La police démantèle un important réseau de voleurs et de receleurs

Un super réseau de voleurs et de receleurs de machinerie de chantier, ayant à sa tête «le parrain» Éric Lefebvre, de Saint-Cyrille-de-Wendover, a été démantelé lors d’une importante opération impliquant 140 policiers menée ce matin dans la région de Drummondville.

Au cours d’une rare conférence de presse au poste de la Sûreté du Québec de Drummond, cet après-midi, l’inspecteur Michel Pelletier et le capitaine Claude Desgagnés ont dévoilé le bilan de l’opération «Projet Grue», consistant en une dizaine de perquisitions effectuées à Saint-Cyrille-de-Wendover, Drummondville, Saint-Nicéphore, Wickham et Montréal. La GRC et l’Agence de revenu du Canada ont également collaboré avec la SQ.

Les policiers ont d’abord fait savoir qu’ils ont procédé à la saisie de 20 véhicules, dont des pelles mécaniques, des charriots élévateurs, des camions-bennes et des grues, une remorque de 40 pieds et deux tracteurs, le tout totalisant plus de 800 000 $.

Quatre individus ont été arrêtés: Éric Lefebvre, 41 ans, de Saint-Cyrille, Patrick Turenne, de Drummondville, Frédéric Gamelin, 23 ans, de Saint-Cyrille, Michel Miron, de Saint-Cyrille. Un cinquième individu, Jean-Luc Martel, 46 ans, de Saint-Cyrille, est présentement recherché par la Sûreté du Québec. Chacun de ces présumés malfaiteurs fait face à 32 chefs d’accusations, notamment de vols, incendies criminels, entrave à la justice, fraudes, complots, fabrication et usage de faux. De plus, les enquêteurs ont fait bloquer quatre dossiers d’assurances qui contenaient de fausses déclarations évalués à 110 000 $.

Éric Lefebvre dit «le parrain»

«Éric Lefebvre, qui dit lui-même qu’on l’appelait le parrain, contrôlait un réseau sophistiqué d’une quinzaine d’individus rémunérés selon les tâches qu’ils devaient accomplir», a déclaré M. Pelletier. «C’était un criminel d’habitude qui planifiait bien les vols. Il se rendait même sur les lieux pour superviser son personnel. Le réseau était bien organisé pour voler ces véhicules lourds, les maquiller et les revendre à une vitesse record. Parfois même en pièces détachées. Lefebvre avait un vaste réseau de contacts et il était souvent sollicité pour écouler de la marchandise volée».

Interrogée à savoir si la police avait réussi à infiltrer le réseau, M. Pelletier a indiqué: «C’est une enquête que nous menions depuis l’automne 2010 et je peux vous dire que tous les moyens ont été utilisés pour arriver à nos fins».

La SQ a également fait savoir qu’une dizaine de dossiers, représentant autant d’individus reliés indirectement au groupe de Lefebvre, sont actuellement étudiés par les procureurs.

L’Escouade régionale mixte de la Mauricie et du Centre-du-Québec n’en a pas terminé avec les fouilles dans les endroits perquisitionnés, incluant cinq commerces, des entrepôts et des résidences. Les recherches pourraient se poursuivre durant deux jours. «C’est pour cette raison qu’on ne peut pas encore dresser un bilan complet de l’opération. Nous avons affaire à des spécialistes. Ils étaient très bons dans leur domaine», de confier l’inspecteur Pelletier.

«Nos policiers et enquêteurs ont accompli de l’excellent boulot», a pour sa part affirmé le capitaine Desgagnés. «Il n’a pas été facile de recouper toutes les informations et tisser la toile de ce réseau peu commun. Cela aura un impact majeur sur la quiétude de certains citoyens. En 2011, nous avons quand même eu 250 plaintes pour des vols de véhicules de chantier».

Éric Lefebvre, connu pour ses nombreux antécédents, a comparu au palais de justice de Drummondville aujourd’hui et il restera détenu jusqu’à vendredi alors qu’aura lieu son enquête en cautionnement.

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