Dmitry Kulikov : du patinage artistique à la finale de la coupe Stanley

Dmitry Kulikov : du patinage artistique à la finale de la coupe Stanley
Dmitry Kulikov rend de précieux services aux Panthers dans un rôle de soutien. (Photo : Panthers de la Floride)

HOCKEY. Il y a 15 ans, Dmitry Kulikov avait été une pièce maîtresse dans la conquête de la coupe du Président par les Voltigeurs. Aujourd’hui, le défenseur russe se rapproche lentement de la coupe Stanley.

De retour dans le giron des Panthers depuis l’an dernier, Dmitry Kulikov rend de précieux services à son équipe dans un rôle de soutien. La formation floridienne mène actuellement 2-0 dans la finale l’opposant aux Oilers d’Edmonton.

Ayant permis aux Voltigeurs de dénicher Dmitry Kulikov en 2008, en marge du championnat mondial des moins de 18 ans disputé à Kazan, en Russie, André Ruel suit avec beaucoup d’intérêt le parcours de son ancien protégé en séries éliminatoires.

Dmitry Kulikov avait célébré la conquête de la coupe du Président avec la famille d’André Ruel. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«C’est une belle histoire. Non seulement il a l’opportunité de gagner après 15 ans dans la Ligue nationale, mais plus important encore, il a l’opportunité de le faire avec l’équipe qui l’a repêché. Il ne lui reste plus beaucoup d’années à jouer, mais ça viendrait mettre la cerise sur le gâteau pour lui», a souligné l’homme de hockey drummondvillois.

Mine de rien, Dmitry Kulikov s’approche du plateau des 1000 matchs en carrière dans la LNH. Avant de revenir s’établir à Sunrise, le vétéran de 33 ans a fait des arrêts à Buffalo, Winnipeg, New Jersey, Edmonton, Minnesota, Anaheim et Pittsburgh.

«Ça n’a pas toujours été facile pour lui. Il s’est promené pas mal. Ça prend du caractère pour être capable passer à travers tous ces changements. C’est aussi un gars qui a toujours fait attention à lui. Il n’est pas sur le party. Il s’entraîne énormément», a fait valoir André Ruel.

Selon l’agent de joueurs au sein l’écurie CAA Hockey, c’est d’ailleurs cette force de caractère qui explique la longévité de Kulikov dans la LNH.

«C’est ce que j’avais remarqué dès la première fois que je l’avais rencontré. Je voyais que c’était un gars de caractère et un leader. Il ne parlait ni anglais ni français, mais ses yeux voulaient tout dire.»

Sur la patinoire, le défenseur russe avait attiré l’attention des Voltigeurs avec ses qualités athlétiques et son sens du hockey développé.

«C’était tout un patineur! Je trouvais qu’il avait un drôle de coup de patin arrière, surtout quand il faisait ses départs. Il ressemblait à un patineur artistique. Quand il a appris à parler anglais, quelques mois plus tard, il m’a expliqué qu’il avait fait du patinage artistique pendant plusieurs années. Il patinait en duo avec sa sœur jumelle. La base de son patin venait de là. C’est pourquoi il a toujours été un excellent patineur.»

Dmitry Kulikov avec ses quatre trophées au gala des Rondelles d’or en 2009. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

«Il voyait bien le jeu, il était capable de transporter la rondelle et il prenait toujours la bonne option pour faire ses passes, a poursuivi l’ex-entraîneur de 73 ans. Et même s’il avait beaucoup d’habiletés en offensive, il était aussi capable d’être physique quand le jeu devenait plus rude. C’est ce qui fait qu’il est devenu un joueur aussi complet.»

À l’époque, le Lokomotiv de Yaroslavl était toutefois réticent à l’idée de perdre les droits de Kulikov. Les Voltigeurs avaient dû redoubler d’ingéniosité pour convaincre l’organisation de la KHL de lui prêter ses services pour une seule saison.

«On avait mis beaucoup de travail sur lui. On avait le deuxième choix au repêchage européen, mais il fallait être sûr qu’on puisse le repêcher. Les Wolves de Sudbury avaient le premier choix. J’avais demandé à leur directeur général, Mike Foligno : «Sans me dire le nom du joueur que tu vas prendre, peux-tu me dire si c’est un attaquant ou un défenseur?» Il m’avait dit qu’il prendrait un attaquant. Avec cette information-là en main, on pouvait continuer à mettre des efforts dans ce dossier. On avait continué à parler à son père et à son agent pour arriver à le faire sortir de la Russie.»

À Drummondville, où il vivait en pension chez la famille de Marc Bergeron, Dmitry Kulikov s’est rapidement intégré au style de vie nord-américain.

«Marc avait été dans l’armée et il avait beaucoup voyagé en Europe. Les liens s’étaient tissés rapidement entre Dmitry et sa famille de pension. Il a appris le français et l’anglais très rapidement. Au banquet de la LHJMQ, il avait d’ailleurs prononcé quelques mots en anglais, en français et en russe. Ça avait impressionné bien du monde.»

À l’issue de son unique saison avec les Voltigeurs, Dmitry Kulikov avait en effet remporté pas moins de quatre trophées. En plus d’être nommé recrue défensive par excellence et recrue par excellence dans la LHJMQ, il avait été couronné meilleur défenseur et meilleur espoir professionnel.

Dmitry Kulikov a maintenant disputé 973 matchs en carrière en saison régulière dans la LNH. (Photo : Panthers)

Puis, lors du repêchage de 2009, qui se déroulait au centre Bell, les Panthers avaient fait de Kulikov leur choix de première ronde, au 14e rang au total. Dès la saison suivante, le jeune talent perçait dans la LNH avant même d’avoir célébré son 19e anniversaire de naissance.

Aujourd’hui, Kulikov pourrait devenir le septième ancien Voltigeur à mettre la main sur la coupe Stanley. Selon André Ruel, c’est grâce à leur jeu d’équipe que les Panthers sont parvenus à étouffer les gros canons des Oilers dans les deux premiers matchs de cette finale.

«On dit qu’ils jouent de façon très serrée défensivement, mais c’est vrai aussi offensivement. Les défenseurs appuient l’attaque et leurs attaquants viennent appuyer les défenseurs. Ils jouent en unité de cinq dans toutes les zones. C’est ce qui fait leur force, sans compter que leur gardien de but est extraordinaire. C’est ce qui les rend si difficiles à battre en ce moment, même si la série est loin d’être terminée», a conclu André Ruel, qui estime que Dmitry Kulikov et Ondrej Palat pourraient devenir les prochains joueurs à voir leur numéro être retiré par les Voltigeurs.

Dans le camp des Oilers, un autre ancien membre des Rouges est demeuré dans l’entourage de l’équipe comme réserviste durant les trois premières rondes des séries. Le gardien Olivier Rodrigue vient de conclure sa meilleure saison dans la Ligue américaine, ce qui lui a d’ailleurs valu une prolongation de contrat. Âgé de 23 ans, le protégé d’André Ruel représente l’avenir devant le filet de la formation albertaine.

Dmitry Kulikov avec les Voltigeurs
Dmitry Kulikov lors du tournoi de la coupe Memorial disputé à Rimouski en 2009. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

– 62 points (12-50) en 57 parties en saison régulière

– 20 points (2-18) en 19 joutes éliminatoires

– 3 points (1-2) en quatre matchs au tournoi de la coupe Memorial

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