TRANSPORT. Mercredi se tenait au Centrexpo Cogeco la Journée économique – Perspectives 2025, organisée par la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ). Pour l’occasion, la FCCQ a dévoilé sa grande étude sur le déficit de maintien des actifs en transport dans les 17 régions de la province, dont le Centre-du-Québec.
Intitulé «Infrastructures de transport au Québec : Investir pour l’avenir», l’étude a été réalisée par la FCCQ avec la firme AppEco. Ce qui en ressort, c’est que les infrastructures routières à l’extérieur du grand Montréal ont besoin de plus d’attention et que les différents ordres de gouvernement doivent accorder une plus grande importance dans le maintien des actifs.
«Nous devons davantage nous assurer de la pérennité de l’ensemble des infrastructures de transport au Québec, pour ainsi retrouver notre fierté en matière de déplacement des personnes et des marchandises. L’étude que nous dévoilons aujourd’hui porte un regard exhaustif sur l’état de nos routes et les actions à poser, mais il y a énormément à faire également pour le transport collectif et les infrastructures assurant l’intermodalité des déplacements de personnes et de marchandises, comme les aéroports, les chemins de fer et les ports maritimes, pour ne nommer que celles-ci», explique le vice-président aux affaires publiques et économiques de la FCCQ, Philippe Noël.
Pour arriver à ce constat, les deux organisations ont consulté les chambres de commerce membres de la FCCQ dans les 17 régions du Québec, en plus de s’appuyer sur les données publiques disponibles à propos des dépenses en infrastructures, dont le plan québécois des infrastructures (PQI).
Toutes les infrastructures de transport ont été analysées, et ce, des routes au transport ferroviaire et maritime en passant par les aéroports et le transport collectif dans les agglomérations, à commencer par Montréal. L’attention a été plutôt mise sur le transport routier à cause du manque de données dans les autres types.
L’étude de 67 pages pointe du doigt le sous-investissement des gouvernements — aussi bien à Québec qu’à Ottawa que dans les municipalités — pour entretenir les infrastructures existantes au fil des années. À titre d’exemple, les sommes prévues pour le maintien des actifs en transport collectif au PQI ont reculé de 3,8 G $ en 2018 à 2,8 G $ en 2023.
«La dégradation des infrastructures au Québec ne fait qu’empirer, ce qui témoigne qu’il y a nécessité à corriger le tir dans la planification des infrastructures publiques. Notre étude met en lumière cette problématique, à laquelle les ordres de gouvernement devraient apporter une plus grande attention que dans les dernières années», soutient Philippe Noël.
Selon l’étude, au vu de la dégradation actuelle des infrastructures de transport, les paliers de gouvernement doivent d’abord prioriser deux types d’investissements dans leur planification des infrastructures, soit les travaux visant à résorber le déficit de maintien d’actifs (DMA) et l’entretien adéquat des actifs existants.
Dans la région du Centre-du-Québec, en 2022, 83 % des chaussées du réseau supérieur québécois sont classés en bon état selon l’indice de rugosité international (IRI). La région obtient ainsi un score de C, ce qui représente un état raisonnable des routes. C’est un peu plus que la moyenne provinciale qui se situe à 77,4 %, d’après les chiffres de l’étude.
Notons qu’en avril dernier, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a annoncé des investissements, atteignant un sommet de 274,4 millions de dollars, au Centre-du-Québec pour la période 2024-2026 afin de concrétiser certains projets en transport routier.