Une rencontre de «haut niveau» entre le Conseil du patronat et les employeurs

Une rencontre de «haut niveau» entre le Conseil du patronat et les employeurs
Daye Diallo, vice-président du secteur des politiques de main-d’œuvre et intelligence économique du Conseil du patronat du Québec, et Gerry Gagnon, directeur de Drummond économique. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ENTREPRISES. Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a tenu une rencontre, le 24 septembre, en compagnie de Drummond économique et d’une vingtaine de dirigeants d’entreprises de la région. L’objectif était d’en apprendre plus sur les enjeux quotidiens des entrepreneurs régionaux.

Le vice-président du secteur des politiques de main-d’œuvre et intelligence économique, Daye Diallo, représentait le CPQ lors de cette réunion. Pour l’organisation, ces visites sont importantes afin d’entendre les employeurs sur leurs propres réalités et sur ce qu’ils vivent quotidiennement. Se décrivant comme leur voix auprès des gouvernements, le CPQ tient ces rendez-vous annuellement.

«Grâce à ces visites, on a des exemples concrets qu’on peut rapporter aux législateurs pour démontrer les impacts que peuvent avoir les décisions sur les entreprises, indique Daye Diallo. Le CPQ a des contacts réguliers avec les législateurs lors desquels on peut clairement leur expliquer les enjeux des entrepreneurs. C’est aussi une façon d’alimenter nos mémoires qu’on transfère aux organisations.»

Une vingtaine d’employeurs drummondvillois issus notamment des milieux des services, de la fabrication, du commerce de détail, de la transformation alimentaire et de la sous-traitance industrielle, étaient présents. On visait à présenter un portrait à l’image de l’économie locale et de ses différents secteurs.

«Je pense qu’on a eu une rencontre de haut niveau avec un groupe select d’entrepreneurs qui ont une influence pour faire bouger l’aiguille sur le cadran, a commenté Gerry Gagnon, directeur général de Drummond économique. Ça permet aussi aux employeurs de briser l’isolement, de voir que leurs réalités sont partagées par des collègues de différents secteurs et tailles d’entreprises. L’information qu’on partage et transmet permet à nos employeurs d’avoir le sentiment d’être appuyés et, dans certains cas, réaliser de vrais changements auprès des législateurs.»

À l’ordre du jour, les limites à l’immigration de travailleurs temporaires décidées par les gouvernements avaient de quoi inquiéter les employeurs. Pour certains, ces personnes peuvent faire une différence énorme dans la survie de leur entreprise.

«On a des situations, où, pour certains types d’emplois, il faudra réduire le nombre de travailleurs dans certaines entreprises. Une des solutions dont nous avons discutées est de faciliter le transfert de travailleurs étrangers, qui le voudraient, d’une entreprise à une autre dans le besoin. On éviterait que ces personnes n’aient plus d’emplois et doivent quitter le Québec», explique M. Diallo, qui est économiste de formation.

De son côté, Gerry Gagnon rapporte le souhait émis par des employeurs que l’immigration doive être régionalisée. «Dans la Région métropolitaine de recensement (RMR) de Drummondville, notre taux de chômage est très bas. Nous sommes à la veille d’une reprise économique qui va mettre sous pression nos entreprises. Les employeurs disent que ces mesures les mettent à mal à la veille d’une reprise. La démographie indique qu’on en a encore pour plusieurs années à être dans une situation où il y aura plus de départs que d’arrivées sur le marché du travail.»

Intelligence artificielle

La productivité, l’intelligence artificielle et l’automatisation des usines ont aussi figuré sur la liste des sujets abordés mardi matin au CNIMI. Celui de la productivité préoccupe les employeurs. La région du Centre-du-Québec enregistre un retard par rapport au reste du Québec, qui est lui-même en retard sur le reste du pays.

La rencontre entre le Conseil du patronat du Québec et les employeurs de Drummond s’est déroulé au CNIMI. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On a discuté de solutions innovantes en lien avec l’implantation de l’intelligence artificielle dans les années à venir, mais aussi de l’automatisation et de la robotisation. Concrètement, on a entendu des entrepreneurs dire qu’ils ont besoin d’aide pour penser leur automatisation, par exemple. C’est là où on peut facilement mettre en place des mesures pour aider la productivité de nos entreprises», partage Daye Diallo.

L’émergence de l’intelligence artificielle apporte aussi son lot de questions qui n’ont pas nécessairement encore de réponses. Lors de la rencontre, le manque d’outils et de connaissances sur le sujet pour les PME a été soulevé.

«La transformation numérique des PME demeure un problème entier. Présentement, les entrepreneurs n’ont pas la capacité ou même les moyens de gérer à bout de bras des enjeux de main-d’œuvre, d’attraction de talents internationaux, d’implantation de logiciels et ainsi de suite. L’agilité des technologies va démocratiser, en partie, certaines de ces implantations», analyse Gerry Gagnon.

Ce dernier souligne aussi qu’il faudrait offrir des aides à l’implantation des technologies aux entrepreneurs en complément des aides à l’acquisition.

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