TRANSPORTS. Après plusieurs revirements, le système de vélopartage piloté par le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ) doit démarrer cet automne sous forme de projet-pilote en prévision d’un lancement complet à l’été 2025.
Rappelons qu’en avril 2023, le CRECQ et Promutuel Assurance Centre-Sud ont annoncé que deux stations et six vélos électriques seraient accessibles en libre-service à Drummondville dès l’été. Entre-temps, le fournisseur, Bewegen Technologies, a fait faillite et forcé la recherche d’un nouveau partenaire. En septembre 2023, le CRECQ a fait savoir qu’un nouveau fournisseur, Vélo-Transit, a été trouvé. Cependant, la nature du projet a été modifiée afin de viser d’abord les entreprises. Ainsi, Promutuel s’est retiré. Le projet avec Vélo-Transit a ensuite dû être abandonné puisqu’il ne convenait pas à Ressources naturelles Canada, principal bailleur de fonds.
Maintenant, le CRECQ se tourne plutôt vers un projet-pilote qui vise à sensibiliser les citoyens à l’utilisation des vélos électriques pour les déplacements utilitaires. Après avoir remodelé l’idée, le Conseil a déposé une demande de subvention au programme Action-Climat Québec pour un nouveau projet appelé Vélo de courtoisie.
Seulement 16 des quelque 300 demandes soumises ont obtenu du financement, dont celui du CRECQ. Un montant de 236 814 $ lui a été accordé sur trois ans. Celui-ci couvre environ 50 % du budget estimé. L’organisme est donc à la recherche de partenaires afin de boucler le financement.
«Dans un brassage d’idée, on a pensé aux ateliers de mécanique automobile, comme les garages ou les concessionnaires, a exposé Éric Perreault, directeur de projets. Lorsqu’on y fait réparer sa voiture, on peut se faire prêter un véhicule de courtoisie. Alors, pourquoi ne pas offrir le prêt d’un vélo? Ainsi, on proposera un kit qu’on mettra à la disposition des ateliers volontaires. Ils auront alors des vélos électriques qui seront à la disposition de leurs clients.»
Le CRECQ cherche maintenant à recruter des ateliers mécaniques et des concessionnaires qui voudront proposer des vélos de courtoisie à leurs clients.
L’aspect de la sensibilisation prendra aussi une grande place au sein de Vélo de courtoisie. Lors d’activités auprès de la population, le CRECQ propose des activités ludiques qui permettent d’en apprendre plus sur le sujet. «C’est essentiel de sensibiliser les gens. Seulement les aspects légaux sont méconnus. Le casque est obligatoire, on ne peut pas écouter de musique en roulant et il faut respecter la vitesse maximale de 30 kilomètres à l’heure. Peu de gens savent tout ça», souligne Andréanne Blais, directrice générale du CRECQ.
Cibler les usages
Le CRECQ attend une réponse concernant une autre demande de financement, au Fonds pour dommage à l’environnement, qui permettrait d’élargir le vélopartage aux entreprises, aux familles, pour la livraison de petits colis sur de courtes distances, comme les prescriptions de pharmacie, et qui prévoirait l’installation de casiers à vélo sécurisés.
«Au lieu de privilégier le libre partage, on a décidé de cibler des usages spécifiques. Par exemple, une famille pourrait emprunter un vélo électrique muni d’un cargo à l’avant et l’utiliser pendant quelques semaines», dit la directrice générale.
Le CRECQ entretient toujours le souhait, d’un jour, déployer des stations de vélo libre-service un peu partout en ville. «Ça va se faire. En ce moment, ce sont de plus grosses villes qui en ont, mais ça commence à se répandre un peu plus. Le volet touristique a aussi un impact. Il y a des hôtels au Québec qui offrent déjà des vélos à leurs clients. C’est un autre aspect à observer», signale Éric Perreault.
À l’heure actuelle, le CRECQ tente de créer la demande en déployant son service Vélo de courtoisie. Il tente de mettre en place des infrastructures qui aideront à la stimuler. Selon lui, il sera ensuite plus facile de proposer un plus grand projet et d’obtenir du financement pour le lancer.