Festival de la poutine : l’envers du décor

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Par Emmanuelle LeBlond
Festival de la poutine : l’envers du décor
Les bénévoles travaillent avec bonne humeur durant le chargement de la remorque. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CULTURE. Chaque année, le comité organisateur du Festival de la poutine de Drummondville fait de la magie pour métamorphoser le stationnement du centre Marcel-Dionne en piste de danse géante, grâce au coup de pouce des bénévoles et des collaborateurs.

Lundi 19 août, 9 h. Une poignée de bénévoles arrive au Complexe Swift, à bord de la même voiture. Direction? L’entrepôt. Les acolytes rigolent entre eux. L’ambiance est conviviale. Chaque année, ces trois mousquetaires prennent une semaine de vacances pour s’impliquer au sein du festival. Au fil des ans, une complicité s’est développée entre eux.

L’équipe transporte le module de jeux pour les enfants. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Ici, il n’y a pas de place pour l’improvisation. Tout le monde connaît son rôle. Chacun d’entre eux prépare la marchandise avant la venue de la remorque de 53 pieds.

Un premier chargement a été effectué la veille. Un deuxième est imminent.

«On a chargé les longues palettes hier après-midi. Ce matin, il y a quelqu’un qui est venu chercher la remorque. Le chauffeur l’a amenée au centre Marcel-Dionne. On a déchargé le stock», explique François Tremblay, bénévole depuis belle lurette.

Dans l’entrepôt, l’équipe se met rapidement au boulot. Alexandre Parr, membre du comité organisateur et responsable du montage, fait son entrée quelques minutes plus tard, s’assurant du bon déroulement des opérations.

Ce dernier constate que les méthodes de travail ont évolué au fil du temps. «Avant, on transportait pratiquement tout à bras. Un moment donné, on a découvert les chariots élévateurs. On met tout sur des palettes», dit-il.

Alexandre Parr a mis la main sur un banc autographié par les humoristes du Festival de la blague. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Les conditions météorologiques pluvieuses ont forcé le groupe à s’adapter. Certains équipements ont été amenés sur le site plus tardivement pour éviter qu’ils soient mouillés. «Pour le montage, c’est l’une des premières années où on travaille sous la pluie. Habituellement, il fait pas mal tout le temps beau. On est chanceux depuis qu’on est au centre Marcel-Dionne. Au parc Woodyatt, certaines années ont été catastrophiques. Une fois, on a vidé les quincailleries pour mettre des contre-plaqués dans la boue», se remémore François Tremblay.

L’entrepôt est une réelle caverne d’Alibaba. On y retrouve des trésors, comme le musée des Trois Accords ou certains souvenirs du Festival de la blague. «Avant, c’était notre entrepôt d’instruments, fait savoir Alexandre Parr, qui est également le guitariste du groupe. Nos techniciens viennent tous de Montréal. Ils faisaient la route jusqu’ici juste pour ça. Maintenant, tous nos instruments sont à Montréal. On utilise l’espace pour le Festival de la poutine.»

Un travail colossal

Le montage du site représente un travail colossal. Tout prend forme en l’espace de trois jours. «Il n’y a rien au début. À la fin, on a un festival», indique Alexandre Parr.

La scène principale se déploie. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’organisation d’un tel événement n’est pas une mince affaire. Les membres des Trois Accords ont appris sur le tas. «On s’est lancé sans regarder. On a pris aucun conseil de personnes, affirme-t-il, en riant. On a commencé comme si on organisait une grosse fête. On l’a subi une première fois. Ça nous a permis de comprendre ce qu’il se passe. On était déjà formé dès la deuxième année.»

Sans contredit, la clé de la réussite réside dans le travail d’équipe. Une centaine de bénévoles met la main à la pâte. «L’équipe est pratiquement la même depuis dix ans. Chaque année, on a hâte au festival pour retrouver les bénévoles et les collaborateurs. Ça nous fait des retrouvailles.»

Un casse-tête à grande échelle

Scènes, équipements, décorations, tentes, frigidaires, module de jeux : tout est transporté par camions. Le Garage Demers représente une mine d’or pour le Festival de la poutine. «C’est l’ancien entrepôt du Mondial des cultures. On a récupéré des vestiges du festival comme des comptoirs, des tables et des chaises», informe Alexandre Parr.

Les Serres Binette figurent également à la liste des arrêts. Une cinquantaine de plantes sont apportées sur le site. «On est dans un stationnement bétonné. S’il fait très chaud, ça prend des zones pour baisser la température. On s’est rendu compte que la meilleure façon est d’ajouter des plantes et du tapis de gazon. Ça marche très bien.»

La tente V.I.P. est en cours d’assemblage.(Photo : Ghyslain Bergeron)

En somme, tous les éléments s’assemblent comme un casse-tête. «C’est toujours impressionnant de voir le résultat une fois que c’est monté», remarque Alexandre Parr.

Le site ouvre ses portes le jeudi à 17 h. Et la partie ne fait que commencer. «Tous les bénévoles sont mis aux bonnes places. On donne les informations importantes. C’est un nouveau shift qui commence. C’est vraiment un feu roulant.»

Place à la 17e édition

La 17e édition du Festival de la poutine se tiendra du 22 au 24 août. Pas moins de 18 spectacles seront présentés sur les deux scènes. Un éventail de styles musicaux sera à l’honneur. Un total de dix poutiniers prendront part à la fête.

C’est Ludovick Bourgeois qui brisera la glace sur la scène principale en interprétant les succès des BB. Le trio Loud Lary Ajust sera en vedette sur la scène Hydro-Québec.

Les Trois Accords troqueront leur chapeau d’organisateur pour celui d’artiste. Ceux qui sont à la tête de l’événement présenteront un spectacle, vendredi.

Samedi, c’est nulle autre Daniel Bélanger qui est la tête d’affiche de la soirée.

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