La GRC démantèle un réseau de faussaires

La GRC, aidée des Services secrets américains et de la Sûreté du Québec, a démantelé, dans le cadre de l’opération Cranium, un réseau de faussaires qui, à partir de Drummondville et de Trois-Rivières, avait les capacités de produire et de distribuer partout dans le monde plusieurs millions de dollars en faux billets américains.

Le projet Cranium a été initié avec des informations préalablement recueillies par le Module d’enquête sur le crime organisé du Centre-est de la Sûreté du Québec, dans le cadre de l’opération Grue, lequel, rappelons-le, a permis de mettre à jour le réseau de voleurs et de receleurs ayant à sa tête Éric Lefebvre, de Saint-Cyrille-de-Wendover. L’un des présumés complices de Lefebvre serait impliqué dans ce groupe de faussaires.

La GRC a ainsi procédé à l’arrestation de quatre individus, dont un seul a pu comparaître, soit François Bourassa, un résidant de Trois-Rivières âgé de 42 ans, pour répondre à divers chefs d’accusation, dont production, possession et distribution d’argent contrefait.

Durant le ratissage qui a eu lieu mercredi, les policiers ont saisi une valeur de 949 000 $ en faux billets américains de 20 $. Ils ont également localisé un laboratoire pour la finition des billets contrefaits. Ce laboratoire servait principalement à imprimer les numéros de série et pour apposer les éléments holographiques sur ces billets contrefaits. Les faux billets américains étaient imprimés avec une presse «offset» sans pour autant que les numéros de série soient séquentiels, ce qui est plutôt rare dans cette industrie criminelle.

«Nous avons mis la main sur différents items dont des plaques pour imiter les reliefs de façon indétectable pour le commun des mortels», a indiqué le sergent Guy Fortin, sous-officier responsable aux opérations, à la GRC. «C’est précisément à cette étape que nos collègues des Services secrets américains nous ont été utiles. Deux de leurs experts basés à Montréal, qui font partie de l’Équipe intégrée de la lutte contre la contrefaçon (EILC), ont réussi à déceler les imperfections. D’ailleurs, les quatre individus visés pourraient aussi faire face à la justice aux États-Unis où l’affaire est prise très au sérieux. Les Américains prennent toujours très sérieux tout ce qui affecte leur intégrité financière. Ils risquent même l’extradition», a indiqué M. Fortin.

L’enquête, qui n’est pas terminée et qui donc pourrait permettre d’autres arrestations dans la région de Drummondville, révèle également que les faux billets étaient vendus au prix de 30$ canadiens pour 100$ américains. Non seulement le présumé réseau pourrait avoir écoulé une importante quantité de faux billets sur le territoire du Québec, mais les Services secrets ont pu retracer ces mêmes billets dans plusieurs villes américaines ainsi qu’ailleurs dans le monde.

La GRC rappelle que le phénomène de la fausse monnaie est toujours présent et est l’une des fraudes les plus communes. Les faux-monnayeurs utilisent des méthodes très sophistiquées pour déjouer les autorités et ce type de crime est de plus en plus privilégié par les organisations criminelles pour financer leurs activités illégales. Les services de police encouragent les consommateurs, les caissiers et les détaillants à demeurer vigilants pour maintenir l’intégrité de la monnaie.

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