La SPA Drummond est pleine à craquer

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Par Emmanuelle LeBlond
La SPA Drummond est pleine à craquer
Une hausse de 30 % des abandons d'animaux a été enregistrée en comparaison avec les chiffres de 2019. (Photo : Emmanuelle LeBlond)

ANIMAUX. Alors que le nombre de chiens et de chats abandonnés ne cesse d’augmenter, la Société protectrice des animaux de Drummond (SPAD) a atteint sa pleine capacité. 

«C’est exceptionnel ce qu’on vit», lâche le directeur général du refuge, Philippe Labonté.

Les refuges à travers la province sont touchés par un abandon massif d’animaux de compagnie. La MRC de Drummond n’y fait pas exception. Une hausse de 30 % des abandons d’animaux a été enregistrée en comparaison avec les chiffres de 2019, informe Philippe Labonté.

Rappelons qu’un grand nombre de personnes se sont tournées vers l’adoption d’animaux lors de la pandémie de COVID-19. Après un moment, certains d’entre eux ont fait le choix de s’en départir. Les refuges en paient le prix.

Une série de facteurs peuvent expliquer la hausse marquée des abandons. «Ce qu’on voit souvent, c’est le manque de temps. Les gens étaient en télétravail et ils ne le sont plus, malheureusement. Il y a aussi l’augmentation des frais généraux. En 2019, on payait un sac de moulée 80 $ et c’est rendu aujourd’hui 120 $. C’est le même principe avec les frais vétérinaires. C’est de plus en plus difficile d’avoir un rendez-vous», dit-il.

Philippe Labonté est le directeur général de l’organisme de protection animale. (Photo: Emmanuelle LeBlond)

La période des déménagements n’a pas aidé non plus. «Certaines personnes ne se sont pas informées correctement à savoir s’ils pouvaient garder leur animal. Une fois déménagé, ils viennent nous les porter.»

Fausses déclarations

La SPAD a observé que de plus en plus de propriétaires déposent leur animal de compagnie en faisant croire qu’ils l’ont trouvé en train d’errer dans la nature. Une fausse déclaration prive le refuge d’informations cruciales, ce qui nuit au bien-être de l’animal, fait savoir Philippe Labonté. Ultimement, un chien errant passera un plus long séjour que les autres avant d’être adopté.

L’historique de l’animal est crucial dans un contexte d’adoption. «Ça nous permet de donner un portrait au futur propriétaire, que ce soit positif ou négatif. On est capable d’être transparent avec le citoyen. Après ça, c’est beaucoup plus facile de faire adopter l’animal», indique-t-il.

En ce sens, la SPAD demande aux propriétaires de faire preuve d’honnêteté.

Le refuge a également remarqué une augmentation de réception d’animaux malades et non vaccinés. «On a beaucoup de virus respiratoires chez le chien et le chat», fait savoir Philippe Labonté.

Appeler avant de se déplacer

Alors que les services du refuge sont davantage sollicités, la SPAD demande la collaboration de la population en les contactant avant de se déplacer, et ce, peu importe la raison.

«Pour ceux qui viennent porter un animal, ça nous permet de préparer la cage et de s’assurer qu’on a de la place. Ça maximise les chances d’adoption», souligne Philippe Labonté.

Actuellement, le refuge concentre ses énergies sur les animaux qui sont dans le besoin. «C’est sûr que ça va nous faire plaisir de prendre un chat amaigri ou un chat blessé qui semble malade. Pour le moment, ce n’est pas nécessaire de venir nous porter un chat errant en pleine forme qui se promène sur le terrain parce qu’il appartient sûrement à quelqu’un du voisinage.»

Rappelons d’ailleurs que la SPAD recommande aux propriétaires de chat et de chien de se procurer une licence, ce qui est d’ailleurs obligatoire dans la MRC de Drummond.

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