Jacques Desbiens n’a pas su dire non et il en remercie le ciel

Par Gerard Martin
Jacques Desbiens n’a pas su dire non et il en remercie le ciel
Jacques Desbiens est un homme ravi

Pas facile de dire «non» quand on a pris l’habitude de toujours répondre présent à l’appel de sa communauté d’adoption, mais c’est pourtant le premier réflexe qu’a eu Jacques Desbiens lorsque son ami, le conseiller municipal Pierre Levasseur, lui a gentiment transmis l’invitation du comité pour qu’il occupe le siège de président du cabinet de campagne de financement en vue de l’implantation d’un campus universitaire à Drummondville.

Faut dire qu’il s’agissait d’un défi de taille, puisqu’il est ici question de recueillir rien de moins que 6,5 millions $ dans le milieu pour élargir les bases du montage financier qui devrait permettre à la région Centre-du-Québec de mener à bon port le projet UQTR – Campus de Drummondville à compter de l’automne 2013.

Pourtant, plusieurs semaines après qu’on lui eût tendu cette perche, après de mûres et tortueuses réflexions, celui qui dans la vie de tous les jours occupe le double poste de président du conseil d’administration et de président-directeur général de UV Mutuelle, connue jusqu’il y a peu de temps encore sous le nom de L’Union-Vie, a finalement formulé sa réponse par un petit mot de trois lettres…pas celui débutant par un N comme il se le proposait, mais plutôt celui plus habituel dans sa bouche commençant par un O.

Bien sûr, explique-il, il avait déjà tous les arguments de son côté pour décliner l’invitation en commençant par la simple et bonne raison qu’il avait convenu, la soixantaine approchant, de garder un peu plus de temps pour la famille et les loisirs.

L’achat d’un condo en Floride et le goût de renouer avec la maison champêtre que la famille a acquise dans son village natal de Saint-Siméon en font d’ailleurs foi, et cela, sans compter les préparatifs liés à une expédition planifiée avec son fils à Machu Picchu, au Pérou, pour une autre cause humanitaire.

Au-delà de tout, Jacques Desbiens devait prendre en considération que Drummondville venait de connaître plusieurs campagnes de financement majeures dont celles en faveur de la Maison des arts Desjardins, de la Fondation du Cégep, du Centre famille-enfant, du Collège Saint-Bernard, pour ne nommer que celles-là, et qu’il avait tout lieu de croire que les habituels mécènes, y compris L’Union-Vie, commençaient à être essoufflés.

LE projet

C’est pourtant ce dernier point, après avoir bien mesuré tout l’impact de l’implantation d’un campus universitaire à Drummondville, qui a fait pencher Jacques Desbiens du bord que l’on sait et qui a été à l’origine de sa stratégie de démarrage de campagne.

«De fait, explique-t-il, une fois que l’on a bien compris que ce projet est unique, qu’il est incontournable, qu’il va changer à tout jamais le portrait de la ville et de la région, que c’est le projet des projets pour Drummondville à la veille de son 200e anniversaire, il n’est pas possible d’y dire non.»

Donc, pour faire une histoire courte, le président du cabinet de campagne, et la présidente du comité d’honneur et intervenante très active dans le dossier, Francine Ruest Jutras, mairesse de Drummondville, ont réuni autour d’une même table le groupe sélect de la crème des donateurs à Drummondville.

Pour mettre toutes les chances de leur côté, ils ont aussi demandé au recteur de l’UQTR, Ghislain Bourque, de venir leur expliquer, comme lui seul peut le faire avec tant de conviction, les avantages d’un campus universitaire comme levier de développement économique, et ce, tant au plan de la formation, de la recherche et du partenariat.

M. Bourque leur a fait bien comprendre en quelque sorte que Drummondville était aux portes du savoir universitaire et qu’il appartenait au milieu de saisir l’occasion.

Le discours du recteur ayant fait son œuvre, Jacques Desbiens n’a pas passé par quatre chemins pour dire à ses invités que c’était en grande partie la faute de ceux et celles qui étaient réunis dans cette salle si Drummondville en était rendue là et qu’il les invitait donc à poser un autre geste significatif pour ne pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire.

Passant de la parole à l’acte, M. Desbiens leur a annoncé que L’Union-Vie y allait pour sa part d’une contribution de 1 million $ à la Fondation de l’UQTR pour le projet drummondvillois, et ce, en considérant que cette mutuelle pouvait se permettre une autre fois d’agir en bon citoyen corporatif face au caractère exceptionnel de ce projet.

Sans le dire ouvertement, connaissant la générosité légendaire des gens autour de la table, l’homme de chiffres et de cœur qu’est Jacques Desbiens s’était permis de rêver à des retombées de 4 millions $ de cette rencontre.

Force est de constater, et il est le premier à s’en réjouir, que le président du cabinet de campagne avait malgré tout sous-estimé la légendaire solidarité du milieu entrepreneurial drummondvillois.

En effet, lors du lancement officiel de la campagne de financement visant à soutenir la réalisation du projet UQTR – Campus de Drummondville, à la mi-avril, c’est un montant d’un peu plus de 5 millions $ que M. Desbiens et les autres membres du cabinet ont été en mesure d’annoncer aux invités réunis dans le mail de la SDED.

L’Union-Vie, le Groupe Soucy, la Caisse Desjardins de Drummonville et la Ville, avec 1 million $ chacun, Transport Bourret (125 000 $), le Groupe CVTech (350 000 $), les Immeubles Scalzo (100 000 $) et les Placements L.P. Therrien (210 000 $) ont alors contribué a donné le coup d’envoi le plus spectaculaire à une campagne de financement en sol drummondvillois.

Et ce n’est pas fini, promet M. Desbiens, qui affirme que plusieurs lignes sont à l’eau depuis le passage successif du recteur Bourque devant les auditoires de la Chambre de commerce et d’industrie et de la SDED, le tout supporté par une offensive de publipostage.

Comme il semble de plus en plus certain maintenant que cet objectif financier de 6,5 millions $ sera dépassé, les membres du cabinet de campagne espèrent que les autres entreprises, commerces et individus du milieu se sentant interpellés par le besoin d’une université chez nous n’hésiteront pas à faire leur contribution, peu importe le montant.

Il va sans dire que cet autre aspect de la campagne, celle sur le nombre de donateurs, aura son pesant d’or lorsque l’UQTR et le milieu drummondvillois se présenteront devant la ministre Line Beauchamp pour obtenir la bénédiction finale pour l’implantation de ce campus.

«Cela ne veut pas dire que nous renonçons à d’autres dons dans les cinq, les six et même les sept chiffres, mais il nous semble essentiel que chacun puisse faire sa part dans un tel projet selon les moyens à sa disposition», exprime celui qui tient à saluer le travail de tous les membres du cabinet de campagne de la Fondation de l’UQTR et du comité d’honneur pour leur implication.

Le hasard faisant parfois bien les choses, un appel téléphonique de la plus haute importance est venu interrompre l’entrevue, un appel venant de la présidente du comité d’honneur.

À son retour dans la salle de conférence, Jacques Desbiens affichait un sourire semblable à celui d’un chanceux qui vient de gagner un million $ à la loterie, mais n’en disons pas plus pour l’instant.

«Si Québec a réussi à se mobiliser autour d’un amphithéâtre pour le sport, je pense bien sincèrement que Drummondville et le Centre-du-Québec sont en train de faire la démonstration qu’au nom du savoir universitaire, nous en ferons tout autant pour obtenir notre campus», conclut Jacques Desbiens en remerciant les dieux de ne pas avoir dit non à un rôle actif dans ce projet qui permettra de toute évidence la création d’une communauté universitaire à Drummondville.

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