Des bénévoles en coulisses comme sous les feux des projecteurs

Des bénévoles en coulisses comme sous les feux des projecteurs
Anne Veillette en compagnie de quelques chasseurs de balles. (Photo : Jonathan Habashi)

TENNIS. Certains œuvrent sous les feux des projecteurs. D’autres s’activent en coulisses. D’une année à l’autre, une véritable petite armée de 250 bénévoles travaille sans relâche pour permettre au Challenger de tennis Banque Nationale de briller… bien au-delà des limites de Drummondville.

Pour assurer le bon fonctionnement du quatrième tournoi professionnel masculin en importance au Canada, la contribution des chasseurs de balles est primordiale. Pendant ce marathon de 64 matchs disputés sur une période de huit jours, ils sont précisément 85 jeunes bénévoles appelés à ramasser les balles sur les terrains du centre René-Verrier.

En tout temps pendant une partie, six chasseurs doivent être en poste sur le court. La responsable de ce volet, Anne Veillette, recrute d’abord des passionnés de tennis dynamiques et dotés de bons réflexes.

Un jeune chasseur de balles du Challenger. (Photo : Robert Borris)

«Nos chasseurs de balles doivent absolument suivre deux à trois formations. On est quand même assez rigide à ce niveau-là. On a des exigences précises qu’on leur demande, que ce soit au niveau des bras tendus, de la rapidité sur le terrain, d’être le plus possible invisibles quand les points se jouent et d’être au service des joueurs», énumère celle qui est aussi coordonnatrice à l’association de tennis de Drummondville.

Ces dernières années, les élèves du programme multisports du collège Saint-Bernard venaient chasser les balles dans le cadre de leur classe de tennis. Cette année, le congé scolaire de l’établissement est venu compliquer les plans d’Anne Veillette.

«J’ai dû recruter beaucoup de gens à la pièce. On a même dû faire appel à des adultes et à des jeunes du primaire. Somme toute, on a été capable d’avoir le nombre de chasseurs de balles qu’on souhaitait à chaque jour.»

Pour ce faire, la responsable s’est notamment associée avec le programme d’études internationales de l’école secondaire Jeanne-Mance.

«On a une vingtaine de jeunes qui ne connaissaient pas du tout le tennis, sauf pour l’avoir vu à la télévision. C’est un très gros défi pour eux, mais on peut dire que ce défi a été relevé avec brio. Ils étaient très fébriles avant d’embarquer sur le terrain, mais à mesure que la semaine avance, ils prennent de l’expérience et ils deviennent plus confiants.»

Des hommes-orchestres

Parmi ces passionnés qu’on croise chaque année au Challenger, Michel Blanchette et Claude-Henri Léveillé peuvent être qualifiés de véritables hommes-orchestres… capables de jouer de tous les instruments! Ces deux retraités sont non seulement responsables de l’accueil et des accréditations, mais aussi de toutes autres tâches connexes… du montage au démontage du site en passant par les demandes de subventions annuelles.

Pendant cette semaine intensive, les deux hommes investissent entre 12 et 14 heures par jour dans les coulisses du tournoi.

«On est deux éducateurs physiques de formation, alors on s’implique dans le sport depuis toujours, raconte Michel Blanchette, dont l’engagement communautaire lui a d’ailleurs valu le prestigieux prix hommage bénévolat-Québec plus tôt cette année.

Claude-Henri Léveillé et Michel Blanchette sont responsables de plusieurs dossiers, dont l’accueil et les accréditations. (Photo : Jonathan Habashi)

«C’est un peu le principe de redonner au suivant, ajoute Claude-Henri Léveillé, dont l’implication a été reconnue par les Grands du sport. Plus jeunes, on a fait du judo, du karaté ou de la crosse : on a bien été orientés par nos entraîneurs. Aujourd’hui, on redonne au sport. Tantôt, des plus jeunes vont attraper la piqûre et vont nous remplacer.»

Michel Blanchette se réjouit d’ailleurs de l’initiative du tournoi permettant à des élèves du primaire d’assister gratuitement à des matchs. «Non seulement ils ont du plaisir à regarder du tennis de haut niveau, mais à un moment donné, il y a peut-être une flamme qui va s’allumer. Éventuellement, certains vont vouloir expérimenter ce sport et ainsi adopter un mode de vie actif.»

S’il n’a pas souvent la chance d’assister à des matchs en raison de ses multiples responsabilités, Michel Blanchette a l’occasion d’accueillir les joueurs à leur arrivée au complexe sportif.

«Ce sont des athlètes très avenants : ils ont toujours le sourire aux lèvres quand on les aborde. On développe une belle complicité, particulièrement avec les athlètes québécois comme Gabriel Diallo ou Alexis Galarneau. Quand on voit ces gars-là progresser et grimper les échelons mondiaux, on se dit qu’on est chanceux de les avoir vus passer ici», exprime celui qui a déjà enseigné l’éducation physique aux trois coprésidents du tournoi.

Volet environnemental

À la tête d’une petite équipe tissée serrée, Sylvain Cormier est responsable du volet environnemental du Challenger. Depuis deux ans, le tournoi revendique d’ailleurs la certification or du service de l’environnement de la Ville en tant qu’événement écoresponsable par excellence.

Élaine St-Sauveur et Sylvain Cormier, de l’équipe environnementale du Challenger. (Photo : Jonathan Habashi)

«Notre journée commence tôt et se finit souvent tard. On s’occupe de tout ce qui est déchets, récupération et compostage, mais aussi de l’entretien. Près de l’aire de restauration, on a un centre de tri. On s’assure que ce soit bien fait. On y tient, même si ça représente beaucoup d’ouvrage», explique Sylvain Cormier.

Tant les spectateurs que les joueurs eux-mêmes sont appelés à contribuer aux efforts environnementaux du Challenger.

«C’est loin d’être parfait, mais on essaie de faire les choses le mieux possible. C’est difficile dans les grands événements comme le nôtre : certaines personnes ont une grande conscience écologique, d’autres l’ont moins. Même quand on a cette conscience, ce n’est pas toujours simple : il y a un peu d’ignorance dans tout ça. On essaie de guider les gens et de les conscientiser. Une planète, on en a rien qu’une! Chaque petit geste compte», conclut Sylvain Cormier avec justesse.

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