Un atelier pour «décoincer» les auteurs une fois sur scène

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Par William Hamelin
Un atelier pour «décoincer» les auteurs une fois sur scène
Des auteurs drummondvillois ont suivi un atelier de douze heures pour mieux interpréter un texte littéraire devant un public. (Photo : William Hamelin)

LITTÉRATURE. Ce week-end s’est tenu l’atelier interprétation d’un texte littéraire au Pub La Sainte Paix. Réunissant près d’une dizaine d’auteurs drummondvillois, l’organisme PromoLire a mis en place cette formation pour leur permettre de mieux livrer un ouvrage devant un public.

Sur place, plusieurs auteurs relisaient leur texte qu’ils s’apprêtaient à présenter devant la foule restreinte du resto-bar de la rue Heriot. Yvan Ouellette fait partie des neuf participants de cet atelier sortant de l’ordinaire.

Celui qui est à la fois scénariste et professeur confie qu’il a appris bien des choses durant cette formation donnée par la directrice d’acteur et metteuse en scène Sasha Dominique. «Ce que j’ai le plus appris c’est de mieux comprendre son propre texte pour pouvoir mieux le lire. Souvent, on sait ce que l’on a écrit, mais avec elle, on a maintenant des outils pour y voir plus clair sur ce qu’on veut dire aux gens», reflète-t-il.

Yvan Ouellette en train d’interpréter son texte sous le regard attentif de Sasha Dominique et du public. (Photo : William Hamelin)

Durant 12 heures, du 21 au 22 septembre, les neuf auteurs ont acquis des connaissances sur la projection de la voix, la diction, la respiration et l’interprétation orale d’un texte. Selon Sasha Dominique, les participants ont eu la chance de travailler sur leur confiance en eux et d’appréhender le stress au moment de livrer un extrait de leur ouvrage sur scène.

«Je leur ai dit que je ne veux pas sentir qu’ils sont en train de lire leur texte. «Vous allez le jouer et ressentir les mots!» Je voulais qu’ils trouvent l’intention et le message qu’ils essayent de transmettre aux gens et rendre le tout plus vivant sur scène», détaille-t-elle.

De Gatineau à Drummondville

Sasha Dominique est originaire de Gatineau. La première fois qu’elle a donné cette formation, elle était destinée aux auteurs de la région de l’Outaouais.

«Le conseil de la culture de Gatineau m’a dit que des auteurs voulaient avoir une façon de vaincre leur peur de la scène et sentir que leur texte pourrait être plus vivant; faire mieux passer les mots pour que le lecteur soit plus captivé. C’est ainsi que j’ai mis en place l’atelier», raconte-t-elle.

La cofondatrice de l’organisme PromoLire, Louise Boucher, alias Lou Benedict, explique que c’est parce qu’elle a entendu parler de cette formation, il y a un an, réservé aux auteurs de la région, qu’elle a voulu l’amener dans son coin de pays. Après plusieurs mois d’organisation avec la Ville et le ministère de la Culture, ils ont réussi à la faire venir à Drummondville.

Mme Boucher confie que beaucoup d’écrivains drummondvillois étaient enthousiastes de participer à l’atelier. Bernard Marquis, alias Ben Morris, et elle ont également participé à cette formation plus que nécessaire pour eux.

Bernard Marquis et Louise Boucher en compagnie de leur formatrice Sasha Dominique. (Photo : William Hamelin)

«Les gens ont été transformés en l’espace d’une journée avec Sasha Dominique. Manifestement, elle sait comment nous décoincer. Si on écrit Ben Morris et moi, c’est pour que nos histoires voyagent et on n’a pas nécessairement appris à lire nos histoires et à les livrer oralement. On a bien fait la différence entre lire un texte et l’interpréter. On avait besoin de ses outils», avoue-t-elle.

L’autrice drummondvilloise pense que cette formation servira les auteurs dans des situations où ils doivent partager un extrait de leur texte pour donner un aperçu à des lecteurs comme dans une rencontre de la culture dans une école ou avec des groupes de lecteurs sur les réseaux sociaux.

De son côté, Sasha Dominique aimerait pousser le concept ailleurs et vers d’autre corps de métier; d’autres personnes n’étant pas habituées à la scène ou au public. Le rendez-vous pourrait revenir l’année prochaine si l’expérience en est concluante.

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