MAGAZINE. L’automne a été plus que foisonnant pour les auteurs de la région. Toutes sortes de livres ont récemment vu le jour. Voici quelques titres qui ont attiré l’attention de L’Express.
Le legs d’un philosophe amateur
C’est en 2008 que l’enseignant de philosophie au Cégep de Drummondville, Dominic Fontaine-Lasnier, découvre François Hertel. Sa curiosité est immédiatement piquée. «Je me dis que c’est un phénomène. En pleine Grande noirceur, il y a un être qui est rieur et léger. Comment ça se fait que je n’en aie jamais entendu parler? C’est un personnage complètement fascinant et qui a marqué des gens qu’on connaît, mais il est oublié», observe-t-il.
Philosophe excentrique, poète en exil, François Hertel (1905-1985) fut l’un des plus fervents esprits libres que le Québec ait connus avant la Révolution tranquille. Ce dernier a publié une quarantaine d’ouvrages aux styles variés (poésie, romans, essais, théâtre, récits) qui ne sont plus disponibles en librairies.
Dans Le legs d’un philosophe amateur, Dominic Fontaine-Lasnier vise à retrouver les traces de l’influence du philosophe dans le Québec intellectuel et culturel d’aujourd’hui.
Tout d’abord, l’auteur présente l’histoire et la pensée de François Hertel. Ensuite, Dominic Fontaine-Lasnier raconte son rapport au philosophe à travers une partie auto fictive. La lecture se poursuit avec un entretien avec Guylaine Massoutre.
«C’est la seule à ma connaissance qui a fait une thèse de doctorat sur Hertel. Elle l’a connu personnellement à Paris, en 1978. Elle l’a côtoyé toutes les semaines pendant presque deux ans. J’ai eu le privilège de m’entretenir avec Guylaine Massoutre par courriel pendant deux ans», indique-t-il.
Finalement, l’auteur propose un recueil d’aphorismes signé par la plume de François Hertel.
Tuques, mitaines et frissons – L’horrible quartier
Les Drummondvillois Caroline Doyon et Éric Blanchard sont de retour avec le deuxième tome de la série jeunesse L’horrible quartier, intitulé Tuques, mitaines et frissons. Les auteurs ont imaginé de toutes pièces un quartier où les résidents célèbrent l’Halloween à l’année. «Notre ami Ray, le personnage principal, déteste l’Halloween. Il ne veut pas aller là. Il trouve que ses parents exagèrent. Il n’a pas le choix de déménager. Il se lie d’amitié avec son voisin», raconte l’autrice.
Les personnages vivent toutes sortes d’aventures. Au fil du temps, ils font la rencontre d’êtres surnaturels. «Dans nos livres, on voulait faire découvrir aux jeunes des créatures qui sont moins connus. Par exemple, c’est un windigo dans le premier tome», explique-t-elle, en précisant qu’il s’agit d’un monstre qui appartient à la tradition spirituelle des Premières Nations.
Cette fois, une créature mystérieuse hivernale fait son apparition dans les rues.
La série s’adresse à un public de 8 à 13 ans. Les illustrations du livre ont d’ailleurs été réalisées par Caroline Doyon, artiste peintre à ses heures.
Notons que l’autrice a également publié un roman d’horreur pour les adultes, Le violon des damnés.
Empreintes
Dans son premier livre, Le bonheur comme une mélodie, Thérèse Lemieux Houle a présenté quelques anecdotes de sa vie. Dans son deuxième, Juste au bord du monde, les lecteurs l’ont suivie à travers ses voyages. Pour son troisième roman, Empreintes, l’autrice drummondvilloise offre les souhaits et les réflexions qui l’ont guidée dans sa vie, un geste d’amour qu’elle laisse en héritage.
«C’est mon testament spirituel, ni plus ni moins. Dans ce livre, je me dévoile dans ce que je suis, dans ce que j’aime et dans ce que je vis. J’aime raconter ce que j’ai vécu. J’ai maintenant 92 ans et quelques mois. J’ai un passé pas mal chargé.»
«J’ai eu quatre enfants qui ont des difficultés. Le premier est décédé à la naissance. Il était handicapé. J’en ai deux autres vivants qui sont des personnes handicapées visuelles. Ils sont des diplômés universitaires. Ce n’est pas parce qu’on vit des difficultés qu’on n’est pas capable de réaliser quelque chose un jour», complète-t-elle.
Comme pour ses ouvrages précédents, Thérèse Lemieux Houle remet gratuitement un exemplaire d’un de ses livres contre un don de 20$ pour le Centre de pédiatrie sociale de Drummondville – Les petits bonheurs.
C’est une façon pour elle de contribuer à une cause qui lui tient à cœur.
Une musique à ta portée
Enseignant de musique à l’école Marie-Rivier et chef de chœur à la basilique Saint-Frédéric, Nicolas Gagnon a récemment publié un livre consacré aux normes de la notation musicale. Il y a quelques années, ce dernier était attristé de constater que plusieurs musiciens et enseignants de musique créaient des partitions qu’il ne parvenait pas à comprendre facilement.
Et pourtant, tous les éléments dans une partition jouent un rôle important pour la transmission du langage musical. «Il ne suffit pas de se demander si toutes les informations sont présentes, mais bien de vérifier si elles sont faciles à lire et à comprendre. On ne veut pas que le musicien essaie de comprendre la partition, on veut qu’il la joue sans se poser de question afin qu’il puisse se concentrer rapidement sur son interprétation et ses difficultés techniques», fait-il savoir.
Nicolas Gagnon a débuté la rédaction du livre Une musique à ta portée en 2021. «J’y explique les normes de la notation musicale pour divers ensembles (big band, chœur, harmonie, lead sheet, orchestre) et ce pour divers styles ou contextes (classique, jazz, pop, musique de film, enregistrement studio). En fonction de ses besoins, le lecteur sera en mesure de sélectionner les meilleures approches dans le logiciel de notation de son choix (Dorico, Finale, Musescore, Sibelius, et d’autres)», explique-t-il.
Virginie – Le lac aux fées
L’autrice Tania Boulet a publié aux éditions Québec Amérique le deuxième tome de la série Le lac aux fées, intitulé Virginie. Robes de rêve, froufrous, bals : la vie de princesse prend un souffle contemporain dans cette comédie imaginée par la Drummondvilloise (que l’on peut lire indépendamment du précédent).
Voici à quoi peuvent s’attendre les lecteurs : «Virginie ne se sent pas appréciée par sa mère qui lui impose ses volontés. Elle rêve souvent d’une autre vie… mais jamais elle n’aurait pensé qu’une fée inventée pourrait s’animer ni qu’elle pourrait être catapultée au cœur d’un royaume imaginaire! Devenue membre de la monarchie, Virginie se voit confrontée à des conventions encore plus strictes. La jeune fille doit affirmer ses valeurs si elle veut mener à bien la mission qu’on lui a confiée.»
En juxtaposant l’univers des contes et le regard moderne d’un personnage actuel, avec ses codes et ses référents, elle réunit en un roman l’imaginaire et le réel, qui fait sourire et réfléchir. Au-delà de la fantaisie, le récit aborde la question des conflits familiaux, de l’affirmation de soi, des inégalités. Une histoire inspirante qui met l’accent sur l’importance d’écouter ses passions et qui valorise l’amitié, sans égard à la position sociale.