MAGAZINE. 1976. C’est l’année où Pascale Archambault a fait son entrée dans le domaine des arts visuels en s’inscrivant à une école de sculpture. Celle qui expose son travail à travers le monde est toujours aussi active près de 50 ans plus tard.
Du plus loin qu’elle se souvienne, Pascale Archambault a toujours été passionnée par la sculpture. «Quand j’étais petite, je faisais des petits bonhommes en plasticine. Je faisais les membres de ma famille, des poussins, des canards et des grenouilles. Je reproduisais tout ce que je voyais», se rappelle-t-elle, en précisant qu’elle est native de Québec.
En suivant les conseils d’un orienteur scolaire, elle s’est inscrite à l’âge de 16 ans à l’école de sculpture sur bois à Saint-Jean-Port-Joli. Cette expérience a été à la fois riche et formatrice. Son premier apprentissage? La fabrication d’un maillet en bois. La sculpteure réalisait des pièces toutes les semaines en s’inspirant d’une thématique précise.
Deux ans plus tard, Pascale Archambault a fait son entrée sur le marché du travail, joignant un atelier multidisciplinaire à Saint-Roch-des-Aulnaies. «Il fallait que je trouve un gagne-pain. L’artisanat est entré en ligne de compte. J’ai fait des pantins de bois articulés comme des marionnettes, mais sans fil. C’était très populaire dans les salons de métier d’art», souligne celle qui a vendu ses pièces dans plusieurs villes à travers le Québec.
À l’âge de 23 ans, Pascale Archambault a déménagé dans la métropole. Elle a décidé d’effectuer un baccalauréat en arts plastiques à l’Université du Québec à Montréal, question d’approfondir ses connaissances en sculpture.
«C’est là que j’ai connu la pierre. J’ai eu un coup de cœur pour ce matériau.»
Le corps humain
La démarche artistique de Pascale Archambault se concentre essentiellement sur la représentation du corps humain. En tant que sculpteure, elle est à la recherche de l’ébauche parfaite. Pour ce faire, l’artiste joue avec les textures. Le rendu de ses pièces est souvent présenté par la rencontre entre les surfaces lisses et douces, visant à souligner les traces que la vie imprime sur le corps. L’artiste prête une attention particulière à l’expressivité, le rendu des mains et des traits ainsi qu’aux détails.
Dans son travail de sculpture et d’installation, Pascale Archambault crée des personnages qui se présentent souvent en un agencement de fragments de corps. Sur pied, grandeur nature, surdimensionné ou à échelle réduite : le format des pièces varient.
Son matériau préféré est sans contredit le marbre italien. «Si tu es sculpteure sur pierre, il faut que tu ailles à Carrare en Italie. J’y suis allée pour la première fois en 1996. J’ai réalisé un rêve. J’y suis restée trois mois. J’ai rencontré des amis. Ils ont transformé une usine en atelier», dit celle qui est retournée quelques fois depuis.
Chaque voyage, Pascale Archambault sélectionne des pierres qu’elle rapporte au Québec.
À travers le globe
Dans sa carrière, Pascale Archambault a exposé dans plusieurs villes à travers le Québec, mais aussi à l’international tels que la France, l’Italie et l’Argentine. «Mon art me suit partout», affirme-t-elle.
Son plus récent projet s’est déployé en Amérique centrale, où elle a effectué une résidence de création. «En novembre dernier, j’ai passé dix jours dans une fonderie. J’ai fait couler des choses que j’ai amenées au Guatemala. J’ai pris des pierres là-bas. J’ai cueilli d’autres objets de la nature que j’ai fait couler au Guatemala. J’ai allié tout ça sur place.»
La sculpteure a orienté sa production sur la rencontre et l’interaction entre l’être humain et la nature. La pierre des œuvres sculptées se fusionne au bronze. Des corps et des objets de la nature s’imbriquent, s’entrechoquent et se soutiennent dans une mise en scène de l’onirique.
Quatre mois et demi plus tard, le projet Zone sensible a vu le jour, composé de 18 pièces. L’exposition a été présentée à la galerie El Tunel en mars dernier.
De retour au Québec, Pascale Archambault poursuit sa production dans son atelier à L’Avenir, où elle est établie depuis les dernières années. Elle a d’ailleurs eu un réel coup de cœur pour cette municipalité. «J’avais été invitée par Les jardins lumières pour exposer une sculpture. C’est comme ça que je me suis retrouvée ici. On s’est fait des amis. On revenait tout le temps. Au bout de trois ans, on a trouvé une maison.»
Une des œuvres de Pascale Archambault sera prochainement affichée sur un panneau d’exposition extérieur dans le village de L’Avenir. L’artiste est allée à la rencontre des citoyens dans le cadre d’une activité de médiation.