POLITIQUE. Sarah Saint-Cyr Lanoie et Elsie Lefebvre ont des parcours inspirants. La première change le monde à sa manière en siégeant au conseil municipal de Drummondville, tandis que la deuxième a été la plus jeune députée de l’histoire élue à l’Assemblée nationale du Québec. Toutes deux unissent leurs voix, encourageant les femmes à faire le saut en politique.
Une quinzaine de femmes du club Les Elles du pouvoir était présente au Best Western Hôtel Universel, mercredi, afin de participer à une activité organisée par le Groupe femmes politique et démocratie.
Durant la conférence, les panélistes Sarah Saint-Cyr Lanoie et Elsie Lefebvre ont glissé quelques mots sur leur parcours respectif, tout en outillant les participantes sur la préparation à la vie politique.
La rencontre a été l’occasion pour les femmes d’échanger entre elles, ce qui s’est révélé enrichissant. «Vous remarquerez que la plupart ont envie d’améliorer la société dans laquelle elles vivent. C’est souvent pour ça que les femmes souhaitent aller en politique. Elles veulent apporter des changements bénéfiques. Je pense que c’est quelque chose qui en vaut vraiment la peine. Pour la plupart, c’est une passion», fait savoir la directrice générale du Groupe, Esther Lapointe.
Sarah Saint-Cyr Lanoie est la conseillère municipale du district 5 depuis le 7 novembre 2021. Jusqu’à présent, la Drummondvilloise tire que du positif de son mandat. Une flamme s’est allumée en elle et elle ne compte pas l’éteindre de sitôt.
À ses yeux, elle exerce l’un des plus beaux métiers du monde. «C’est du concret. On travaille avec la population. On est directement avec les citoyens. On peut partager leurs enjeux et les transmettre à l’administration pour faire en sorte qu’on puisse travailler dans le sens de les régler. On a aussi beaucoup de responsabilités.»
«On travaille sur l’infrastructure et l’urbanisme. On a aussi des enjeux qu’on n’avait pas avant comme l’habitation et l’itinérance. Ce sont des choses qui étaient plus sur le palier provincial qui retombent dans notre cour. Ça amène des défis stimulants», indique-t-elle.
Sarah Saint-Cyr Lanoie encourage la gent féminine à s’impliquer à son tour. «Souvent, les femmes n’osent pas se lancer en politique parce qu’il faudrait qu’elles soient bonnes tout de suite. C’est un apprentissage. Il n’y a pas une école de politicien. Il faut se faire confiance et ne pas se comparer.»
Pour sa part, Elsie Lefebvre a été élue députée sous la bannière du Parti Québécois à l’âge de 25 ans, devenant ainsi la plus jeune femme de l’histoire du Québec à occuper cette fonction. Elle a ensuite été conseillère municipale à Montréal pendant quelques années.
La parité entre les hommes et les femmes lui tient à cœur. «J’ai été élue pendant 11 ans. Je trouve que c’est important que nos parlements et nos institutions soient représentatifs, qu’il y ait des gens de tous les milieux. Les femmes sont encore sous représentées. C’est important pour moi de venir ici, de partager mes expériences pour qu’on puisse déconstruire certains mythes et montrer que la politique est accessible. On a besoin de gens de toutes sortes de bagages et d’horizons.»
Cette dernière le concède, la conciliation travail-famille reste un défi pour les mères de famille. «Quand j’ai été élue la première fois, ça n’existait pas un congé de maternité pour un élu. C’était considéré comme une maladie. J’étais très surprise que Marwah Rizqy, presque 15 ans plus tard que c’était encore comme ça à l’Assemblée nationale jusqu’il y a deux ans. Il y a encore beaucoup à faire.»
Dans tous les cas, Elsie Lefebvre reste optimiste pour l’avenir. «On a eu une vague de jeunes femmes élues mairesse. Il y en a qui se représentent et d’autres qui ne se représentent pas. La voie est ouverte. Maintenant, c’est à chacune des femmes de prendre leur place», soutient-elle, en rappelant que trois échéances électorales s’en viennent à l’échelle municipale, provinciale et fédérale.
Des modèles au féminin
Questionnée à savoir quel est son modèle politique au féminin, Elsie Lefebvre a répondu sans hésitation Pauline Marois. «Elle représente le summum de l’accomplissement», affirme-t-elle.
En plus d’être la première femme élue première ministre du Québec, Pauline Marois est la personnalité politique qui a détenu le plus grand nombre de fonctions ministérielles de l’histoire du Québec, incluant les postes de ministre de l’Éducation, de la Santé et des Finances.
Quant à elle, Sarah Saint-Cyr Lanoie se dit inspirée au quotidien par sa collègue Carole Léger, la conseillère municipale du district 4. «Elle m’amène une sagesse qui m’apaise. Souvent, on parle de dossiers et elle arrive avec un angle différent. Elle me pousse à la réflexion. C’est une femme calme et posée. Pour moi, c’est un modèle.»