Sur le territoire de la ville de Drummondville, il n’y a plus que quatre vestiaires qui perpétuent la mission traditionnelle de ces établissements nés du pur désir de venir en aide à ses semblables en mettant ses bons «vieux» vêtements à la disposition du suivant.
L’un d’eux, le Vestiaire Saint-Pierre, situé au 276, rue Brock, dans le soubassement de la Rôtisserie Fusée, connait depuis quelques mois un léger ralentissement dans les entrées de vêtements.
«Rien de dramatique cependant», s’empresse de dire Christiane Leclair, directrice générale des lieux, en voulant se montrer rassurante quant à l’avenir de cet organisme de bienfaisance.
«Mais, il ne faut surtout pas attendre que la situation empire avant de lancer un petit appel aux gens et commerces qui pourraient nous donner un petit coup de pouce», nous confie à son tour Léandre Salvas, président du Vestiaire Saint-Pierre, celui-là même qui nous a convié à ce rendez-vous.
Au dire de celle qui a hérité voilà plus d’un an des grandes chaussures de Jean-Claude Dore à la direction du Vestiaire Saint-Pierre, la règle est simple: moins de produits à vendre génère moins de profits et moins de profits signifie moins de bénéfices à redistribuer aux gens dans le besoin, la raison d’être principale de cet organisme à but non lucratif.
Bien sûr, ce n’est pas sur le salaire qu’il est possible d’augmenter la marge de profit car tout le monde au Vestiaire Saint-Pierre agit de façon bénévole, y compris la directrice, comme cela a toujours été.
Vaste local
Accompagnée de Léandre Salvas, président du Vestiaire Saint-Pierre, Mme Leclair nous offre le tour du propriétaire.
Le local est vaste et les rangées sont bien garnies de manteaux, de vêtements de toutes sortes, de chaussures et de quelques autres accessoires provenant eux aussi de la générosité des Drummondvillois.
Dans un souci d’utiliser au maximum l’espace, le linge d’hiver a pris place depuis peu dans la rangée du haut, pour faire place à celui de printemps et d’été.
Lorsque l’on fait remarquer à la directrice que tout est propre et bien rangé dans son magasin, attrayant même, Mme Leclair y va de la remarque suivante.
«Nos clients ont droit à ce que l’on peut leur offrir de mieux selon les moyens dont on dispose. C’est eux qui viennent boucler la boucle en achetant nos produits et ils ont donc droit à tous les égards», exprime-t-elle avec l’accord manifeste de son président.
Nos deux interlocuteurs en profitent pour souligner non seulement le dévouement inlassable de la dizaine d’autres bénévoles qui les accompagnent dans cette aventure, mais tout le respect qu’ils témoignent à la clientèle et la reconnaissance qu’ils manifestent à l’endroit des donateurs.
«Un organisme comme le nôtre ne peut avoir sa raison d’être que si ces trois éléments sont réunis», résume M. Salvas.
Le grand ménage
Ainsi, en avril, alors que la période du grand ménage bat son plein pour plusieurs, les responsables du Vestiaire Saint-Pierre invitent les personnes désireuses de contribuer à y apporter les bons vêtements susceptibles d’être portés par les quelque 1000 familles et individus qui sont heureux d’en bénéficier à un prix plus qu’abordable.
«De façon générale, on peut trouver des morceaux à aussi peu que 0,25 $ jusqu’à 8 $ et tout le monde peut venir acheter chez nous», rappelle Mme Leclair en précisant avec le sourire que l’on a cependant déjà vendu une belle robe de mariée pour un faramineux montant de 25 $.
En ce qui a trait à ceux et celles qui disposent de vêtements à offrir, ils peuvent les apporter directement au Vestiaire Saint-Pierre aux heures d’ouverture, et ce, tous les jours de semaine, de midi à 16 h, et le samedi de 9 h à midi.
Ils peuvent également les déposer en tout temps dans l’un ou l’autre des deux boîtes extérieures, celle aménagée près de l’entrée du vestiaire au 276, rue Brock, ou l’autre placée tout à côté du presbytère Saints-Pierre-et-Paul.
L’an passé, comme aime bien le rappeler Léandre Salvas, les profits du vestiaire ont permis de distribuer quelque 196 paniers de Noël sous forme de bons d’achat à la clientèle du Comité d’aide Saint-Pierre.
Parlant en leur nom et en celui des autres bénévoles, Christiane Leclair et Léandre Salvas estiment que le bien que peuvent faire ces paniers dans chaque foyer qui les reçoit vaut bien les quelques heures consacrées chaque semaine à cette mission.
Ils sont donc fort reconnaissants à l’endroit des donateurs et des clients qui sont des complices indispensables dans la poursuite de cette mission.
En tous les cas, Mme Leclair et M. Salvas sont bien d’accord pour affirmer que cette bonne vieille formule de «donner au suivant» est loin d’être démodée.
