L’accès à la musique sans discrimination

L’accès à la musique sans discrimination
Selon Mélanie Mercier

Rendre accessible l’apprentissage instrumental à tous, peu importe l’âge, les capacités physiques et les limites intellectuelles. Voilà une chose qui tient à cœur Mélanie Mercier, copropriétaire de l’école de musique La Cadence à Saint-Charles. En novembre dernier, elle s’est rendue à Paris afin d’y suivre une formation de trois jours donnée par l’Association autisme piano et thérapie éducative (APTE) faisant d’elle la première praticienne de la méthode Dolce au Québec.

Ce sont ses études et son intérêt marqué pour l’autisme qui l’ont mené à apprendre cette méthode développée il y a une dizaine d’années par Françoise Dorocq, professeure de piano à Paris et présidente de l’Association APTE.

«C’est une femme extraordinaire et tellement passionnée, exprime celle qui détient un baccalauréat en piano classique de l’Université de Sherbrooke et un Certificat en linguistique profil psychologie de l’Université Laval. Cette formation m’a permis de confirmer certaines choses que j’avais apprises telles que les bienfaits de la musique sur les personnes autistes.»

Concrètement, la méthode Dolce, qui signifie «en douceur», rend possible l’enseignement de la pratique pianistique à toutes personnes atteintes de troubles envahissants du développement (TED).

«À notre école, nous élargissons les horizons à ces personnes en enseignant d’autres instruments tels que la batterie et le saxophone. De plus, nous sommes ouverts à recevoir d’autres types de clientèle», explique-t-elle.

Son souhait le plus cher est de rendre accessible l’apprentissage de la musique au plus grand nombre de personnes.

«Ce n’est pas vrai que ce sont seulement les personnes douées et fortunées qui en sont capables et qui peuvent se le permettre. Je veux démystifier cela», soutient celle qui rédige actuellement un mémoire portant sur la musique et l’autisme.

Briser l’isolement social

«Prendre un enfant par la main», chantait Yves Duteil. C’est exactement ce que doivent faire Mélanie Mercier et ses cinq collègues avec les personnes «différentes» pour les emmener à comprendre la façon de jouer d’un instrument.

«Il y a tout un processus qui entoure l’enseignement. D’abord, il est très important, surtout dans le cas des personnes TED, qu’une confiance soit établie entre l’élève et le professeur. Par la suite vient l’apprentissage de l’instrument par des jeux, des comptines et même, par des imitations afin de susciter l’intérêt de l’élève. C’est certain que ça prend de la patience et de la persévérance, mais on y va une chose à la fois et avec simplicité. On sait qu’au bout du compte, il y aura des résultats concrets. Ces personnes ont tellement une mémoire extraordinaire», fait savoir Mme Mercier.

La méthode Dolce ne passe pas par les apprentissages fondamentaux. Le professeur se base sur ce qu’est l’enfant, ses goûts et ses envies.

«Nous devons nous adapter à eux, les écouter et être attentifs, laisse-t-elle entendre. Le cours se déroule selon l’humeur et l’état du moment.»

Concernant les progrès remarqués chez les élèves, Mme Mercier note, entre autres une amélioration de la communication, une plus grande facilité de s’intégrer aux autres et une augmentation de la confiance en soi.

«C’est étonnant ce qu’ils arrivent à faire. Je ne considère pas que ces élèves aient du retard lorsqu’ils jouent. C’est simplement plus robotique», conclut-elle.

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