Motel agricole : un rare coup de pouce

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Par Louis-Philippe Samson
Motel agricole : un rare coup de pouce
Samuel Moreau déménage sa production d’arbres à noix de Val-Racine à Saint-Germain-de-Grantham pour s’intégrer au motel agricole de la Pépinière Janelle. (Photo : Louis-Philippe Samson)

AGRICULTURE. Le concept de motel agricole semble être une solution efficace pour permettre à de jeunes agriculteurs de lancer leur production. C’est du moins l’avis du premier locataire de celui de la Pépinière Janelle.

Samuel Moreau est le premier agriculteur à avoir répondu à la proposition de l’entreprise de Saint-Germain-de-Grantham. Il a pris contact avec la Pépinière Janelle après avoir vu une annonce sur la plateforme Marketplace de Facebook. Pour le producteur d’arbres à noix, louer une terre lui permettra d’améliorer sa capacité de production par rapport à ce qu’il pouvait accomplir sur sa terre actuelle.

Samuel Moreau a réservé un hectare du motel agricole. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«J’ai ma maison avec un grand terrain, mais on a des problèmes d’eau. Il n’y en a pas suffisamment pour soutenir mes arbres. Ici, il y a la rivière qui va nous fournir. La vente de mes arbres était plus difficile aussi. J’ai mon site web, mais je commence à peine. J’avais un enjeu de visibilité. En étant maintenant dans une pépinière déjà établie, ça va me permettre de me faire connaître. C’est rare qu’on nous offre de l’aide», souligne M. Moreau.

L’agriculteur de 36 ans a d’ailleurs déjà commencé à aménager son espace et y déménager ses dizaines de milliers de plants d’une cinquantaine de variétés de noix. Il transfère donc son entreprise, la Pépinière L’arbre et ses noix, de Val-Racine, au pied du mont Mégantic, à Saint-Germain-de-Grantham, soit à près de 150 kilomètres.

«J’ai investi près de 200 000 $ depuis que j’ai commencé à cultiver chez moi et il aurait fallu que je débourse encore environ 20 000 $ pour régler mon problème d’eau. J’ai décidé de tout amener ici parce que je gagne aussi l’équivalent d’un mois de croissance chaque année. Le printemps est plus tôt et l’automne plus tard. Je vais aussi pouvoir cultiver plus de variété parce que le gel est moins intense», explique Samuel Moreau, rencontré alors qu’il installait ses plans de noisettes dans son nouveau champ.

De jeunes arbres de noisettes que cultive Samuel Moreau. (Photo : Louis-Philippe Samson)

Il voit cette opportunité comme un possible tremplin. «Je peux autant me servir du motel comme une façon de me propulser que comme un endroit où je pourrais rester à long terme. Jusqu’à maintenant, je trouve que ça va bien ici. En même temps, une fois bien installé, ça ne sert à rien de déménager», indique Samuel Moreau, en estimant qu’il produira à plein rendement d’ici deux ans.

Du côté de la Pépinière Janelle, le propriétaire, Éric Janelle, soutient que la tarification est établie selon une durée de cinq ans. Au terme de chaque tranche, les prix de location seront révisés.

Un second jeune producteur, qui souhaite se lancer dans la production maraichère, a aussi amorcé des démarches pour s’installer dans le motel de Saint-Germain-de-Grantham.

 

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