CULTURE. Une nouvelle saison s’annonce à l’Orchestre symphonique de Drummondville (OSD), transportant le public dans un voyage musical à travers l’Amérique.
«Comme à l’habitude, l’idée est de faire une saison complète avec de la musique que les gens connaissent et de la musique de découvertes. À travers ça, il y a toujours un lien. Ce n’est pas nécessairement à l’avant-plan, mais c’est toujours en filigrane. Cette année, c’est sur la musique des Amériques», fait savoir celui qui est à la tête de l’OSD, Julien Proulx.
Premier arrêt? New York. Dans le cadre du premier Grand concert Canimex, présenté en octobre, l’orchestre interprétera une œuvre signée Samuel Barber et recevra Robert Langevin, flûte solo de l’Orchestre philharmonique de New York, dans un concerto du compositeur québécois Airat Ichmouratov.
«En deuxième partie, on va un peu ailleurs avec une symphonie de Sibelius. Ça faisait longtemps qu’on en avait fait», mentionne-t-il.
En décembre, le couple mythique du monde de la musique Robert Schumann et sa femme Clara Wieck est en vedette. «Il va avoir la quatrième symphonie de Schumann. C’est une œuvre contemporaine sur la relation entre Robert Schumann et Clara Schumann, sa femme. C’était une grande pianiste. Elle a arrêté de composer quand elle s’est mariée. Elle s’est occupée des enfants. Disons que ce n’était pas facile avec Robert. Il avait un problème de santé mentale. Elle a mis cette relation en musique», souligne Julien Proulx, en précisant qu’il s’agit d’une compositrice américaine.
Le tout sera sous la direction du chef invité Andrei Feher. La pianiste Élisabeth Pion accompagnera l’orchestre dans le concerto pour piano de Ravel.
Le troisième concert, intitulé Mes mers intérieures, sort des sentiers battus. «Marianne Lambert est une chanteuse qui est venue il y a plusieurs années. Elle nous a fait part d’un projet personnel, où la musique a été super importante. Comme mère, elle a eu deux enfants dans les dernières années. Elle a aussi vécu deux deuils périnataux, qui l’ont beaucoup affectée. Elle avait envie d’aborder de façon poétique cette question.»
Ce concert multimédia, présenté en février, se veut avant tout lumineux. La soirée se conclura par la présentation de la 2e symphonie de Kurt Weill.
La série des Grands concerts Canimex se poursuit avec Les 4 saisons de Buenos Aires. Le compositeur de tango Astor Piazzolla propose une version des quatre saisons de Vivaldi à l’image de sa ville.
Les musiciens ne seront pas seuls sur la scène. «On est super chanceux de recevoir Kerson Leong. C’est l’un des plus extraordinaires violonistes en ce moment. C’est un musicien qui joue avec un instrument de Canimex. Il est venu quelques fois à l’orchestre», dit Julien Proulx.
La 8e symphonie de Beethoven complètera la soirée.
La saison termine en grand. Le pianiste Charles Richard-Hamelin revient en force avec le deuxième concerto de Brahms, après avoir présenté le 1er concerto du même compositeur il y a quelques années à Drummondville. «Ça dure 45 minutes. C’est un monument extraordinaire. C’est d’une grande beauté. Tout ça, avec un des grands pianistes qu’on a au Québec en ce moment.»
Le public pourra entendre un autre chef-d’œuvre, soit les Danses symphoniques de Rachmaninov.
Des causeries ludiques et vivantes
L’OSD a concocté trois causeries musicales, présentées au Complexe Swift à Drummondville. Musique, ambiance festive, amour, vengeance seront au rendez-vous pour la première causerie musicale de la saison, le 26 septembre prochain.
«On va parler de la place de la musique classique au cinéma. On va s’intéresser aux stéréotypes. Il y a toujours de grandes scènes d’amour à l’opéra ou des psychopathes qui sont en train de préparer un meurtre sordide en écoutant de la musique classique. En même temps, ça va être un concert meurtres et mystères. Un musicien va mourir sur scène. Il va falloir que le public découvre qui est le meurtrier.»
En lien avec la thématique de la saison, Musiciens en exil se penche sur les compositeurs qui ont fui l’Europe pour s’installer en Amérique, échappant aux grands conflits européens tels que la Deuxième Guerre mondiale ou la révolution russe.
La dernière causerie musicale est en collaboration avec la compagnie de danse Mackinaw. «Dans La gigue au disco, on va explorer à travers la musique classique et folklorique le lien entre la danse et la musique qui a toujours existé, de la danse baroque et de la danse de la Renaissance jusqu’au 20e siècle avec le disco», explique Julien Proulx, en ajoutant que les danseurs de Mackinaw seront de la partie.