Site d’enfouissement : le décret d’urgence était nécessaire, selon le comité de vigilance

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Par Louis-Philippe Samson
Site d’enfouissement : le décret d’urgence était nécessaire, selon le comité de vigilance
D’anciennes cellules d’enfouissement ont dû être rouvertes temporairement en 2023 afin d’éviter une rupture de services. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

ENFOUISSEMENT. Le Comité de vigilance du site d’enfouissement est convaincu : le décret d’urgence du gouvernement était une nécessité. La décision est arrivée à temps et a évité une rupture de services, qui aurait pu entraîner des conséquences, apprend-on dans son rapport annuel 2023.

Des délais pour l’obtention du certificat d’autorisation pour la phase 3B-1 ont entraîné des retards dans son aménagement. Un décret d’urgence a dû être émis par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs en 2022. Ce décret a permis la réouverture de cellules de la phase 2 du site opéré par Waste Management (WM) afin d’éviter une rupture de services.

«Il y a eu des retards dans l’aménagement en raison des poursuites de la Ville de Drummondville, a dit Yves Gatien, président du comité de vigilance. WM a dû rouvrir des cellules pour continuer ses opérations, ce qui a nécessairement eu des impacts sur le fonctionnement. Ça occasionne des odeurs et toutes sortes d’inconvénients. Ces cellules étaient bien fermées. Lorsqu’on les rouvre, on ne peut pas être assurés des bons résultats. Nous ne sommes pas sur le site; nous ne pouvons pas savoir toutes les pirouettes qu’ils ont dû faire pour y arriver.»

Le président souligne que le comité aurait préféré que WM n’ait pas à rouvrir d’anciennes cellules.

Du côté de WM, le directeur des affaires publiques, Martin Dussault, est du même avis; ce décret d’urgence était nécessaire. «La capacité qui était autorisée à ce moment-là arrivait à sa fin. Le gouvernement du Québec a voulu s’assurer qu’il n’y aurait pas de ruptures de services. Il nous a donc autorisés à retourner enfouir sur les phases 2 et 3A pour assurer le maintien du service à la clientèle», a indiqué M. Dussault.

Concernant les odeurs, Martin Dussault affirme qu’un plan a été déployé afin d’atténuer les émanations dérangeantes pour le voisinage.

«On a dû retirer le recouvrement intermédiaire qui s’assurait qu’il n’y ait pas d’odeurs. En début d’année 2023, les gens ont pu sentir des odeurs parce que nous avons dû réaliser des travaux d’implantation d’un nouveau puits de captage des gaz. Tout a été réalisé dans un plan contrôlé. Le voisinage a été avisé de la teneur des travaux», a poursuivi M. Dussault.

La phase 3B est entrée en fonction avant la fin de l’année 2023.

Relocalisation de l’entrée

Au courant de la prochaine année, WM planchera sur le déplacement de son entrée. Ce projet a été lancé à la suite d’un engagement pris auprès des résidents du secteur du club du Faisan. Lors d’une consultation du voisinage en prévision du développement de la phase 3B, en 2019, le bruit causé par la circulation des camions a été signalé comme un enjeu.

Martin Dussault, directeur des affaires publiques de Waste Management. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

«À la suite de cette rencontre, nous avons réalisé des études et un devis préliminaire. Nous en sommes au plan conceptuel et on travaille actuellement avec le ministère de l’Environnement afin d’obtenir les autorisations pour déplacer l’entrée de 500 mètres vers Drummondville. On l’éloignerait du club du Faisan. Les gens n’auront plus connaissance du bruit causé par l’entrée des camions. Les opérations du site seront aussi mieux dissimulées», a détaillé Martin Dussault.

Waste Management espère que ce projet sera réalisé d’ici la fin de l’année 2024 ou encore au début de 2025.

En bref

Les biogaz produits par les matières résiduelles sont revalorisés, dans une proportion annuelle de 80 %, pour notamment chauffer les serres Demers. Cette consommation fluctue selon les saisons. Afin de revaloriser les 20 % qui doivent être brulés à la torchère, WM dit être à la recherche de solutions et de partenaires qui pourraient utiliser cette portion de biogaz restante.

Afin de filtrer les eaux de lixiviation, WM et l’entreprise Ramo collaborent depuis quatre ans à un projet de plantation de Saules sur les premières cellules, maintenant inertes, du site. La plantation de saules, d’une superficie de 6 ha, permet de filtrer certains éléments présents dans le lixiviat utilisé pour leur irrigation. Celle-ci est mesurée avec précision afin d’éviter tout ruissellement.

«Les saules boivent beaucoup d’eau et aiment, à plus forte raison, les nutriments contenus dans les eaux de lixiviation. Ça leur permet d’avoir une croissance plus rapide. Ensuite, les arbres peuvent être coupés par recépage et utilisés dans différentes applications. Les eaux de lixiviation peuvent être revalorisées au lieu d’être envoyées à l’usine d’épuration», a expliqué Martin Dussault.

Le fonds d’urgence et le fonds d’action environnementale ont tous deux été indexés. Le prix à la tonne du fonds d’urgence est passé de 0,25 $ à 0,32 $ et le fonds d’action environnementale se trouve maintenant à 0,95 $ par rapport à 0,74 $. Ces fonds sont gérés par la Ville de Drummondville.

Comme prévu à chaque trois ans, le fonds de fermeture a dû être révisé d’autant plus avec l’ouverture de la phase 3 B. Pour la phase 3A, le montant à accumuler de 3,9 millions de dollars a été atteint en 2019. Pour la phase 3B, l’objectif a été établi à 14,7 millions de dollars. En novembre 2023, une somme de 6,3 millions de dollars avait été accumulée pour la phase 3B-1. Cet argent doit couvrir les coûts afférents à la gestion post-fermeture du site pour une période de 30 ans. Les sommes sont versées dans une fiducie et ne peuvent servir à aucune autre activité.

Le Comité de vigilance du lieu d’enfouissement de Saint-Nicéphore a été mis en place en 2006. Il vise à associer de plus près la communauté au suivi des activités de WM. Il a pour rôles d’informer le milieu des opérations et projets du site, de veiller à la conformité du lieu selon les normes en vigueur et de faire des recommandations concernant le fonctionnement des installations et l’atténuation des nuisances et des impacts sur l’environnement.

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