CRIMINALITÉ. Alors que la criminalité grimpe en flèche à Drummondville, la mairesse Stéphanie Lacoste est en mode proactif.
«On ne prend pas ça a la légère. On est toujours en lien avec nos partenaires qui sont le CIUSSS MCQ et la Sûreté du Québec, sans oublier nos institutions scolaires. Il y a beaucoup d’éducation à faire dans tout ça. On essaie de mettre sur pied des solutions et des projets pilotes. C’est ça qu’on fait au quotidien», souligne-t-elle.
D’après les récentes données de Statistiques Canada, la région de Drummondville est celle qui a le plus haut taux de criminalité des régions métropolitaines québécoises. L’indice de gravité des crimes est le plus élevé de la province. Drummondville connaît également la plus grande augmentation en matière d’agressions sexuelles.
D’après la mairesse, l’implantation du projet pilote de tribunal spécialisé en violence sexuelle et en violence conjugale peut avoir un impact sur les motivations à dénoncer un crime.
«On commence à voir des retombées. Il y a de plus en plus de gens qui osent dénoncer. Ils ont de plus en plus confiance dans le système. Ça nous donne des statistiques à la hausse», indique Stéphanie Lacoste.
La situation géographique de la ville peut également jouer dans la balance. «On a eu des épisodes de vols de voitures. Les gens viennent à Drummondville. Ils prennent les autoroutes pour s’en aller vers les grands centres. Le fait qu’on soit entre Montréal et Québec, ça peut amener des gens.»
Cette dernière ajoute que plusieurs itinérants viennent à Drummondville durant la belle saison pour retourner dans les grands centres à l’hiver.
Dans tous les cas, la Ville ne compte pas rester les bras croisés. «On travaille de concert avec tout le monde pour essayer d’améliorer tous les indices de pauvreté qu’on peut avoir sur le territoire. On va essayer d’être des bons partenaires pour la hausse du taux de diplomation. On essaie de développer le campus universitaire. Ce sont des actions séparées qui ensemble cherchent à améliorer la qualité de vie des gens et faire en sorte qu’il y ait moins de précarité. Quand les gens sont en meilleure situation, le taux de criminalité baisse.»
La première magistrate se porte toujours volontaire pour parler des défis sociaux qui touchent la région. «Chaque fois que j’ai la chance de parler au ministre Lionel Carmant, à Jacinthe Cloutier et à Nathalie Petitclerc du CIUSSS MCQ, je reviens sur les enjeux qui sont nommés par nos organismes pour essayer de trouver des solutions.»
En février dernier, Stéphanie Lacoste s’est adressée directement au ministre des Services sociaux Lionel Carmant lors de son passage à Drummondville. «J’en ai profité pour lui dire qu’il y avait un gros trou de service dans la région en matière de lits de dégrisement.»
Dans tous les cas, les résultats n’arrivent pas du jour au lendemain, dit-elle.
«On met tout en place, mais ça prend du temps avant que les effets plus positifs se matérialisent concrètement sur le terrain.»