ÉDUCATION. Le manque d’espace est «criant» dans les écoles primaires de Drummondville. Si bien qu’il faudrait ajouter 104 classes d’ici les cinq prochaines années afin de répondre à la hausse de la clientèle, représentant environ 2000 élèves.
«Le secteur qui est le plus problématique est celui de Drummondville au primaire. Les statistiques démontrent que pour 2028-2029 il nous manquerait 104 classes théoriquement. Pour vous donner une idée, l’école de la Marconi est composée de 24 classes. Il faudrait quand même beaucoup d’ajout d’espace et de nouvelles écoles pour répondre à ce besoin-là», fait savoir le directeur du service des ressources matérielles du CSSDC, Simon Lavoie.
Il faut dire que Drummondville a connu une importante augmentation démographique au fil des ans. Résultat? Cela met de la pression sur les infrastructures scolaires existantes.
«Les écoles ont déjà été passablement revues à l’intérieur dans leur capacité. Tous les locaux – comme les bibliothèques et les locaux de spécialistes – ont été transformés en classe. Le manque d’espace commence à être un enjeu important», indique Simon Lavoie.
Le directeur général du CSSDC, Lucien Maltais, qualifie la situation comme «criante», ce qui ne passe pas inaperçu à travers la province. «Il y a certainement des difficultés dans plusieurs centres de services scolaires. Au Québec, le secteur de Lévis, de Laval et de Drummondville sont possiblement des secteurs plus critiques que d’autres.»
La surcapacité des écoles primaires n’est pas sans conséquence, alors que le déploiement des classes de la maternelle 4 ans est compromis. «On a mis ça sur pause. On veut rendre le service, mais pour l’instant on n’a pas la capacité de le faire. Lorsqu’on aura assez de locaux pour accueillir la clientèle, on le fera», affirme Lucien Maltais.
À court terme, la solution se trouve dans l’implantation de bâtiments temporaires. La construction de classes modulaires aux écoles Sainte-Marie et Notre-Dame-du-Rosaire est souhaitée dès la prochaine rentrée scolaire.
Vers de nouvelles écoles primaires
Pour répondre aux déficits d’espace, une dizaine de demandes ont récemment été déposées au Plan québécois des infrastructures (PQI) 2025-2035, incluant la construction de trois écoles primaires à Drummondville.
«On a plusieurs secteurs qui sont visés, comme le nord, le sud et le centre de Drummondville. On a une super belle collaboration avec la Ville de Drummondville pour trouver des terrains. On n’en a pas encore réservé pour le moment», informe Simon Lavoie.
La recherche de terrains fait partie des priorités de l’organisation scolaire. Ce n’est pas une mince affaire. Parfois, le zonage du terrain ne permet pas l’implantation d’une école secondaire et d’autres fois, l’emplacement n’appartient pas à la Ville.
«On regarde les possibilités. Il y a plusieurs terrains qui sont ciblés autant au nord qu’au centre», soutient Simon Lavoie, en espérant que les démarches entreprises aboutissent dans les prochains mois.
Les terrains du parc Côté sont dans la mire du centre de services scolaire depuis un certain temps. La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) a refusé, en juin dernier, la demande de dézonage des terrains du CSSDC.
L’organisation scolaire ne baisse pas les bras pour autant. «On a l’option de faire d’autres démarches avec la Ville ou le Ministère. On voudrait aller plus loin par rapport à la décision du CPTAQ ou représenter une demande à la CPTAQ. On sait que ça peut être assez long.»
Le centre de services scolaire mène d’autres démarches en parallèle, passant le territoire à la loupe pour mettre la main sur un terrain qui est situé à proximité du parc Côté.
Au primaire, la construction d’un second établissement scolaire à Saint-Cyrille-de-Wendover est toujours désirée. La requête a été reconduite pour un nouveau bâtiment de 16 classes.
Surplus de clientèle au secondaire
Le secondaire n’échappe pas à la hausse marquée d’élèves. «D’ici 10 ans, on prévoit un surplus de clientèle de 1500 places théoriques au secondaire sur le territoire. C’est plus que la capacité actuelle de la nouvelle école du Bosquet, qui est de 1392 élèves. Théoriquement, on se qualifie déjà, selon les chiffres, à faire une nouvelle demande d’école secondaire. Cette année, on a déposé une nouvelle demande d’école secondaire dans le PQI», confirme Simon Lavoie.
L’organisation scolaire souhaite dénicher un terrain sur la rive nord-est de Drummondville, soit l’autre côté de la rivière Saint-François. «Quand on regarde le profil du territoire, on serait capable de combler l’école secondaire avec les municipalités de Saint-Lucien, Saint-Félix-de-Kingsey, Saint-Charles-de-Drummond, Saint-Cyrille-de-Wendover, Sainte-Brigitte-des-Saults et Notre-Dame-du-Bon-Conseil. On pourrait sauver beaucoup de circulation sur les ponts. L’objectif est de trouver un terrain dans ce secteur.»
Jusqu’à présent, le projet est au stade embryonnaire. «Il y a un dossier d’affaires et d’opportunités qu’on doit faire avec la Société québécoise des infrastructures (SQI), sachant que c’est un projet de plus de 50 M$. C’est quand même assez long à réaliser. C’est pour ça qu’on fait déjà la demande, bien que la prévision soit d’ici dix ans.»
Rappelons que l’école secondaire du Bosquet a accueilli ses premiers élèves en août dernier. Une inauguration est prévue prochainement en compagnie du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
Les agrandissements
Le CSSDC a également déposé des demandes au PQI 2025-2035 en lien avec des agrandissements d’école, dont celle de Saint-Nicéphore et de Notre-Dame-du-Bon-Conseil.
En nouveauté, le Centre de formation professionnelle Paul-Rousseau figure sur la liste, plus précisément dans le secteur de la construction situé au centre-ville.
«L’objectif est d’amener un plateau supplémentaire pour la charpenterie-menuiserie, de déplacer la ferblanterie dans ce bâtiment et faire un réaménagement du Centre de formation professionnelle Paul-Rousseau où il y a de la mécanique automobile pour de nouvelles compétences.»
Des demandes «nécessaires»
Selon Simon Lavoie, l’ensemble des demandes déposées au PQI 2025-2035 sont «nécessaires» pour accueillir adéquatement la clientèle au cours des prochaines années. «On s’est fait un tableau échéancier à travers les années en fonction de la prévision de la clientèle, ce sont des projets qui sont réalistes et non ambitieux.»
«Quand on regarde dans les dernières années, on a toujours battu la prévision de la clientèle année après année, versus les statistiques. Si ça continue, même avec le plan qu’on dépose, on va quand même être serré après toutes ces années», poursuit-il.
Ce dernier se dit confiant pour la suite, dans le contexte où le gouvernement du Québec a récemment donné le feu vert pour l’agrandissement de deux écoles primaires, soit celles de la Marconi et de l’Orée-des-Bois.
«On a quand même une super belle écoute du ministère de l’Éducation.»
Notons que les réponses sont attendues pour juin 2025.