SOCCER. Quatorze ans plus tard, revoilà les Voltigeurs au championnat provincial de soccer extérieur dans la division 2 du circuit collégial québécois.
En demi-finale du championnat de la conférence nord-est, samedi, au complexe sportif Marchand, l’équipe masculine du Cégep de Drummondville a décroché une victoire de 2-1 contre les Élans du Cégep Garneau. Ce gain a permis à la troupe des entraîneurs Louis-Philippe Garon et Raphaël Sévigny d’accéder directement au championnat provincial. C’est seulement la troisième fois de son histoire que le programme atteint cette étape.
Stoppés en demi-finale de conférence il y a un an, les joueurs drummondvillois ont tiré des leçons de cet échec.
«L’an passé, c’était notre première participation au nord-est. Les gars ont bien appris de cette expérience, a expliqué Louis-Philippe Garon. Ça nous a permis de savoir à quoi s’attendre et de sortir un peu plus fort cette année. On a commencé le match avec beaucoup d’énergie, beaucoup de vigueur.»
«C’était une vraie finale en soi, a poursuivi le copilote des Voltigeurs. C’était un match très physique, très agressif, où les joueurs étaient prêts à faire tous les sacrifices nécessaires pour aller chercher la victoire. On a gagné non seulement parce qu’on a une équipe talentueuse, mais aussi parce qu’on y est allé sans se poser de questions. On y est allés à l’effort et à l’ardeur. Nos 16 joueurs ont travaillé excessivement fort pour aller chercher ce résultat-là .»
C’est Lohan Poirier qui a réussi les deux buts des siens. Une minute après avoir ouvert le pointage sur un tir de pénalité, le Drummondvillois a doublé l’avance des siens.
«Son éthique de travail est exemplaire. Il travaille tellement fort sur le terrain et même en dehors. C’est un joueur qui est craint par les défensives adverses. Dans ce match-là , il a respecté le plan de match de A à Z. Il a été ultra intense.»
En finale du championnat de conférence, quelques heures plus tard, au même endroit, les Voltigeurs se sont avoués vaincus 4-1 devant les Faucons du Cégep de Lévis. Selon Louis-Philippe Garon, la fatigue a fini par rattraper les joueurs drummondvillois.
«Ce qui est mal fait dans la conférence nord-est, c’est qu’on joue nos deux matchs dans la même journée. Dans la région de Montréal, ça se joue sur deux jours. Ça n’a aucun sens de jouer deux matchs de 90 minutes avec des joueurs qui vont travailler aussi fort. À Drummondville, le problème qu’on a, c’est le manque de profondeur. Notre équipe est limitée en nombre. En qualité, on est capable de rivaliser avec n’importe qui, mais en nombre, on est seulement 16 joueurs. Certains cégeps bien établis peuvent compter sur 22 joueurs», a-t-il souligné.
À l’issue du premier duel, le club hôte de la compétition s’est retrouvé avec plusieurs blessés.
«Une bonne partie de l’équipe était éclopée pour le deuxième match. C’est vraiment le manque de profondeur qui nous a fait mal. Dans les 45 premières minutes, on a bien joué et on a réussi à tenir ça à 1-1. Par la suite, ce sont les jambes qui ont lâché complètement. Dès qu’ils ont fait 2-1, c’est devenu plus difficile d’y croire et de tenir le coup, surtout qu’on était épuisés. Avec plus de profondeur sur leur banc, Lévis en a profité. Le score de 4-1 n’est pas représentatif de la partie», a affirmé Louis-Philippe Garon, en félicitant au passage le comité organisateur du tournoi.
Une saison, huit finales
En saison régulière, les Voltigeurs avaient compilé un dossier de 6-1-1, terminant ainsi au deuxième rang du classement dans la section du Centre-du-Québec. L’équipe n’avait été devancée que par les Volontaires du Cégep de Sherbrooke (6-0-2).
Auteur de sept buts en huit matchs, Félix Di Cesare a été le meilleur buteur du circuit en saison régulière. Celui qui évoluait autrefois avec les Diablos du Cégep de Trois-Rivières, dans la première division, a choisi de compléter son stage collégial à Drummondville, où il a rejoint son frère Raphaël Di Cesare.
«Félix a choisi de faire confiance au programme des Voltigeurs. Il voulait mettre l’épaule à la roue pour nous aider à participer au championnat provincial. C’est un excellent joueur. Il a une belle vision du jeu. Il connaît son ballon. En ayant joué dans le plus haut niveau du soccer collégial, il nous a partagé son expérience au niveau du terrain. Un joueur de son talent et de son calibre nous permet d’être meilleurs», a affirmé Louis-Philippe Garon.
De leur côté, les Faucons avaient dû se contenter d’une fiche de 3-2-3 en 2024. Dans cette section regroupant des équipes de la région de Québec, les Élans (5-2-1) avaient remporté le championnat de la saison régulière.
Pour en revenir à la formation drummondvilloise, elle avait obtenu son laissez-passer pour le championnat de conférence en battant les Vulkins du Cégep de Victoriaville 4-2 dans un match de barrage disputé à domicile.
«Dans la région de Québec, il suffit d’être dans les quatre premières équipes pour avoir accès aux séries. Au Centre-du-Québec, dès qu’on finit deuxième ou troisième, on doit passer par un match de barrage. Ce que ça fait, c’est que nos huit matchs de saison sont des finales. On ne peut pas se permettre de perdre des points. On doit jouer toute la saison à 200 %», a fait remarquer Louis-Philippe Garon, dont l’équipe a savouré trois championnats consécutifs en soccer intérieur.
«Du côté de Québec, la saison te donne l’opportunité d’essayer des choses, de donner du temps de jeu à des joueurs moins expérimentés. À partir du moment où il se classe dans les quatre premiers, un club comme Lévis n’est pas très nerveux, parce qu’ils savent qu’ils ont le talent pour le faire. Pour moi, Lévis est hors de tout doute la meilleure équipe de la région de Québec.»
Répéter l’exploit
En demi-finale du championnat provincial, les Voltigeurs se frotteront aux Cheminots du Cégep de Saint-Jérôme. Ce match aura lieu samedi midi, à Lévis. L’autre demi-finale opposera les cégeps de Lévis et de l’Outaouais. Les finales pour l’obtention des médailles auront lieu le lendemain, au même endroit.
«On ne sait pas trop à quoi s’attendre de Saint-Jérôme, mais en même temps, on peut voir le problème d’une autre façon : personne ne connaît Drummondville sur la scène provinciale. On est un peu les négligés, même si on n’y va pas avec de petites ambitions. On ne se cache pas derrière la taille de notre cégep : on y va pour rafler les grands honneurs. Mais c’est certain que dans les premières minutes, les deux équipes vont tenter d’apprivoiser le style de jeu de l’adversaire», a indiqué Louis-Philippe Garon.
En 2010, à Montréal, les Voltigeurs avaient causé une véritable surprise en étant couronnés champions provinciaux. En finale, les protégés de Michel Couturier avaient arraché une victoire en fusillade au Collège Ahuntsic.
«Il ne faut pas se satisfaire de ce qu’on a accompli, même si c’est quelque chose qui est grand pour le soccer à Drummondville. On ne peut pas se permettre de lâcher l’accélérateur. Il faut continuer et se faire confiance. On est parmi les quatre derniers cégeps en lice pour cette compétition-là . On a le niveau pour être là , mais il faut être prêts à travailler et à mettre les efforts. Personne n’est là au hasard. Tout le monde a du talent. Maintenant, ce qui va faire la différence, c’est vraiment le caractère et l’abnégation dans les moments opportuns», a conclu Louis-Philippe Garon, en se disant convaincu que son équipe possède les outils pour répéter l’exploit d’il y a 14 ans.