MAGAZINE. De la Nouvelle-Écosse au Panama, des îles Galápagos aux îles Fidji, de Bali à l’Afrique du Sud, de la Namibie aux Bermudes : Julien Chamberland a bouclé un tour du monde à bord du Picton Castle, un voilier à trois-mâts. Retour sur un voyage qui s’est échelonné sur 430 jours.
Le Drummondvillois œuvre dans le domaine de la mécanique marine depuis huit ans. Celui qui a grandi au bord de la rivière Saint-François a toujours adoré les plans d’eau. Julien Chamberland a fait ses débuts aux Îles-de-la-Madeleine en travaillant en tant qu’huileur sur les bateaux de croisière et les cargos.
En quête d’aventures, il s’est envolé vers l’Irlande. «J’ai habité sur un voilier pendant deux ans. Je travaillais comme mécanicien d’autobus là-bas. J’ai commencé à être bénévole sur le grand voilier à Dublin. Après ça, j’ai été engagé pendant un an», raconte-t-il.
Lorsque la crise sanitaire a secoué la planète, Julien Chamberland a fait le choix de revenir sur le continent américain. Dans les mois suivants, le Drummondvillois a continué d’accumuler de l’expérience dans le domaine.
Une annonce particulière a retenu son attention. Le Picton Castle était à la recherche d’un ingénieur en chef pour réaliser un tour du monde en mer. Julien Chamberland a saisi sa chance. À son plus grand bonheur, il a obtenu le poste.
Une expérience marquante
L’aventure de Julien Chamberland à bord du Picton Castle a débuté en septembre 2022. Il s’est d’abord rendu en Nouvelle-Écosse pour préparer la traversée. «Il fallait remettre la salle des machines en marche. Le bateau était arrêté pendant quatre ans», indique-t-il.
Le grand voilier s’est engagé sur les flots quelques mois plus tard vers les îles du Pacifique. Chaque destination a été marquante à sa manière. Julien Chamberland a été en contact avec toutes sortes de cultures. Le navire a fait quelques arrêts en chemin.
Le Drummondvillois a de bons souvenirs en lien avec son passage au Vanuatu, un archipel de 83 îles qui s’étend sur 1300 kilomètres. «On a visité une île au Vanuatu. Il y a encore des tribus là-bas. Il y a un chef, beaucoup d’enfants. Il y avait des canots en bois. Les habitants sont sympathiques. On a amené des choses et on a fait des journées d’échanges. Les couteaux étaient très populaires. On a eu des mâchoires de sanglier avec de grosses cornes», se remémore l’homme de 37 ans.
«Ils nous ont fait une cérémonie avant de partir. Ils ont fait leur recette de kava. C’est un jus avec des racines. Ça goûte la terre», complète-t-il.
Ensuite, le navire s’est engagé vers l’Australie. Le tour du monde s’est poursuivi à Bali, à l’île de la Réunion, puis en Afrique du Sud, Sainte-Hélène, les îles des Caraïbes et les Bermudes.
Au fil du périple, de solides amitiés ont vu le jour entre les membres de l’équipage. Le voyage s’est terminé en juillet dernier. «C’est une fierté d’avoir fait tout ça et d’avoir été responsable de la salle des machines. Le moteur principal date de 1965», fait savoir Julien Chamberland.
Le Drummondvillois attend sa prochaine aventure avec impatience. «Je retourne sur le même bateau avant l’hiver. Le prochain départ est en avril 2025. C’est un voyage de 13 mois vers le sud du pacifique.»
Un navire qui a du vécu
Le Picton Castle est un bateau empreint d’une riche histoire. Le grand voilier a été construit en 1928 sur un chantier naval en Angleterre, comme chalutier de pêche à vapeur. Juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le navire a été enrôlé dans la Royal Navy. L’embarcation a servi de dragueur de mines ainsi que d’escorteur de convoi.
Après la guerre, l’embarcation est retournée chez ses propriétaires d’origine, retrouvant ses fonctions de chalutier de pêche pendant au moins une dizaine d’années. Éventuellement, le moteur à vapeur a été remplacé par un moteur diesel.
En 1991, le capitaine Daniel Moreland a fait l’acquisition du Picton Castle en Norvège. Le voilier a été emmené à New York aux États-Unis pour ensuite aboutir en Nouvelle-Écosse au Canada. Le capitaine a réaménagé le voilier pour en faire un navire-école. Au fil des ans, le Picton Castle a accueilli plus de 2500 stagiaires sur ses ponts et a parcouru environ 300 000 milles. Les membres d’équipage stagiaire sont accompagnés par un équipage expérimenté afin d’apprendre les rouages du métier.
Le Picton Castle en chiffres
– 55 mètres de longueur
– 1180 mètres carrés de voile
– 205 cordages différents