HOCKEY. L’expérience. Voilà peut-être l’une des armes secrètes des Voltigeurs en vue du tournoi de la coupe Memorial.
Un an après avoir aidé les Remparts à être sacrés champions du hockey junior canadien à Kamloops, Mikael Huchette, Kassim Gaudet et Vsevolod Komarov ne débarquent pas à Saginaw en territoire inconnu. Les trois vétérans savent précisément ce qui attend leurs coéquipiers dans les dix prochains jours. Dans leurs paroles comme dans leur attitude, on peut facilement déceler leur expérience et leur maturité.
«Ce qu’ils apportent de plus à mes yeux, c’est un sentiment de confiance, a expliqué l’entraîneur-chef Sylvain Favreau avant de monter dans l’avion qui transportera l’équipe vers le Michigan. Ils sont zens. Je sens qu’ils sont focus sur la prochaine étape.»
«Le fait qu’ils soient calmes et prêts pour la situation, je pense que ça rassure tout le monde dans l’équipe, a renchéri le défenseur Marc-Olivier Beaudry. Non seulement ils ont déjà vécu ce tournoi, mais ils l’ont gagné. Ça rajoute encore plus à leur expérience.»
De retour d’une visite chez le dentiste afin de faire réparer quelques dents abîmées par une rondelle reçue en plein visage pendant une pratique, Mikael Huchette a pour sa part évoqué l’importance de vivre le moment présent en sol américain.
«C’est tellement un beau tournoi, a exprimé l’attaquant de 20 ans. Au final, c’est un beau voyage qu’on va vivre ensemble. Au-delà de jouer au hockey, on va faire des activités et on va passer beaucoup de temps en équipe. Ce sont les plus beaux moments de notre vie : il faut en profiter! Chaque année, il y a une seule équipe junior au Québec qui vit cette expérience. On doit se considérer chanceux de participer à l’un des tournois les plus prestigieux au monde.»
Un peu comme les Remparts l’an dernier, les Voltigeurs semblent partir négligés à l’aube de la coupe Memorial. Malgré les quatre conquêtes successives de la LHJMQ, ce sont plutôt les champions de l’Ontario, les Knights de London, qui sont considérés comme favoris selon plusieurs observateurs.
«C’est tout le temps le rôle qu’on donne aux équipes du Québec, a lancé Mikael Huchette, en se disant convaincu que Drummondville n’a rien à envier aux puissances de la Ligue canadienne. De l’autre bord, ils sont bien bons, mais moi, je suis sûr qu’on a la meilleure équipe. J’ai hâte qu’on le prouve à tout le monde. J’ai hâte qu’on prouve ce qu’on peut faire devant tout le Canada. On a tellement eu une belle progression cette année. Je pense que ça va continuer pendant le tournoi.»
Persuadé que son équipe sera prête quand la rondelle tombera en jeu, samedi, pour le duel contre les Knights, Mikael Huchette estime que les Voltigeurs ne doivent rien changer à la recette qui leur a permis de connaître du succès jusqu’ici ce printemps.
«J’ai tellement aimé la façon dont on a joué en finale. On n’a rien donné au Drakkar. On va encore affronter des équipes qui ont beaucoup de punch en offensive. On va affronter la crème de la crème, mais si on continue de bien jouer défensivement et qu’on accomplit ces petits détails qui font la différence, ça va devenir frustrant pour nos adversaires.»
Employé aux côtés de Peter Repcik et Alexis Gendron, Mikael Huchette cherchera à poursuivre sur sa lancée qui lui a permis de se hisser parmi les meilleurs pointeurs de la LHJMQ durant le tournoi éliminatoire.
«C’était mes dernières séries, alors je voulais bien finir ça. Je ne voulais pas avoir de regrets. J’ai tout donné sur la glace, mais je joue avec d’excellents joueurs aussi», a indiqué celui qui poursuivra sa carrière avec les Stingers de l’Université Concordia s’il ne parvient pas à obtenir un contrat chez les professionnels la saison prochaine.
Une cohésion totale
Ne possédant pas le vécu des trois anciens Remparts, Marc-Olivier Beaudry n’a pas caché sa fébrilité à l’approche du grand jour.
«Je suis super excité, je ne peux pas mentir là-dessus, a confié le défenseur de 18 ans. C’est peut-être le plus beau tournoi dans le monde du hockey junior. Je suis un peu anxieux, c’est normal, mais une fois rendu sur la glace, je vais profiter du moment au maximum. C’est une opportunité qui n’arrive pas souvent dans une vie, alors on doit saisir la chance qui s’offre à nous.»
Selon Marc-Olivier Beaudry, il faut s’attendre à voir les Voltigeurs déployer le même style qui leur a permis de frustrer le Drakkar en finale.
«On va se focusser sur notre jeu plutôt que sur celui de nos adversaires. En ce moment, la clé, c’est notre cohésion d’équipe. Tout le monde fait sa part et joue son rôle sur la glace. Notre échec avant est vraiment solide. Si on continue de mettre de la pression sur nos adversaires, ça va jouer à notre avantage.»
Jumelé à Vsevolod Komarov au sein de la première paire défensive des Voltigeurs, Marc-Olivier Beaudry dispute sans doute le meilleur hockey de sa carrière à l’heure actuelle. «Je joue mon rôle, tout simplement, a-t-il expliqué. Je joue avec le MVP des séries : mon mandat, c’est de le soutenir, de l’aider. Mes responsabilités sont axées sur la défensive. Comme il voit tellement bien le jeu, ça me rend les choses plus faciles.»
Retour au travail
Après la fameuse soirée du 14 mai, où les Voltigeurs ont soulevé l’emblème de la suprématie dans la LHJMQ, Sylvain Favreau a accordé trois jours de congé à ses joueurs. Pour le pilote des Rouges, cette pause était primordiale avant de passer à la prochaine étape.
«Pendant la saison, on a traversé des moments d’adversité, que ce soit des blessures ou en ne jouant pas de la bonne manière avec constance, a-t-il rappelé. Ça vient avec des critiques, des gens qui se demandent si c’est la bonne année ou non. Mais on s’est toujours acharnés. On a continué de travailler. On a continué de s’améliorer. C’est pourquoi, tant pour les joueurs que pour le staff qui n’a pas compté ses heures, il fallait prendre le temps de célébrer l’aboutissement de tout ce travail.»
Après ce repos bien mérité, les joueurs des Voltigeurs ont sué à grosses gouttes sur la patinoire du centre Marcel-Dionne.
«On a réalisé un accomplissement incroyable, mais à partir de maintenant, on ferme les livres sur le trophée Gilles-Courteau, a expliqué Sylvain Favreau. On va y revenir prochainement : on aura l’opportunité de célébrer avec nos partisans, mais pour l’instant, le dossier est fermé. On se concentre sur la coupe Memorial. J’ai senti les gars focus.»
Au lendemain d’une pratique éreintante, les joueurs des Voltigeurs ont travaillé sur des aspects spécifiques en groupes séparés, les défenseurs d’un côté et les attaquants de l’autre. Lundi et mardi, les Drummondvillois ont décortiqué le jeu de leurs adversaires.
«C’est primordial de se concentrer sur nous-mêmes, mais il faut aussi connaître les ajustements qu’on doit faire contre London, Moose Jaw et Saginaw, a précisé celui qui a déjà vécu le tournoi de la coupe Memorial en 2019, à l’époque où il était entraîneur-adjoint avec les Mooseheads. Au fond, il n’y a rien qui change dans notre préparation. On continue de se préparer match par match, comme on l’a fait en saison et en séries. On reste dans la continuité.»
«Peu importe l’adversaire, ce sera important d’être constant dans notre façon de jouer, a poursuivi l’homme de hockey de 46 ans. On ne peut pas tout changer. On doit continuer d’être sur la tâche, comme on l’a vu contre Baie-Comeau. Notre échec avant a été très bon. Ça nous a permis de brasser les cartes, de façon à ce qu’ils aient de la difficulté à avoir du temps et de l’espace pour bien manœuvrer avec la rondelle. Nos sorties de zone ont aussi été très bonnes. Il faut continuer dans cette veine. Si on limite le temps passé en zone défensive, ça va être à notre bénéfice.»
Après une journée consacrée au voyagement ponctuée par un retard de quelques heures, mercredi, les Voltigeurs devraient sauter sur la glace du centre Dow Event pour un premier entraînement, jeudi, dès 11 h.
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