Il quittera le Collège Saint-Bernard avec son diplôme et… sa compagnie

Par Gerard Martin

Combien d’élèves du secondaire peuvent s’enorgueillir de quitter leur maison d’enseignement avec non seulement un diplôme de fin d’études plein de belles notes, mais avec aussi en prime une prometteuse compagnie qui fait déjà saliver d’envie une multinationale de l’informatique?

Ça sera pourtant le cas en juin prochain pour Philippe Robertson, un finissant de 5e secondaire au Programme d’éducation internationale (PEI) du Collège Saint-Bernard qui vient de fonder son entreprise, «Applications Innovatus» incidemment, laquelle est déjà dans la mir d’une réputée multinationale de la Floride du domaine mobile.

Pédagogie mobile

C’est que le jeune homme originaire d’Acton Vale a jeté les bases au cours de l’été d’un outil pédagogique pour téléphones intelligents qu’il a perfectionné en cours d’année scolaire avec le concours du personnel de l’institution de l’Avenue des Frères, au point tel que son produit intéresse déjà non seulement la multinationale en question, mais aussi d’autres maisons d’enseignement.

Mardi avant-midi, en présence de membres de la presse locale et régionale, ainsi que de la direction, du personnel et de quelques autres camarades du CSB, Philippe a procédé au lancement officiel de cet outil qu’il a pour ainsi dire inventer et qui a pour nom «Pédagogie mobile».

De fait, cet entrepreneur dans l’âme, comme voit très clairement en lui Alexandre Cusson, directeur général de l’institution, a créé une application scolaire pour téléphones intelligents dans le cadre de son projet personnel au PEI.

L’idée lui est venue l’an dernier, à la bibliothèque du Collège, lorsqu’il a fait la rencontre d’un autre élève complètement désemparé par la quête d’une série de documents de référence nécessaires pour compléter un devoir.

«C’est à ce moment précis que j’ai fait une association entre les mots devoir et application et que je me suis mis au travail», fait part celui qui n’a pas hésité recourir à l’expertise de l’université Stanford durant l’été pour améliorer ses connaissances.

Il en a résulté une application qui, on en est convaincu, révolutionne les méthodes conventionnelles d’aide et d’apprentissage des élèves.

Cette application permet, entre autres, à ses utilisateurs de disposer rapidement et en tout temps de documents de référence pour les aider dans leurs études, analyses et devoirs.

Et ce n’est pas tout, le concept prévoit la possibilité de participer à des forums de discussions pédagogiques permettant aux élèves d’un groupe d’appartenance d’échanger non seulement entre eux, mais aussi avec les enseignants.

De plus, l’application est également accessible aux parents qui peuvent ainsi accompagner leur enfant dans son cheminement scolaire en ayant les mêmes avantages grâce à Pédagogie mobile.

«Il y a trois ans, le Collège Saint-Bernard entreprenait un tournant informatique majeur par le bais de l’attribution d’ordinateurs portables à des élèves. Aujourd’hui, au Collège, l’enseignement fait place à une pédagogie renouvelée qui, sous peu, sera supportée entièrement par des classes informatisées. Les technologies de l’information et des communications ouvrent de grandes possibilités à l’enseignement. Le projet personnel de Philippe Robertson apporte un complément indispensable à l’acquisition des connaissances de l’élève», a tenu à témoigner Alexandre Cusson.

Le dg du Collège a d’ailleurs des chiffres qui viennent appuyer ses dires car en quelque trois mois d’expérimentation, pas moins de 1960 visites ont été répertoriées.

Le futur

Il n’y a pas que le CSB qui a eu le privilège d’expérimenter cette nouvelle application pédagogique car quelques autres écoles dont une à Toronto ont fait appel à Applications Innovatus et à son jeune créateur pour faire l’apprentissage de ce produit innovateur.

D’ailleurs, pour l’instant, la petite entreprise vise plutôt à vendre l’application «Pédagogies mobiles» à d’autres institutions, puisque Philippe Robertson est en mesure de les adapter au besoin de chacune.

Bien sûr, il est facile de comprendre que le potentiel de Pédagogie mobile est quasi illimité, si bien que le jeune entrepreneur ne pourra répondre seul à toutes les demandes, d’autant plus qu’il est toujours aux études, et ce, pour plusieurs années encore.

Ayant d’abord reçu une fin de non-recevoir de la multinationale floridienne parce qu’il était alors considéré comme un développeur de sous-sol, Philippe, après avoir créé sa compagnie dont il détiendra 51% des parts à sa majorité, a rejeté à son tour une proposition de cette dernière après avoir eu l’opportunité de lui montrer son produit.

Une contre-proposition est actuellement sur la table, une offre de partenariat que le Valois prend le temps de bien analyser en se servant des précieux conseils des personnes qui l’entourent dans cette aventure.

Cela est d’autant plus important que le jeune Robertson ne rêve pas à remplacer un Steve Jobs, par exemple, celui-ci confessant au grand étonnement des journalistes présents à la conférence de presse que son projet de carrière devrait l’amener plutôt à devenir optométriste.

Décidément, ce jeune homme, il faudra le garder à l’Å“il même s’il est fort à parier déjà que l’on n’a pas fini d’entendre parler d’Applications Innovatus et de sa Pédagogie mobile.

En attendant, tout le monde au Collège Saint-Bernard est impressionné par les qualités intellectuelles et humaines de ce jeune homme qui, grâce à cette application, leur facilite à tous leurs devoirs.

Partager cet article