Une résidence pas comme les autres chez DRAC

Photo de Emmanuelle LeBlond
Par Emmanuelle LeBlond
Une résidence pas comme les autres chez DRAC
L’artiste Berirouche Feddal a rencontré plus de 200 élèves au primaire, secondaire et collégial. (Photo : Sébastien Robert)

CULTURE. L’artiste Berirouche Feddal s’est installé du 5 au 11 octobre à la galerie DRAC – Art actuel Drummondville pour une résidence de médiation. Sa mission ? Faire découvrir une technique de création inspirante, le cyanotype.

Tout au long de la semaine, l’artiste a réalisé une série d’activités en rencontrant des participants de tous les horizons et de tous les âges.

D’abord, Berirouche Feddal a animé des ateliers de création auprès de classes de francisation de niveau primaire et secondaire du Centre de services scolaire des Chênes ainsi que de niveau collégial du Cégep de Drummond.

Les participants ont eu la chance d’apprendre auprès d’un artiste professionnel. (Photo: Sébastien Robert)

Plus de 200 élèves ont franchi les portes du centre d’art, situé sur la rue Ringuet.

Bleu avec le temps

L’artiste montréalais d’origine algérienne a eu un réel coup de cœur pour le cyanotype. Berirouche Feddal a découvert ce procédé lorsqu’il était en pleine période exploratoire de la couleur bleue. Il s’est intéressé à ses différentes facettes, sur les plans émotionnel, personnel et politique.

«Le cyanotype est devenu un procédé que j’aimais beaucoup parce qu’il pouvait à travers la temporalité d’exposition au soleil changer de couleur. Moins il est exposé au soleil, plus il donne la notion de disparition. Plus il est exposé au soleil, plus il donne une notion d’apparition et d’imposition», explique-t-il.

Cette technique ancienne d’impression monochrome est réalisée par négatif que l’on obtient grâce à une exposition prolongée des rayons du soleil. «Au-delà de ça, le cyanotype peut être utilisé à des fins artistiques contemporaines, mais aussi à travers la botanique.»

Les participants ont été initiés à la technique du cyanotype. (Photo: Sébastien Robert)

L’immigration, la diaspora, le fil du temps, la guerre et la paix : Berirouche Feddal a exploré divers thèmes avec les classes de francisation. À travers l’atelier Bleu avec le temps, les jeunes ont effectué un exercice d’autoportrait, c’est-à-dire une représentation imagée d’eux-mêmes, en utilisant le cyanotype.

Les participants ont sorti des murs du centre d’art. «On allait chercher des éléments de la nature qui veulent observer, mais qu’ils veulent aussi avoir une empreinte», indique-t-il.

Avant de partir, les élèves étaient invités à faire un signe de paix avec leurs doigts, ce que l’artiste a immortalisé en image. «Je vais essayer de créer une composition qui va valoriser tout le travail des enfants. Dès que j’arrive au studio, je vais me mettre au travail», soutient-il.

Durant son séjour, Berirouche Feddal a également présenté un atelier pour le grand public chez DRAC. L’artiste en a profité pour parler de sa démarche artistique et de son parcours professionnel à l’occasion d’une discussion avec les visiteurs, jeudi soir.

L’artiste a parlé de sa démarche artistique et de son parcours professionnel lors d’une discussion avec les visiteurs. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

Une expérience riche

La résidence s’est révélée une expérience riche pour Berirouche Feddal. «Je me sens reposé. C’est drôle à dire parce que j’ai énormément travaillé. En même temps, ils m’ont donné tellement d’énergie. Je vais repartir à Montréal et recommencer le travail en allant plus loin dans ma pratique», exprime-t-il.

L’artiste de 28 ans adore partager son travail à travers la médiation culturelle. «On se rend compte que l’art a une sorte de pouvoir. Un pouvoir qui peut s’exprimer à travers le dialogue. La médiation existe pour qu’on puisse déchiffrer certaines clés. Ça permet aussi de sentir moins que l’art contemporain est quelque chose d’élite, mais quelque chose qui est plus familier que jamais», conclut-il.

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