HOCKEY. De Belleville à Lausanne, Frédéric Lemay poursuit son ascension dans le milieu du hockey professionnel. Après un séjour de dix ans en Ontario, le Drummondvillois vit une nouvelle expérience unique au sein de l’une des plus grandes organisations de la Ligue nationale suisse.
Diplômé en gestion sportive de l’Université Brock, Frédéric Lemay a œuvré dans la ECHL et la Ligue américaine en tant que spécialiste de la vidéo et des statistiques avancées. Chez le Beast de Brampton, puis les Senators de Belleville, l’homme de hockey de 33 ans gérait aussi les opérations quotidiennes de l’équipe.
Cette saison, Frédéric Lemay agit comme entraîneur responsable de la préparation vidéo avec le club de hockey de Lausanne. C’est également lui qui coordonne tout ce qui entoure le voyagement de l’équipe.
«C’est une belle expérience de vie et de hockey, raconte Frédéric Lemay au bout du fil. En dehors de la glace, c’est très différent de Brampton et de Belleville, mais tout le monde m’a aidé à m’adapter. D’abord, tout se passe en français. Après avoir vécu dans un environnement anglais pendant dix ans, c’est le fun de revenir dans un environnement francophone.»
Habitué de décortiquer les tendances du Rocket de Laval ou des Marlies de Toronto, Frédéric Lemay a rapidement découvert les particularités du hockey suisse.
«Premièrement, la patinoire est plus grande. C’est une ligue moins physique qu’en Amérique du Nord. C’est plus axé sur la vitesse, le talent et les habiletés offensives. En tant que responsable du pre-scout, j’ai dû apprendre les tendances et les systèmes de jeu de nos adversaires. J’ai été capable de m’adapter rapidement.»
En plus de la ligue suisse, le club de Lausanne évolue au sein de la ligue des champions. Ce tournoi annuel regroupe les meilleures équipes européennes, dont celles de la Suède, de la Finlande, de l’Allemagne, de la Tchéquie et de l’Autriche.
«Ça nous fait voyager partout à travers l’Europe. C’est vraiment une belle expérience. Ça me permet de découvrir d’autres systèmes de jeu. Notre objectif, c’est vraiment d’aller jusqu’au bout de ce tournoi.»
Le club lausannois dispute ses matchs locaux à l’aréna Vaudoise, un amphithéâtre qui peut accueillir près de 10 000 spectateurs.
«C’est vraiment excitant. Je ne pensais pas que le monde était aussi fou du hockey en Suisse. C’est quasiment comme au Québec! Les gens sont passionnés. Il y a des fêtes avant les matchs. Ça chante tout le long de la partie, comme au soccer. C’est vraiment impressionnant. L’ambiance est incroyable», relate celui qui est l’un des trois Québécois de l’équipe avec l’attaquant Théo Rochette et le directeur général John Fust.
«C’est toujours plus motivant pour les joueurs quand les gradins sont remplis. Ici, c’est toujours à guichet fermé» ajoute celui qui recevra la visite des membres de sa famille durant le temps des Fêtes.
Une équipe aguerrie
En raison de la proximité géographique entre ces villes, la rivalité avec les équipes de Fribourg-Gottéron et Genève-Servette est particulièrement intense.
«Dans ces matchs-là, on dirait que les gars jouent avec une petite coche de plus. Ils veulent vraiment les battre, parce que ce sont des rivaux qui sont vraiment proches», exprime Frédéric Lemay.
Ayant atteint la finale du circuit la saison dernière, le club dirigé par l’Ontarien Geoff Ward s’est finalement avoué vaincu dans le septième et ultime duel contre l’équipe de Zurich. À nouveau cette année, ces deux formations figurent au sommet du classement général.
«Le message, c’est de poursuivre ce qu’on a bâti l’année passée. On veut retourner en finale, mais on veut gagner le dernier match. On possède tous les outils pour y arriver. On est une équipe avec beaucoup de vitesse. On est capables d’être bons offensivement, mais on est aussi solides défensivement.»
Avec la présence de vétérans de la trempe de Michael Raffl, Janne Kuokkanen et Gavin Bayreuther, qui ont déjà évolué dans la Ligue nationale de hockey (LNH), le club de Lausanne mise sur un alignement très aguerri.
«Il y a beaucoup d’expérience et de caractère dans l’équipe. On a aussi du talent offensif, mais c’est vraiment l’énergie qui nous distingue. On a quatre trios qui travaillent fort et qui apportent de l’énergie. On a un très bon esprit d’équipe.»
Depuis ses débuts comme analyste des statistiques avancées avec les Bulldogs de Hamilton et les IceCaps de St. John’s, Frédéric Lemay a côtoyé plusieurs hommes de hockey qui lui ont permis d’enrichir son bagage de connaissances. Au fil des ans, il n’a jamais perdu de vue son objectif principal.
«Ici, j’ai la chance d’apprendre aux côtés de Geoff Ward, qui a été dans la LNH pendant 15 ans et qui a gagné la coupe Stanley avec Boston. Cristobal Huet et Peter Andersson ont aussi joué dans la LNH. Ce sont des gars de hockey qui sont vraiment expérimentés. J’essaie d’apprendre d’eux le plus possible pour atteindre mon but, qui est d’aller dans la LNH un jour», conclut celui qui passe ses étés à Drummondville, où son père demeure toujours.