COMMUNAUTÉ. Le Centre communautaire Drummondville-Sud (CCDS) se mobilise pour maintenir les services destinés à la clientèle à besoins particuliers de 13 ans et plus, incluant le camp de jour.
«Les enfants et les adultes à besoins particuliers me tiennent à cœur. Il y a une place pour eux. On veut leur donner leur place. Sans financement, je ne peux pas leur donner la place», indique la directrice générale du CCDS, Natalie Théroux.
L’organisme à but non lucratif offre depuis une quinzaine d’années un camp de jour pour les adolescents à besoins particuliers. «On travaille énormément sur l’autonomie de l’enfant. On essaie de faire une continuité de ce qu’ils font à l’école. On l’appelle le camp le plateau parce qu’ils ont des plateaux de travail. Par exemple, ils apprennent à utiliser un lave-vaisselle ou un micro-ondes», explique-t-elle.
En mars dernier, le centre communautaire a appris qu’il ne pourrait plus piger dans les fonds octroyés par la Ville de Drummondville pour le maintien du camp de jour pour la clientèle de 13 ans et plus, ce qui crée un trou de service. Résultat : plus de 25 adolescents à besoins particuliers retournent à la maison.
«Dans les dernières années, on a observé un dépassement de coûts spécifique à l’offre de service dans les camps de jour. Comme on fait dans l’ensemble des dossiers où il y a des dépassements, toujours dans un but de saine gestion des fonds publics, les équipes ont effectué une analyse», explique Maxime Hébert-Tardif, DGA des services de proximité à la Ville.
«C’est là qu’on s’est rendu compte que certains centres communautaires – qui ont la liberté de le faire parce qu’ils sont autonomes – offraient des services à des enfants de plus de 12 ans, alors que le programme municipal a toujours été de 5 à 12 ans», complète-t-il.
De son côté, le Centre Normand Léveillé accueille des usagers de 13 ans et plus, en lien avec le programme d’intégration des enfants ayant des besoins particuliers en camp de jour.
L’été prochain, le service sera maintenu pour les deux personnes qui l’utilisaient déjà. C’est ce que le conseil d’administration a décidé. «Par contre, je ne serai pas en mesure de prendre les autres qui vont se tourner vers moi», fait savoir la directrice générale Kim Martineau.
L’organisme ne peut pas répondre à la demande actuelle, sans être en déficit monétaire. Les parents qui désirent inscrire leur enfant au camp de jour, directement au Centre Normand-Léveillé, défrayent 32 $ par jour, alors qu’il en coûte 162 $ pour l’organisme.
«Ce n’est pas aux parents d’absorber le coût. C’est faramineux. La majorité des demandes qu’on a est du ‘’un pour un’’. Ce sont des jeunes qui ont des troubles graves du comportement ou qui ont des déficiences physiques importantes.»
En mode solutions
Les organismes de la région ont rapidement été en mode solutions. En parallèle, la Ville de Drummondville offre du soutien. «On a travaillé avec la division sociale pour mettre en lien ces centres, qui ont envie d’offrir le service, avec le CIUSSS pour voir quels financements sont disponibles pour les soutenir dans ce programme. Les démarches sont en cours», fait savoir la mairesse Stéphanie Lacoste.
Le CCDS a décidé de lancer une campagne de financement dont les profits financeront les projets pour les personnes vivant avec des besoins particuliers.
L’objectif de la loterie cumulative «chasse à l’as de cœur» est d’amasser 25 000 $. «On veut maintenir le camp de jour et tous les services en accompagnement comme les journées pédagogiques, les samedis répit et la semaine de relâche. On veut aussi inclure de plus en plus d’activités de loisir», indique Natalie Théroux.
Le lancement de la levée de fonds est prévu ce jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse.
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