BÉNÉVOLAT. De nombreux bénévoles ont pris part aux préparatifs et ont veillé à la bonne tenue du Festival de la poutine depuis ses tout débuts en 2008. Parmi eux, un Français est revenu d’année en année pour aider volontairement à l’événement emblématique de Drummondville.
Michaël Marie habite à Paris. Chaque année, il arrive à trouver une place dans son emploi du temps de coordinateur général dans l’événementiel pour assister et apporter son aide au Festival de la Poutine. Il affirme n’avoir manqué aucune édition, à l’exception de celle de 2020, annulée à cause de la pandémie de COVID-19.
Le Parisien de 46 ans se souvient qu’il est venu pour la première fois au Québec, en 2002, alors qu’il travaillait comme régisseur de tournée pour le groupe Tryo. Il a rencontré les membres du groupe Les Trois Accords et s’est lié d’amitié avec eux en 2004, lorsqu’ils étaient tous sous la même maison de disques.
Au moment où le groupe québécois entamait sa tournée en France l’année suivante, Les Trois Accords ont demandé à Michaël Marie s’il pouvait les aider dans leur tournée. Il a accepté et a continué à collaborer avec eux dans l’Hexagone pendant deux ans.
Puis, en 2008, les membres du groupe ont décidé de monter la première édition du Festival de la Poutine. «Ils m’ont demandé si je pouvais venir les aider avec mon expérience pour monter des festivals comme je l’ai souvent fait. J’ai dit oui et c’est là où tout a commencé», raconte le Parisien.
Depuis, Michaël Marie est passé en l’espace de 16 ans du rôle de régisseur, où il accueillait les groupes de musique pour leur répétition et veillait à ce qu’ils jouent à l’heure, à celui de directeur de l’équipe chargée de la mise en place des infrastructures du site.
Amitié et fraternité
Au cours des années d’existence du festival drummondvillois, Michaël Marie est encore le plus ancien bénévole au sein de l’équipe. Il confie que l’une des raisons pourquoi il revient à chaque édition est pour pouvoir revoir ses amis qu’il s’est faits au fils du temps.
«[J’ai] une amitié qui est indéfectible avec les Québécois. Ce sont mes amis pour la vie et on n’a même pas besoin de se le dire. C’est naturel à chaque fois qu’on se voit chaque année», exprime-t-il.
Ce n’est pas moins d’une cinquantaine de personnes qu’il recroise à chacun de ses séjours annuels au Québec. «Entre Les Trois Accords et les gens de la Ville comme les préposés, les électriciens, les gars de la voirie et du service des loisirs, tout le monde me connait! [Le festival] me permet de conserver les liens que j’ai créés ici. Je ne vis pas une double vie, mais j’ai vraiment trouvé un pays d’adoption avec le Québec», confie le Français d’origine.
Ce qui marque le plus Michaël Marie lors de son volontariat au festival, c’est aussi l’énergie de fratrie et de sympathie au sein de l’équipe des bénévoles qu’il ne retrouve pas nécessairement toujours en France.
«Durant le festival, tout se passe bien et [quand il y a des soucis], ça se négocie facilement. J’adore ça parce qu’en France, quand les choses deviennent compliquées [dans l’organisation d’un événement], on a souvent tendance à hausser le ton, alors qu’ici ça n’arrive jamais», explique le Parisien.
Le quadragénaire a dernièrement participé pendant cinq semaines à l’organisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Il croit que le rôle des bénévoles dans ce genre d’événement est indispensable.
«Ce qui fait la force du bénévolat, c’est que les gens veulent participer et contribuer à l’événement. Par exemple, à Drummondville, les mecs prennent une semaine de vacances dans leur année juste pour venir travailler avec nous bénévolement parce qu’ils ont une ferveur à participer», précise-t-il.
Michaël Marie espère revenir contribuer bénévolement au Festival de la poutine aussi longtemps qu’il le pourra. «Au mois d’août, il ne se passe rien en France. Même si je recevais une proposition d’un job mieux payé, je pense que je refuserais parce que je suis toujours resté fidèle», termine-t-il.
Ses quelques moments marquants au fil des ans
Lors des premières années au parc Woodyatt, le Parisien se souvient que lui et ses collègues ne pensaient pas à se mettre de la crème sur les cuisses pour éviter les frottements durant les longues journées de travail jusqu’au jour où ils en ont eu assez d’avoir les cuisses toutes rouges.
En 2022, lors de la 15e édition du festival, Simon Proulx des Trois Accords a fait monter sur scène toute l’équipe des bénévoles au moment de la chanson Saskatchewan. «Il nous a regardés dans les yeux et nous a tous remercié pour notre travail. C’était un de mes moments les plus touchants et émouvants du Festival pour moi», témoigne Michaël Marie.
Son moment le plus émouvant l’année passée a été le concert des Cowboys fringants puisque c’est un groupe qu’il a connu personnellement dans son métier de régisseur au Québec.
