Le glanage et ses multiples avantages

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Par Emmanuelle LeBlond
Le glanage et ses multiples avantages
L’organisme Meilleur après a mené une activité de glanage aux Jardins VMO, jeudi avant-midi. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

COMMUNAUTÉ. En cette saison exceptionnelle pour le bleuet, les champs regorgent de petits fruits bleus. Les Jardins VMO ont ouvert leurs portes à l’organisme Meilleur après, jeudi, à l’occasion d’une activité de glanage. L’objectif est de lutter contre le gaspillage alimentaire et de redonner au suivant.

Les champs se sont parés de leur manteau bleu plus tôt qu’à l’habitude. La saison a été à la fois hâtive et abondante. «L’année passée, ce n’était pas une bonne année pour les bleuets. C’était pitoyable, fait savoir le propriétaire des Jardins VMO, Jean Olsthoorn. Cette année, la quantité de fruits dans la bleuetière est excellente au niveau de la récolte. Il y a quand même beaucoup de gens qui sont venus à l’autocueillette. Il en reste encore. J’ai offert à Chantale Madore de l’organisme Meilleur après de venir.»

Cette entreprise d’économie sociale en sécurité alimentaire s’y connaît en glanage. Il s’agit d’une activité qui consiste à ramasser ce qui reste dans les champs ou les arbres fruitiers une fois que le producteur a terminé sa récolte. Autrement, ces fruits et ces légumes auraient été gaspillés.

Danielle Lacerte était épatée par l’abondance de bleuets dans les champs. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

«On organise des activités de glanage. Normalement, ça dure un maximum de trois heures. Une fois sur les lieux, les cueilleurs récoltent le plus de fruits qu’ils peuvent selon leur rythme. Ça reste une activité et non une corvée. Par la suite, il y a un partage qui se fait. Un tiers reste au cueilleur, l’autre tiers revient au producteur et le dernier tiers est remis à l’organisme», explique Chantale Madore, directrice générale et fondatrice de Meilleur après.

Une poignée de citoyens ont participé à l’activité, jeudi avant-midi. Même si les Jardins VMO sont spécialisés en canneberges, les propriétaires possèdent 600 arbustes de bleuets à Drummondville.

La bonne humeur était au rendez-vous. D’un côté, Danielle Lacerte cueillait avec minutie les petits fruits, utilisant une technique bien à elle. «Je mets mes deux mains de chaque côté de la branche. Je récupère les bleuets et je les dépose dans la chaudière», indique-t-elle.

La sexagénaire était épatée par la quantité débordante de bleuets dans le champ. «Ça vaut la peine de venir. Il y en a beaucoup. Ils sont gros. C’est merveilleux!»

Michel Grandmont et son fils Félix, âgé de 15 ans, ont participé à l’activité. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

De l’autre côté, Michel Grandmont et son fils Félix, âgé de 15 ans, se livraient une compétition amicale, remplissant leur contenant respectif à une vitesse phénoménale. C’est une façon pour l’homme de 48 ans d’initier son garçon au bénévolat.

Le glanage permet également de briser l’isolement et de renforcer les liens sociaux. C’est d’ailleurs le cas de Mohamed Sapy. Le Marocain en était à sa troisième activité de glanage. «Ça fait dix mois que je suis au Canada. J’habite à Drummondville avec ma conjointe et mes deux filles. À l’origine, je suis soudeur. Une compagnie de Saint-Germain-de-Grantham m’a recruté», raconte-t-il.

La fin de semaine dernière, il a récolté des bleuets avec sa famille. Il en a profité pour cuisiner des tartes.

Soulignons que l’organisme Meilleur après effectue de la récupération, de la transformation et de la distribution alimentaire. L’entreprise concocte toutes sortes de repas prêts à manger dans ses locaux situés à Notre-Dame-du-Bon-Conseil, qui sont entre autres distribués dans les camps de jour durant la saison estivale. Dès la rentrée, les élèves de Notre-Dame-du-Bon-Conseil et de Sainte-Brigitte-des-Saults auront accès également aux services de l’organisme.

Est-ce que d’autres activités de glanage sont prévues au cours de l’été? «Je n’en ai pas en vue, mais ça peut venir vite.  Je vais communiquer avec les producteurs pour leur dire qu’on est disponible. La saison devrait être bonne», conclut Chantal Madore.

L’implication sociale permet à Mohamed Sapy de faciliter son intégration. (Photo: Emmanuelle LeBlond)
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