Comportement d’achat : les consommateurs marche sur des oeufs

Avec l’arrivée de l’automne, Groupe Altus réalise pour le compte du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), le sondage sur les comportements d’achat des Québécois.

Sans réelle surprise, les résultats du sondage d’octobre 2011 exposent un indice de confiance négatif des consommateurs québécois ainsi qu’un malaise des répondants face à la situation du Québec et une certaine prudence en regard de leur situation personnelle.

Comment ce climat instable, synonyme de ralentissement économique, se traduit-il pour les détaillants? Les tiroirs-caisses vont-ils sonner à la veille de la période des fêtes, celle la plus lucrative?

Ces interrogations sont légitimes. Cependant à l’aide de stratégies, dont font preuve les commerçants innovants, et qui sont souvent promues par le Commissariat au commerce dans le cadre des chroniques « Info-commerce », vous pouvez faire une différence.

Pour bien vous préparer, voici les faits saillants sur les principaux enjeux évalués par le Groupe Altus lors du sondage :

Perception de la situation économique

Comme l’an dernier, plus de la moitié des Québécois (67 %) estiment que la situation financière de leur ménage est restée la même durant les six derniers mois. Soulignons que la situation financière de 19 % de ménages québécois s’est détériorée depuis les six derniers mois. Ces données sont identiques à celles de 2010. Toutefois, ces proportions sont moins élevées que celles observées au cours des deux dernières années (24 % en 2008 et 21 % en 2009). L’augmentation du coût de la vie demeure à 64 % la raison principale évoquée pour expliquer la détérioration de leur situation, en hausse de 12 % avec l’année 2010. Les autres facteurs déterminants sont liés au travail, soit le niveau de salaire/nombre d’heures (23 %, 22 % en 2010), le changement de statut (15 %, idem qu’en 2010), la perte d’emploi (8 %, 12 % en 2010) ainsi que la hausse du prix de l’essence (8 %, 4 % en 2010).

Quant aux perspectives pour les six mois à venir, la majorité des ménages québécois demeurent optimistes. En effet, 62 % croient que leur situation financière demeurera stable dans les mois à venir. Le nombre d’optimistes et de pessimistes demeure relativement stable depuis un an. Les facteurs les plus invoqués pour expliquer une détérioration future sont l’augmentation du coût de la vie (67 %, 55 % en 2010), la baisse des salaires (18 %, 19 % en 2010) et le changement de statut comme la retraire (14 %, 11 % en 2010). À remarquer que la perte d’un emploi a été citée par une plus faible proportion de répondants soit 4 % par rapport à 13 % en 2010.

Intentions d’achat important

Les Québécois sont plus de la moitié (54 %) à estimer qu’il ne s’agit pas d’un climat intéressant pour effectuer un ou des achats importants. Cette portion représente une hausse comparativement à 2010 (47 %). Environ, un Québécois sur cinq (21 %) prévoit faire un achat important dans les six prochains mois. Ce résultat rejoint la moyenne des 10 dernières années. Suivant les types de produits, la voiture (8 %) demeure au premier rang des achats importants anticipés, ensuite on retrouve à égalité les meubles, l’ordinateur et les électroménagers avec 4 %. La maison clôture à 3 % des intentions. Paradoxalement, ces intentions d’achat important démontrent une hausse d’un point de pourcentage pour les produits au deuxième et troisième rang.

Intentions d’achat par catégorie

Le bilan des intentions d’achat par catégorie pour les prochains mois démontre que les ménages québécois prévoient augmenter leurs dépenses dans un seul type de produits et services, soit les biens de chaussures et de vêtements (5 %). Ils prévoient diminuer leurs dépenses dans toutes les autres catégories de biens et de services, les plus en baissent étant les appareils audio ou vidéo et les meubles et électroménagers (-30 %), les jouets (-29 %), les articles de sports et de plein air (-26 %), le matériel informatique (-25 %), les disques, DVD et livres (-17 %), les articles de maison (-16 %) et les voyages (-15 %). Ces résultats démontrent des intentions d’achat plus pessimistes. À titre d’exemple, la mode qui demeure comme en 2010 une intention positive a subi une baisse de son pourcentage de plus de la moitié.

L’indice de confiance des consommateurs

L’indice de confiance des consommateurs québécois continue de chuter après avoir atteint un point culminant à l’automne 2009. Pour octobre 2011, il s’établit à une moyenne de 89,2, soit une diminution de 15,8 points avec l’an dernier. Un résultat en bas de 100 signifie qu’il y a plus de pessimistes que d’optimistes. Parmi les répondants, les plus optimistes se retrouvent les groupes sociodémographiques suivants : les hommes, les 18-44 ans, ceux les plus scolarisés, les ménages avec des revenus supérieurs à 60 000 $ et les résidants de la région de Québec.

Méthodologie du sondage

L’échantillon aléatoire simple a été de 1 002 répondants. L’enquête téléphonique a été effectuée entre le 13 et le 28 septembre 2011 auprès des répondants de 18 ans ou plus, responsables des achats du ménage. La marge d’erreur est de ± 3,2 %, 19 fois sur 20. La pondération a été effectuée par le nombre de personnes par ménage, âge du répondant et région.

Situation économique de Drummondville

À la lumière des résultats de ce sondage, Groupe Altus-CQCD émet le sommaire suivant que le commerce de détail au Québec est susceptible de connaître une fin d’année 2011 et un début 2012 plus difficiles.

Le coût de la vie augmente plus rapidement que le revenu disponible des ménages nous rappelait Rudy Le Cours dans La Presse du week-end dernier. Statistique Canada dénombre, en plus des prix de l’essence, des hausses importantes dans le prix des aliments comme la viande, les vêtements et les chaussures, la restauration, ainsi que les prix des véhicules automobiles. Est-ce un fardeau qui rejoint votre client? Du moins, cela peut grandement expliquer la prudence des ménages qu’expose ce sondage.

Est-ce qu’une baisse des contrats ou des affaires des entreprises pourraient aussi répondre à d’autres préoccupations comme une problématique de gestion de son temps ou une pénurie de main-d’œuvre? C’est d’ailleurs, ce que souligne Martin Provencher dans son blogue sur l’immobilier.

La région drummondvilloise saura-t-elle se distinguer de la tendance québécoise? Nous dresserons le portrait de la situation économique des commerces de détail de la MRC Drummond lors de l’enquête téléphonique annuelle du Commissariat au commerce le 21 novembre prochain. Ce sondage confirmera l’état de notre milieu. Merci de participer!

Pour plus d’informations, vous pouvez joindre le Commissariat au commerce au 819 472-6705, info@commerce-drummond.com ou www.commerce-drummond.com.

Sources

– « Les comportements d’achat des Québécois » sondage téléphonique, octobre 2011 Groupe Altus, CQCD.

– « Inflation : hausse plus importante que prévu au Canada », par Alexandre Paillé, La Pressesaffaires, 21 octobre 2011

– « Une récession? On n’a pas le temps! » par Martin Provencher, Les affaires.com, 21 octobre 2011

– « Le coût de la vie augmente rapidement » par Rudy Le Cours, La Presse, 22 octobre 2011

Partager cet article