DUATHLON. Maxime Lemire peut maintenant se targuer d’être dixième au monde dans sa catégorie d’âge. Au-delà de sa performance, le Drummondvillois ressort grandi de l’expérience qu’il vient de vivre à Townsville, en Australie.
Dans le cadre du championnat mondial de duathlon, Maxime Lemire a percé le top dix chez les hommes de 35 à 39 ans. L’athlète qui fêtera bientôt ses 35 ans a complété le parcours de 10 kilomètres de course à pied, 40 kilomètres de vélo et 5 kilomètres de course à pied avec un temps de deux heures et sept minutes.
«Je ne connaissais pas les autres participants, alors je n’avais pas nécessairement d’attentes, a expliqué Maxime Lemire dans un entretien téléphonique avec L’Express. De finir en plein milieu du classement, c’est plus qu’espéré pour moi. Je suis vraiment content. C’est incroyable!»
Ce résultat est d’autant plus satisfaisant pour Maxime Lemire qu’il a été ralenti par des blessures au muscle ischiojambier et aux adducteurs subies quelques semaines avant cette compétition. Pour être en mesure de participer à l’épreuve, le père de famille a dû ralentir le volume de son entraînement.
«Pour les premiers dix kilomètres, je voulais commencer de façon un peu plus conservatrice. Je voulais essayer de garder de l’énergie pour la suite de la course, mais ça ne s’est pas passé comme ça finalement! Quand tout le monde part en même temps, on dirait que l’engouement embarque. Tu veux donner le meilleur de toi-même. Je suis parti avec l’énergie que j’avais», a raconté Maxime Lemire.
S’il a finalement réalisé l’un de ses meilleurs temps en carrière sur cette distance, l’agent de développement chez Loisir Sport Centre-du-Québec a vite commencé à ressentir les effets de ses blessures.
«Il était temps que ça finisse! Je commençais à avoir les jambes lourdes, mais j’avais encore de l’énergie pour le vélo. C’était un parcours à la fois technique et rapide, avec 12 kilomètres sur le plat. J’avais de très bonnes jambes et j’ai fait une belle transition», a indiqué celui qui a réussi un record personnel dans cette portion de l’épreuve.
En délaissant sa monture pour s’attaquer à la dernière course de cinq kilomètres, Maxime Lemire était conscient que des moments exigeants l’attendaient.
«C’est là que la partie la plus mentale a embarqué. Je savais que ce serait difficile, parce que blessure ou non, tu as beaucoup de kilomètres dans les jambes. J’ai plus essayé d’en profiter, quitte à ralentir le tempo un peu. Les deux derniers kilomètres ont été difficiles pour les jambes. Ça a été une bonne portion de travail mental.»
En voyant le fil d’arrivée se dessiner à l’horizon, Maxime Lemire a ressenti une immense vague d’émotions et de fierté monter en lui.
«Sur le parcours, tout le monde s’encourage. Les spectateurs sur le côté te supportent, que tu sois Canadien, Britannique ou Américain. Ça te donne un petit avantage pour finir. Et quand tu franchis la ligne d’arrivée, je pense qu’il n’y a pas de plus beau moment que ça! Après 11 mois d’entraînement, c’était si beau de traverser la ligne», a-t-il exprimé.
Un événement rassembleur
Sur un total de 405 concurrents, tous âges confondus, Maxime Lemire s’est classé en 71e position. Pour le Drummondvillois, cette aventure en sol australien va toutefois bien au-delà de la performance sportive.
«Ce que je retiens le plus de cette expérience, ce sont les gens qu’on rencontre et les amitiés qu’on développe. J’ai rencontré des gens exceptionnels ici. Je me suis fait des amis du Canada, mais aussi de la Grande-Bretagne et des autres pays. J’ai vécu des moments extraordinaires qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. C’est dans ces moments-là que tu te rends compte à quel point le sport est rassembleur», a relaté celui qui, en compagnie de sa conjointe, en a aussi profité pour assister à un match de rugby et visiter la région de Brisbane.
Entraîneur de triathlon au sein du club Triomax junior, Maxime Lemire souhaite par ailleurs que son histoire de persévérance devienne une source d’inspiration pour ses jeunes athlètes.
«Les jeunes que je coache, ils me donnent de l’énergie pour continuer et performer. À l’inverse, je trouve ça le fun qu’ils aient un modèle. On les pousse, mais de voir un entraîneur qui a des objectifs comme ça, c’est positif pour eux. Chacun à notre manière, je pense qu’on est capable de se pousser vers le plus haut», a lancé celui qui s’implique également au sein de la délégation centricoise pendant les Jeux du Québec.
En plus de ses entraîneurs et des professionnels qui ont pris soin de ses blessures, Maxime Lemire a tenu à remercier tous ceux qui l’ont soutenu au cours des derniers mois, tant financièrement que par leurs mots d’encouragement.
C’est en se classant en tête de sa catégorie lors d’une compétition disputée à Montréal l’an dernier que Maxime Lemire s’est qualifié pour cette épreuve. Le mois prochain, il tentera d’obtenir son laissez-passer pour l’édition 2025 de cette compétition, qui se déroulera en Espagne. Cette année, trois places seront disponibles par catégorie d’âge.
Réunissant plus de 3000 athlètes de différents niveaux, les championnats mondiaux de World Triathlon regroupent plusieurs disciplines dérivées du triathlon. Outre le duathlon sur distance sprint et standard, on retrouve notamment le cross triathlon, l’aquathlon, l’aquabike et le paratriathlon.