Le retour aux sources d’Edward Ouellet

Le retour aux sources d’Edward Ouellet
Après un séjour de trois ans en France, Edward Ouellet évoluera avec l’équipe québécoise Premier Tech X Endo Lévis la saison prochaine. (Photo : gracieuseté)

CYCLISME. Faire un pas en arrière pour mieux rebondir. Voilà le pari que fait Edward Ouellet en revenant au Québec.

Après un séjour de trois ans en France, où il a rivalisé avec l’élite nationale du cyclisme sur route, le Drummondvillois rentre au pays. L’athlète de 26 ans évoluera avec l’équipe québécoise Premier Tech X Endo Lévis la saison prochaine.

Ne cachant pas qu’il s’agit d’un pas de recul dans sa carrière, Edward Ouellet estime que cette décision était devenue nécessaire pour son bien-être physique et mental. La dernière année a été ardue pour le membre de l’équipe française Team N’side, qui a été victime de surentraînement.

«Les dernières années m’ont coûté cher en énergie, a raconté Edward Ouellet dans une entrevue accordée à L’Express. J’ai frappé un mur. J’étais extrêmement fatigué. Je récupérais mal et je commençais à être malade. C’était impossible pour moi de retrouver mon niveau, même si j’essayais. Bref, je n’avais plus l’énergie pour courir à ce niveau-là.»

«Il fallait que je fasse un changement majeur dans ma carrière, a-t-il poursuivi. Je sentais le besoin de revenir aux sources. C’est pourquoi j’ai décidé de revenir au Québec pour me reposer un peu et courir pour une équipe locale. L’objectif derrière ça, c’est de retrouver mon meilleur niveau.»

Sous ses nouvelles couleurs, Edward Ouellet aspire à de bons résultats sur la scène canadienne et internationale.

«C’est la plus forte équipe au Québec. Ça va me permettre de garder un bon niveau. L’équipe participe à quelques courses professionnelles. Ça va me permettre de me garder sur la carte sur le circuit», a-t-il expliqué.

Edward Ouellet est monté sur la troisième marche du podium au contre-la-montre lors du dernier championnat canadien. (Photo : gracieuseté)

Malgré ses ennuis de santé, Edward Ouellet est monté sur la troisième marche du podium au contre-la-montre lors du dernier championnat canadien disputé à Saint-Georges. Il s’est également bien défendu au Tour de Beauce, obtenant une septième place lors de l’exigeante cinquième étape.

«Je n’ai jamais été à 100 % cette année. Je n’ai pas réussi à m’entraîner du tout comme je le souhaitais, mais à ce moment-là, je commençais à retrouver mon niveau. J’étais très content de ces deux résultats», a raconté Edward Ouellet.

En 2025, celui qui a longtemps pratiqué le triathlon vise à nouveau de bons résultats lors de ces deux compétitions.

«Je veux arriver à ces deux courses-là avec un état de fraîcheur. Au championnat canadien, j’aimerais ça me rapprocher de la plus haute marche du podium. Je n’arrêterai pas ma carrière tant que je n’aurais pas gagné ce championnat-là! C’est un objectif à long terme, mais cette année, l’objectif serait de retrancher du temps pour au moins être sur la deuxième marche du podium.»

«Au Tour de Beauce, je vise au moins une place dans le top cinq au classement général. Je voudrais pouvoir offrir un podium à mon équipe sur la scène internationale», a-t-il ajouté.

Une aventure formatrice

Malgré cette fin en queue de poisson, cette aventure de trois ans sur le circuit national élite français a été formatrice à bien des égards pour Edward Ouellet.

«C’était vraiment une opportunité incroyable pour moi. Ça m’a permis de voir mes limites. Avant de partir, je me disais que je voulais faire le Tour de France. Ça m’a permis de comprendre quel mode de vie il faut que tu aies et quels choix il faut que tu fasses pour te rendre là. Je n’étais peut-être pas prêt à tout mettre de côté, y compris ma famille, mes amis et mes études, pour ma carrière», a expliqué celui qui a aussi porté les couleurs de l’équipe Macadam’s Cowboys.

Edward Ouellet. (Photo : gracieuseté)

«Pour moi, ce n’était pas la recette qui me permettait d’aller à un plus haut niveau, a-t-il continué. Pour certains, de tout mettre dans le plan A, ça peut fonctionner. Pour moi, ça créait vraiment un déséquilibre total. J’avais un moins bon niveau que quand j’allais au Cégep et que je travaillais 25 heures par semaine. Je me suis rendu compte que cette avenue n’était pas faite pour moi. J’ai besoin d’avoir un équilibre entre le sport, l’école et famille. Ça va m’apporter de bien meilleurs résultats que de tout mettre là-dedans.»

Parmi les précieuses leçons qu’il retire de cette expérience, Edward Ouellet estime qu’il a désormais appris à mieux écouter son corps.

«Je suis arrivé là-bas un peu inexpérimenté. Je faisais toutes les courses possibles sans même réfléchir, même si j’étais malade ou que j’avais des plaies ouvertes. J’y retournais toujours en pensant que j’étais incassable. Il faut savoir s’écouter dans la vie et savoir où sont ses limites. Il faut éviter d’y aller par orgueil. Si j’avais été plus intelligent dans mes décisions, peut-être que je ne serais pas tombé en épuisement cette année», a-t-il sagement conclu.

Amorçant des études en kinésiologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, Edward Ouellet continue également de s’impliquer comme entraîneur-adjoint au sein du club de triathlon Triomax junior de Drummondville. Pour lui, il s’agit d’une façon de redonner au sport qui lui a tant apporté.

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