Charles Châteauneuf : Mettre l’humain au cœur de son travail et de sa vie

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Par William Hamelin
Charles Châteauneuf : Mettre l’humain au cœur de son travail et de sa vie
Charles Châteauneuf a réalisé beaucoup de choses à Drummondville et dans la communauté innue d’Ekuanitshit. (Photo : William Hamelin)

MAGAZINE. Le psychologue Charles Châteauneuf a bâti sa carrière sur l’écoute et la recherche de solutions aux problèmes de ses divers patients. L’homme âgé de 75 ans a notamment mis la main à la pâte à de nombreux projets dans sa communauté ainsi que celle des Innus d’Ekuanitshit.

Ayant fait son baccalauréat à l’Université du Québec à Trois-Rivières ainsi que sa maitrise à l’Université Laval, M. Châteauneuf se remémore avoir toujours eu une fascination pour l’être humain depuis son enfance. «J’ai toujours cru en la capacité de chaque humain à pouvoir être mieux avec soi-même», affirme-t-il.

Pour lui, chaque personne qui entre dans son cabinet possède une réalité; un univers le distinguant des autres. Que ce soit un ancien combattant atteint d’un choc post-traumatique ou une femme souffrant de troubles anxieux, le Drummondvillois voit toujours un nouvel être humain avec lequel il fait le tour de tous ses soucis pour ensuite l’aider à les régler.

Les Innus d’Ekuanitshit

Son parcours de psychologue a fini par croisé le chemin d’une collègue autochtone en 2008. «Elle m’a demandé si j’avais le goût d’aller travailler avec la communauté innue d’Ekuanitshit [NDLR : aussi connu sous le nom de Mingan], sur la Côte-Nord, pour rejoindre particulièrement les hommes», raconte Charles Châteauneuf.

Le cabinet de M. Châteauneuf se situe au centre-ville sur la rue Hériot. (Photo : William Hamelin)

«C’est, entre autres, parce que j’avais déjà travaillé avec les gens de la communauté abénaquise d’Odanak qu’elle avait pensé à moi», ajoute celui qui travaille de pair avec le conseil de bande d’Ekuanitshit depuis maintenant 16 ans.

Si au début le septuagénaire se rendait une fois par mois sur la Côte-Nord, depuis six ans, il fait le voyage en avion aux deux semaines. Pour lui, faire le trajet n’est pas si épuisant, même à son âge.

«J’aime beaucoup l’endroit parce qu’on est sur le bord de la mer, il y a les baleines et l’environnement est agréable. Les gens sont aussi très sympathiques et j’aime beaucoup ceux provenant du milieu autochtone puisqu’ils sont très authentiques dans leur façon d’être avec la nature», souligne le Drummondvillois.

Le psychologue admet qu’il existe encore un traumatisme intergénérationnel chez l’homme autochtone vis-à-vis la colonisation par les blancs. «Comme psychologue, on doit être prudent avec ce détail-là et ne pas jouer le rôle de celui qui a la recette toute faite pour eux. Il faut vraiment y aller avec de l’humilité, de l’écoute et un accompagnement dans leurs défis. Aujourd’hui, sans en être un membre à part entière, je suis pratiquement intégré dans la communauté d’Ekuanitshit et j’ai même de bons amis parmi eux», détaille M. Châteauneuf.

En une dizaine d’années, le Drummondvillois a apporté son soutien à certains projets communautaires pour les Innus d’Ekuanitshit. Ce fut le cas pour la Maison des hommes, mise sur pied au printemps 2011, qui était la première ressource offrant des services réservés exclusivement aux hommes.

Ses autres réalisations

Dans son coin de pays, Charles Châteauneuf s’impliqué dans le milieu communautaire de Drummondville depuis les années 1970. Pour le septuagénaire, contribuer à la mise en place de ressources fait tout aussi partie de son ADN que son métier de psychologue.

Le psychologue drummondvillois a réalisé plusieurs collages pour ses proches d’articles de médias le mentionnant depuis les années 1970. (Photo : William Hamelin)

Parmi ses quelques réalisations, il a notamment participé à la mise en place de la première maison des jeunes à Drummondville, soit la maison Richelieu, en 1982, ainsi que du Café-Bistro le St-George en 1991. Ce dernier a aussi fait partie des premiers groupes d’échanges au tout début du jumelage des municipalités de Drummondville et La-Roche-sur-Yon.

Pour finir, M. Châteauneuf a également été l’attaché politique du ministre de la Jeunesse Michel Clair en 1985. Ce dernier lui a confié le rôle de responsable de l’Année internationale de la jeunesse, proclamée en 1979 par l’Assemblée générale de l’ONU.

«Malheureusement, ça n’a pas duré longtemps parce qu’en décembre 1985, il y a eu les élections provinciales et le Parti québécois s’est fait battre par les libéraux. Si ça n’avait pas été de cela, j’aurais poursuivi mon travail d’attaché politique parce que j’ai beaucoup aimé cela», confie-t-il.

Pour le psychologue, retourner en politique n’est plus sa priorité. C’est désormais sa clinique privée ainsi que son travail dans la communauté innue d’Ekuanitshit qu’il poursuivra, pendant encore quelques années, tant que la santé le lui permettra.

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