La Banque du Canada réduit son taux directeur pour le faire passer à 4,5 %

La Banque du Canada réduit son taux directeur pour le faire passer à 4,5 %
(Photo : Deposit)

ARGENT. Pour la deuxième fois consécutive, la Banque du Canada abaisse son taux directeur de 25 points pour le faire passer à 4,5 %.

Puisque les pressions généralisées sur les prix continuent de s’atténuer et que l’inflation devrait se rapprocher de 2 %, le Conseil de direction a décidé d’abaisser de nouveau le taux directeur de 25 points de base. L’offre excédentaire persistante fait diminuer les pressions inflationnistes. En même temps, les pressions exercées sur les prix dans des secteurs importants de l’économie – notamment le logement et d’autres services – nuisent à la baisse de l’inflation.

Rappelons que le 5 juin dernier, la Banque du Canada avait décidé de baisser son taux directeur à 4,75 % après l’avoir maintenu à 5 % pendant 10 mois.

L’économie mondiale devrait continuer à progresser à un taux annuel d’environ 3 % jusqu’en 2026 inclusivement. Bien que l’inflation soit encore au-dessus des cibles des banques centrales dans la plupart des économies avancées, elle devrait baisser graduellement. Aux États-Unis, le ralentissement attendu de l’économie se matérialise, la croissance de la consommation se modérant. L’inflation américaine semble avoir repris sa trajectoire à la baisse. Dans la zone euro, la croissance se redresse après avoir été faible en 2023. L’expansion de l’économie chinoise est modeste : la faible demande intérieure est en partie compensée par les fortes exportations. Les conditions financières mondiales se sont assouplies. En effet, les rendements des obligations ont diminué, les prix des actions continuent de grimper et les émissions d’obligations de sociétés sont robustes. Le dollar canadien a été relativement stable et les prix du pétrole se situent autour des niveaux postulés dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril.

Au Canada, on évalue que la croissance économique s’est raffermie pour atteindre environ 1,5 % durant la première moitié de cette année. Cependant, étant donné la solide progression de la population qui s’établit autour de 3 %, la production potentielle de l’économie continue de croître plus rapidement que le produit intérieur brut (PIB), ce qui signifie que l’offre excédentaire a augmenté. Les dépenses des ménages, ce qui inclut la consommation et le logement, ont été faibles. Il y a des signes de capacités inutilisées sur le marché du travail. Le taux de chômage a monté à 6,4 %, l’emploi ayant continué de progresser plus lentement que la population active et les personnes à la recherche d’un emploi mettant plus de temps à trouver du travail. La croissance des salaires montre certains signes de modération, mais demeure élevée.

La croissance du PIB devrait augmenter durant la deuxième moitié de 2024 et tout au long de 2025. Cela reflète un renforcement des exportations ainsi qu’une reprise des dépenses des ménages et des investissements des entreprises, sous l’effet de la baisse des coûts d’emprunt. On s’attend à ce que les investissements résidentiels affichent une progression robuste. Compte tenu des nouvelles limites du gouvernement pour l’admission de résidents non permanents au pays, la croissance de la population devrait ralentir en 2025.

Dans l’ensemble, la Banque prévoit une croissance du PIB de 1,2 % en 2024, de 2,1 % en 2025 et de 2,4 % en 2026. Ce renforcement de l’économie permettra à l’offre excédentaire de se résorber peu à peu tout au long de 2025 et en 2026.

Après avoir augmenté en mai, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) s’est modérée pour s’établir à 2,7 % en juin. Les pressions inflationnistes généralisées s’atténuent. Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque sont sous la barre des 3 % depuis plusieurs mois et l’étendue des hausses de prix parmi les composantes de l’IPC est maintenant proche de la norme historique. La hausse des frais de logement demeure forte, tirée par les loyers et le coût de l’intérêt hypothécaire, et est encore le facteur qui contribue le plus à l’inflation globale. L’inflation est également élevée pour les services qui sont plus étroitement influencés par les salaires, comme la restauration et les soins personnels.

Les mesures de l’inflation fondamentale privilégiées par la Banque devraient diminuer pour s’établir à environ 2,5 % durant la deuxième moitié de 2024 et baisser graduellement tout au long de 2025. La Banque s’attend à ce que l’inflation mesurée par l’IPC descende en dessous de l’inflation fondamentale dans la deuxième moitié de cette année, surtout en raison des effets de glissement annuel sur les prix de l’essence. À mesure que ces effets se dissiperont, l’inflation mesurée par l’IPC pourrait remonter un peu avant de s’établir autour de la cible de 2 % l’année prochaine.

La prochaine date d’établissement du taux cible du financement est le 4 septembre prochain.

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