Louis Raîche a toute la confiance de l’administration Cusson pour mener à bien sa tâche de conseiller en sécurité civile et mesures d’urgence.
La position de la Ville est de ne pas s’arrêter sur le fait que Louis Raîche, qui a fait carrière dans la police, incluant plusieurs années dans les hautes sphères de la Sûreté du Québec, est pris à partie par un ex-enquêteur de la SQ, Gaétan Rivest, qui a déjà fait de la prison, et d’un blogueur montréalais, Stéphane Berthomet, qui lui fait écho, dans l’affaire Onco Petroleum.
Berthomet, qui doit lancer un livre dans les prochains jours, prétend que Louis Raîche «avait des liens personnels avec Robert Vanier et qu’il lui servait de caution morale». Vanier, un ancien délateur, était président de la compagnie ontarienne Onco Petroleum, une société gazière et pétrolière qui a été radiée de la bourse en 2008 et qui a fait l’objet d’une requête de mise en faillite.
Le 7 novembre dernier, la GRC, avec l’aide du FBI, a arrêté et déposé des accusations criminelles contre Vanier, 57 ans, et sa femme Terry Beattie, 53 ans, trésorière de la compagnie. Le couple est accusé d’avoir déposé un faux prospectus indiquant qu’Onco Petroleum disposait de plus de 20 millions $ US pour mettre en valeur des ressources dans le sud-ouest de l’Ontario alors qu’elle n’avait pas l’argent.
Les deux individus ont été relâchés. Ils doivent comparaître en cour à Toronto, le 29 novembre, pour faire face aux accusations.
Selon la GRC, plus de 1400 épargnants au Québec, en Ontario et aux États-Unis ont perdu plus de 30 millions $ dans la mésaventure. Rivest et Berthomet affirment que ces actionnaires reprochent à Louis Raîche de ne pas avoir dévoilé la véritable identité de Robert Vanier, alias Carl Gagnon.
«Lié par le secret professionnel, je ne pouvais divulguer que Vanier était un ancien délateur», souligne Louis Raîche. «C’est une affaire qui me fait du tort inutilement. Je vis une tempête, mais cela passera. Je ne peux donner beaucoup de détails parce qu’il y a un procès en vue et je serai probablement assigné à comparaître comme témoin, et non pas comme accusé», tient-il à préciser.
«Ce qui est certain, c’est qu’il y a eu une enquête de la GRC, il y en a eu une autre de la SQ et une autre de la Déontologie policière, sans compter celle qu’a effectuée la Ville de Drummondville avant de m’embaucher et aucun reproche ne m’a été adressé, ni aucune accusation portée contre moi. La direction de la Sûreté du Québec a même rédigé une lettre dans laquelle elle confirme que rien ne m’a été reproché jusqu’au jour de ma retraite, le premier avril 2012», a-t-il confié à L’Express en exhibant la lettre en question.
«Il y en a qui veulent que je coule avec eux, mais ça ne se produira pas», conclut le Drummondvillois de 52 ans, issu d’une famille de policiers.