamination.

À ce véritable prix à payer, nous devons considérer les tristes réalités, (odeurs, gaz à effet de serre, le bruit des camions, etc) et les risques graves (pollution de notre rivière, destruction de l’ environnement, atteinte à la santé de la population, etc).

C’est une hypothèse que nos enfants et les générations futures auront à payer.

Sortons de nos ornières. Pensons à demain, à quelle sorte d’environnement et de qualité de vie nous voulons pour notre population?

Notre santé et celle de nos enfants ne vaut-elle pas mieux que l’argent?

Le dimanche, 24 mars 2013, votons NON à l’agrandissement de ce dépotoir et donnons-nous la chance de devenir une Ville plus verte, encore plus attrayante et plus accueillante.

 

Jean-Guy Forcier, Groupe des Opposants au Dépotoir de Drummondville (GODD)

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